Affaire Benalla : garde à vue pour Vincent Crase dans l’enquête sur le contrat russe

Par Epoch Times avec AFP
17 décembre 2019 16:54 Mis à jour: 18 décembre 2019 11:32

L’ancien membre de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron est interrogé à Rouen par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).

Vincent Crase, ex-employé de LREM et proche d’Alexandre Benalla, a été placé en garde à vue mardi dans l’enquête pour « corruption » ouverte pour un contrat de sécurité d’un montant de 300 000 euros signé entre sa société et un oligarque russe, Iskander Makhmoudov, révèle Paris-Normandie.

L’ancien membre de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron est interrogé à Rouen par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) dans le cadre d’une enquête du Parquet national financier (PNF) sur les activités d’Iskander Makhmoudov.

Un contrat négocié par Alexandre Benalla

Selon Mediapart, ce contrat aurait été « négocié » par l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron Alexandre Benalla, « du temps où il était à l’Élysée ». Iskander Makhmoudov, milliardaire à la tête d’un empire industriel en Russie, est présenté par la justice espagnole comme faisant partie d’une puissante organisation criminelle.

Lors d’une interview accordée à Paris Normandie en avril 2019, Vincent Crase, ancien officier réserviste de la gendarmerie dans l’Eure, avait écarté toute irrégularité dans le contrat passé entre son ex-société de sécurité, baptisée Mars, et M. Makhmoudov. C’était « un contrat tout à fait clair, signé par avocats, et non un faux contrat comme j’ai pu le lire parfois », avait-il raconté.

« Il prévoyait d’assurer la sécurité et l’accompagnement des enfants de ce monsieur, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l’accompagnement de M. Makhmoudov que je n’ai jamais rencontré et donc, a fortiori, Alexandre Benalla non plus – lorsqu’il viendrait en France. Chose qu’il n’a jamais faite durant les trois mois de ce contrat », avait-il ajouté.

Une rémunération de 294 000 euros

Mediapart avait révélé l’existence de ce contrat voilà un an, en affirmant que M. Makhmoudov avait rémunéré Vincent Crase 294 000 euros en juin 2018. Le contrat, qui « prévoyait la protection des biens immobiliers en France de l’homme d’affaires, et de sa famille à Monaco » selon Mediapart, avait été sous-traité à la société Velours, ancien employeur de M. Benalla.

« Les 294 000 euros que j’ai perçus étaient, pour trois mois de mission et sept personnels mobilisés. J’ai reversé près de 170 000 euros à Velours. Comme je n’avais pas l’autorisation du Conseil national des activités privées de sécurité pour diriger une entreprise de sécurité, j’ai travaillé avec ce prestataire que je connaissais depuis 2012 et pour lequel Alexandre avait travaillé quelques mois en 2014 ou 2015. Des raccourcis incroyables ont été faits sur cette affaire. L’expression ‘‘proche de Poutine, par exemple, a été utilisée par tous les médias pour parler de Makhmudov. Seul un correspondant de l’AFP a dit qu’il n’était pas plus proche de Poutine que le sont tous les oligarques russes », avait déclaré M. Crase à Paris Normandie.

Joint mardi par l’agence France Presse (AFP), l’avocat de Vincent Crase, Me Christian Saint-Palais, n’a pas souhaité s’exprimer.

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