Allemagne : Friedrich Merz s’est dit ouvert à l’élargissement par la France de son bouclier nucléaire en Europe

Le futur chancelier allemand Friedrich Merz.
Photo: FABRICE COFFRINI/AFP via Getty Images
Le futur chancelier allemand Friedrich Merz a répété dimanche être ouvert à l’idée que la France élargisse son bouclier nucléaire en Europe au moment où le continent cherche une réponse à la remise en cause de l’alliance transatlantique par le Président américain Donald Trump.
« Nous devons simplement devenir plus forts ensemble en matière de dissuasion nucléaire en Europe », a déclaré M. Merz, dont le parti conservateur a remporté les élections législatives en Allemagne en février, lors d’une interview à la radio Deutschlandfunk.
« La situation mondiale, et notamment les problématiques actuelles en termes de sécurité, nécessitent désormais que nous, Européens, discutions ensemble de cette question », a-t-il déclaré, soulignant que les discussions devraient impliquer la Grande-Bretagne, seule autre puissance nucléaire d’Europe occidentale.
Le Président Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu’il ouvrirait un débat sur l’extension de la dissuasion nucléaire de la France à d’autres nations européennes, à la suite d’un appel de M. Merz sur le sujet. Le chef des conservateurs allemands avait déclaré le mois dernier souhaiter une discussion sur le « partage nucléaire » avec Paris et Londres.
Donald Trump, a l’entame de son second mandat à la Maison-Blanche, a pris de court ses alliés européens en modifiant la politique américaine sur l’Ukraine et en menaçant d’une rupture historique avec l’Europe.
« Compléter le parapluie nucléaire américain »
Dans son entretien dimanche, M. Merz a toutefois souligné que toute discussion en Europe se ferait en vue de « compléter le parapluie nucléaire américain, que nous souhaitons bien sûr maintenir ». Il a également clairement rappelé que « l’Allemagne ne pourra pas, ni ne sera autorisée à posséder elle-même des armes nucléaires ». L’Allemagne ne peut en effet pas acquérir ses propres armes nucléaires sans violer le Traité international sur la non-prolifération (TNP) dont elle est signataire.
Depuis le retour de M. Trump à la Maison Blanche, certains en Allemagne, y compris des membres du parti de droite nationaliste de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), poussent pour que le pays acquiert ses propres armes nucléaires. Ce qui a incité M. Merz, dont le bloc CDU/CSU est en négociations pour former une coalition avec le SPD de centre-gauche, à annoncer la semaine dernière un programme d’investissements de plusieurs centaines de milliards d’euros affectés au réarmement et à la défense.

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