Antifa veut « détruire les États-Unis », explique Andy Ngo

Par Samuel Allegri
8 février 2021 19:24 Mis à jour: 8 février 2021 19:24

Andy Ngo, journaliste et auteur de la récente analyse approfondie de l’histoire et des tactiques du groupement Antifa – un livre publié sous le titre Unmasked: Inside Antifa’s Radical Plan to Destroy Democracy (Démasqué : à l’intérieur du plan radical d’Antifa pour détruire la démocratie) – a expliqué à la chaîne de télévision NTD qu’Antifa n’est pas du tout sur le point de disparaître parce que Donald Trump a quitté ses fonctions de président américain.

Parlant de ses recherches sur le fonctionnement interne et les objectifs d’Antifa, M. Ngo a indiqué qu’Antifa a profité des affirmations lancées après l’élection de Trump en 2016 que sa présidence équivalait à un régime fasciste – ceci pour affirmer que leur groupement avait pour but de s’opposer au fascisme.

« Cela n’a toujours été qu’un prétexte pour créer la misère et pour perpétrer des agressions et des meurtres », a-t-il précisé. « Aujourd’hui, ils disent qu’ils s’opposent à l’Amérique elle-même, parce que l’Amérique maintient le système de fascisme lié à la suprématie blanche et au racisme. »

Andy Ngo (NTD)

Il a également averti que l’idée qu’Antifa pourrait disparaître tout seul après la victoire électorale de Biden était incorrecte.

« Ils ont créé des émeutes à Portland, par exemple, le 4 novembre. Il y a eu une dizaine d’émeutes à Portland et à Seattle depuis lors », a-t-il déclaré. « Le jour de l’inauguration de Biden, ils ont détruit le siège du Parti démocrate de l’Oregon. Et, à Seattle, il y a eu aussi des émeutes. »

Andy Ngo pense que le Parti démocrate américain n’est pas aussi étroitement lié à Antifa que certains le pensent. Cependant, ils ont eu un ennemi commun (Trump) qui les a alliés.

« Antifa existe en marge de l’extrême gauche aux États-Unis depuis environ les années 1980 », a-t-il poursuivi. Toutefois, à la suite des récents événements, les démocrates ont aidé Antifa à prendre une place plus importante dans la gauche américaine.

« Les deux ont utilisé un langage irresponsable et ont dit que cette [administration Trump] représentait le fascisme américain montant, que nous étions à la veille d’un nouvel holocauste. »

D’après le journaliste, l’idée de déclarer son opposition à la suprématie blanche et aux néonazis a présenté à Antifa une « opportunité de s’affirmer » mais, selon ce qu’il a observé, les attaques violentes du groupement ont été arbitraires.

« Ce dont j’ai été témoin sur place dans ma ville natale – à Portland, l’épicentre d’Antifa américain – c’est qu’ils se livraient à des actes de violence arbitraires, non seulement contre les biens, mais aussi contre les personnes. Et ces actes ne cessaient de s’intensifier et de s’aggraver », a-t-il déclaré à NTD.

Des membres d’Antifa à Portland, État de l’Oregon, le 17 août 2019 (Stephanie Keith/Getty Images)

« Ils devenaient une partie intégrante de Portland. La violence politique dans les rues, les bagarres pendant plusieurs années, devenait une routine pour nous. Puis, en 2020, ils ont profité de la mort de George Floyd pour perpétrer des actes de carnage, non seulement à Portland, mais dans des dizaines d’autres villes américaines où ils ont littéralement réduit des quartiers en cendres, détruit de nombreuses vies, anéanti les moyens de subsistance. »

Les grands médias n’ont pas fait du bon travail pour expliquer exactement ce qu’est l’Antifa, a affirmé Andy Ngo, ce qui a conduit beaucoup de gens à soutenir ce groupement qui a été décrit comme « des manifestants antifascistes s’opposant aux racistes, à l’extrême droite et aux suprématistes blancs ».

« Cela a l’air d’être très noble et donne envie aux gens de s’y rallier, car cela semble tout à fait raisonnable. Mais alors, comme je l’écris dans mon livre, vous plongez dans l’idéologie d’Antifa. Vous lisez la littérature, vous lisez les penseurs qu’ils suivent, les textes qui forment la base de leur idéologie. Et vous voyez très clairement que ce sont des anarchistes, des communistes. »

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Andy Ngo a déclaré que les « élèves » d’Antifa subissent un endoctrinement idéologique intensif qui dure des mois, et que leur « programme » enseigne à fabriquer des engins explosifs artisanaux, à utiliser des armes et à tirer.

Andy Ngo, journaliste basé à Portland, est couvert d’une substance inconnue après que des extrémistes d’Antifa l’ont agressé à Portland, le 29 juin 2019. (Moriah Ratner/Getty Images)

Il a poursuivi : « Quand ils disent de vouloir brûler le système, ils le pensent littéralement. Ils veulent détruire les États-Unis, et pas seulement détruire l’État-nation, mais tous ses idéaux fondamentaux. Ils considèrent, par exemple, les droits de propriété et de la liberté d’expression, ainsi que d’autres idées importantes qui constituent le fondement de la société américaine, comme des manifestations du fascisme. »

Les cols blancs et les plus vulnérables

Andy Ngo a noté que, selon les dossiers des personnes arrêtées après de nombreux mois d’émeutes à Portland, les individus qui rejoignaient Antifa appartenaient principalement à deux catégories : les cadres (les cols blancs) – « les universitaires, les journalistes, certains d’entre eux étaient avocats » – et ceux des groupes de la population les plus vulnérables, comme les sans-abri, qui ont peut-être été attirés par la nourriture et les camps d’hébergement mis en place par Antifa.

Par la suite, ces personnes vulnérables reçoivent « le matériel d’émeute, on leur dit et on leur explique comment participer à la violence ».

« Ce sont généralement les personnes qui sont les premières victimes, qui sont arrêtées, qui sont blessées ou accusées », a expliqué M. Ngo. « Cependant, ceux qui tirent les ficelles, comme les gens qui fabriquent des armes et des engins explosifs artisanaux et qui les distribuent aux autres, ces gens-là ne sont pas appréhendés. J’ai une certaine sympathie pour les personnes qui deviennent victimes, car elles sont poussées dans cette idéologie extrémiste et utilisées comme des pions dans une stratégie politique plus large. »

Un homme, qui a par la suite été agressé par Antifa (2e à g.), affronte les membres d’Antifa sur la place du Pioneer Courthouse à Portland, le 29 juin 2019. (Moriah Ratner/Getty Images)
Le même homme blessé par des extrémistes d’Antifa, le 29 juin 2019 (Moriah Ratner/Getty Images)

Les Américains et les autres Occidentaux doivent comprendre qu’Antifa représente un attrait assez important parmi les personnes instruites, a indiqué le journaliste, car « le cadre théorique qui forme la base de son idéologie ne s’appuie pas sur des idées de penseurs traditionnels, mais celles des anarchistes et des communistes. C’est pourquoi il est attirant pour ceux qui sont instruits ».

« Nous ne devrions donc pas être surpris que certaines des personnes qui ont été condamnées ou accusées de faire partie des violences d’Antifa soient des universitaires », a-t-il ajouté.

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