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Avec la libération des otages, les survivants du kibboutz Kfar Aza veulent tourner la page de l’horreur 

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Les membres du kibboutz Kfar Aza se recueillent devant les tombes des victimes lors d'une cérémonie commémorative en hommage aux personnes tuées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, au kibboutz Kfar Aza, situé dans le sud d'Israël près de la frontière avec Gaza, le 16 octobre 2025.

Photo: MAYA LEVIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le kibboutz Kfar Aza porte encore les cicatrices du 7 octobre 2023. Ce jour maudit, les commandos du Hamas ont envahi le village avec une violence dévastatrice : 64 résidents massacrés, des maisons brûlées, des vies anéanties.
Les forces israéliennes ont repris le contrôle du site au prix de deux jours de combats sanglants qui ont coûté la vie à 19 soldats. Parmi les survivants, dix-huit habitants ont été enlevés et traînés à Gaza ; seize en sont revenus vivants, deux y ont péri en captivité.
La libération des otages : un tournant
Mais cette semaine, un événement change la donne. Avec la libération de la plupart des otages, notamment les deux derniers résidents du kibboutz, Gali et Zivi Berman, une lueur d’espoir troue enfin les ténèbres. « On peut enfin entamer le processus de reconstruction », résume sobrement Avidor Schwartzman, habitant du kibboutz et survivant du massacre.
L’hommage aux disparus
Jeudi, le cimetière local de Kfar Aza accueille une cérémonie solennelle. Les 64 victimes sont honorées à travers la lecture de leurs noms par des rescapés, tandis que le bruit des hélicoptères et des drones résonne dans le ciel. À Jérusalem, une torche est allumée à la mémoire de Sivan Elkabetz et Naor Hassidim, un jeune couple tué au kibboutz.
Un espoir teinté d’inquiétude
Shimon Elkabetz, le père de Sivan, confie que le retour des otages « redonne de l’espoir ». Cependant, il tempère aussitôt : il faut « attendre le retour de tous les corps d’otages ». Le Hamas, en effet, n’a remis que neuf des 28 dépouilles qu’il retenait, ce qui pousse les familles à exiger du gouvernement israélien de suspendre l’accord de cessez-le-feu tant que les derniers morts ne seront pas revenus. « On n’a pas le droit de sortir de Gaza jusqu’à ce que le dernier des otages soit enterré », insiste M. Elkabetz.
 « Je n’ai plus de maison où rentrer »
Pour Batia Holin, qui a passé 50 ans au kibboutz, la reconstruction semble lointaine. Elle a perdu ses 64 amis dans le massacre et sa propre maison a été détruite. « Je n’ai plus de maison où rentrer, ça va prendre plus de deux ans et c’est très difficile », confesse-t-elle, le cœur lourd.
Les premiers pas de la renaissance
Malgré la dévastation, les premiers efforts de renaissance sont visibles. En avril 2025, Kfar Aza a inauguré un nouveau quartier de 16 unités destinées aux jeunes générations, remplaçant l’ancien quartier complètement détruit. Une poignée d’habitants est déjà revenue vivre sur place.
Avidor Schwartzman, 40 ans, père de deux enfants, et son épouse—qui a perdu ses deux parents ce jour tragique—font partie de ces pionniers du retour. Pour cet homme qui a connu l’horreur, la conviction reste inébranlable : certains résidents vivent au kibboutz « depuis des générations, c’est leur maison, ils reviendront ».
Car même si la plaie continue de saigner, Kfar Aza a décidé de revivre.
Avec AFP