En Bretagne, les résidents d’un Ehpad vivent comme dans un village où chacun joue son rôle

Par Nathalie Dieul
3 février 2022 14:45 Mis à jour: 3 février 2022 15:09

Avec son café, son restaurant, son bureau de poste, son épicerie et sa place du Centre, la résidence de Kersalic, située à Guingamp (Côtes‑d’Armor) est loin d’être un Ehpad traditionnel. Ici, les 72 résidents sont invités à participer à la vie de la commune. Résultat : ils sont moins stressés et y vivent bien plus longtemps que dans une maison de retraite suivant un modèle ordinaire.

La résidence de Kersalic fonctionne comme « une petite ville, avec ses lieux de rencontres, ses rues, ses quartiers », résume Corinne Antoine‑Guillaume, dans une interview au Télégramme. Au fil des années depuis qu’elle a pris ses fonctions de directrice, elle a transformé les lieux et les mentalités.

Ici, chacun participe à la vie du village. Marcel, avec sa marchette, a pris fièrement la responsabilité d’être facteur, rapporte L’Écho de l’Armor et de l’Argoat. D’autres habitants peuvent tenir bénévolement la petite épicerie de la place du Centre auprès de parents et d’employés. Ils peuvent aussi s’impliquer dans les multiples projets déjà mis en place au sein du village.

Les décors de la résidence de Kersalic sont loin de ceux, aseptisés, de bien des Ehpad. Le café de la Mairie a tout d’un vrai bistrot, avec un comptoir de formica provenant d’un ancien café où a servi Raymonde, maintenant résidente.

À la brasserie Aux papilles et mamies, c’est un magnifique bar en bois massif qui trône dans la grande salle de restauration, où les habitants peuvent réserver leur place avec un autre habitant ou avec des membres de leur famille.

Quatre villages indépendants aux noms bien bretons (Ty Ker, Ty ar Mernez, An Ty Bihan et Ty an Heol) sont reliés entre eux autour du bourg et de sa place du Centre. Quant aux couloirs, ils ont été nommés en fonction des rues de Guingamp, ce qui permet aux habitants d’avoir des repères.

Les projets à venir sont nombreux : le village comptera éventuellement un cinéma, un salon de coiffure, un pressing.

Des habitants nettement moins stressés

« Aujourd’hui, on n’a plus que 10 % de notre population qui prend des somnifères, ça veut dire que j’ai nettement moins d’anxiolytiques, de neuroleptiques, d’antidépresseurs », remarque avec fierté Corinne Antoine‑Guillaume. En moyenne, les habitants de cette dynamique maison de retraite y vivent 4,5 ans, alors que la moyenne nationale est de 18 mois.

Lorsqu’elle est entrée en fonction en 2013, la directrice de l’établissement a déclaré à OuestFrance qu’elle avait l’intention de mettre en application « la bienveillance et la bientraitance des personnes âgées ». Avec le soutien de ses employés ainsi que celui d’autres acteurs, on dirait bien qu’elle y arrive au quotidien.

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