Un « cercueil nucléaire » pourrait laisser fuir des matières radioactives dans le Pacifique, selon le secrétaire général des Nations unies

21 mai 2019 02:45 Mis à jour: 21 mai 2019 02:53

Un dôme en béton utilisé comme cloche de protection nucléaire contenant des déchets radioactifs pourrait laisser s’échapper des matières radioactives dans l’océan Pacifique.

La semaine dernière, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré que les déchets étaient entreposés dans un dôme datant de l’époque de la guerre froide, le décrivant comme « une sorte de cercueil » situé sur l’atoll Enewetak (ou atoll Eniwetok) dans les Îles Marshall. Il a été construit après que des essais de bombe atomique ont été effectués, a rapporté le département d’informations télévisées CBS News.

La France et les États-Unis ont effectué de nombreuses explosions nucléaires dans la région, dont la bombe à hydrogène « Castle Bravo » de 1954, la plus puissante jamais réalisée par les États-Unis.

« Je viens de rencontrer la présidente des Îles Marshall [Hilda Heine], qui est très inquiète car il y a un risque de fuite de matières radioactives contenues dans une sorte de cercueil dans la région », a déclaré António Guterres à l’AFP.

Les matières radioactives provenant des explosions nucléaires ont été placées dans le cratère et recouvertes d’un dôme en béton. Mais il semble que des fissures se sont développées dans le béton.

Le champignon atomique de Castle Bravo, considéré comme l’engin nucléaire le plus puissant jamais explosé par les États-Unis. (Département de l’énergie des États-Unis)

« Il reste beaucoup à faire en ce qui concerne les explosions qui ont eu lieu en Polynésie française et dans les îles Marshall », a déclaré le responsable des Nations unies, comme l’a rapporté la chaîne d’informations Fox News.

« Ceci est en relation avec les conséquences sur la santé, l’impact sur les communautés et d’autres aspects. Bien sûr, il y a des questions de compensation et de mécanismes permettant de minimiser ces impacts », a-t-il poursuivi.

Un essai nucléaire sous-marin de l’opération Hardtack I. Cet essai, nommé Umbrella, s’est déroulé à environ 46 mètres sous l’eau, dans l’atoll Eniwetok, le 8 juin 1958. (Domaine Public)

Selon ABC, dans un rapport publié en 2017, « Déjà, la mer s’y engouffre parfois [dans le dôme] lors d’une grosse tempête », a déclaré Michael Gerrard, de l’Université Columbia.

« Le gouvernement des États-Unis a reconnu qu’un cyclone majeur pourrait le briser et provoquer la dispersion de toutes les radiations qu’il contient », a-t-il dit.

Le test Ivy Mike, la première bombe H explosée avec succès ; sur l’atoll Eniwetok le 1er novembre 1952. (Domaine Public)
Test de l’Opération Redwing Seminole, mené sur la côte de l’île de Boken(Domaine Public)
Le test Ivy King, de l’opération Ivy, le 16 novembre 1952, sur l’île Runit des Îles Marshall. (Domaine Public)

Michael Gerrard a toutefois ajouté que la défaillance catastrophique du dôme n’entraînerait peut-être pas la contamination de l’eau qui l’entoure, faisant remarquer que la zone entourant le dôme était autrefois un site utilisé pour tester des bombes nucléaires.

« Je suis persuadé que le rayonnement à l’extérieur du dôme est aussi mauvais que le rayonnement à l’intérieur du dôme », dit Michael Gerrard. « C’est donc une ironie tragique que le gouvernement américain ait peut-être raison lorsqu’il affirme que si ce matériel était répandu, l’état déjà mauvais de l’environnement ne se détériorerait pas autant. »

L’atoll d’Enewetak a appartenu au Japon jusqu’en 1914, jusqu’à ce que les États-Unis le conquièrent en 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.