Ces emplois qui ne trouvent pas preneurs faute de formation

6 octobre 2015 08:50 Mis à jour: 5 octobre 2015 16:01

En septembre, l’observatoire Tendance Emploi Compétence (TEC) du Medef a publié les chiffres trimestriels sur le recrutement en France. La conclusion : une part assez importante d’emplois ne trouvent pas preneur. Cette tendance à long terme se poursuit et les solutions tardent à se mettre en place de manière efficace.

La même tendance qu’en 2014

D’après le TEC du Medef, en 2014, le volume des postes recherchés a diminué de plus de 18 % passant de 3,1 à 2, 5 millions de postes proposés dans les quelque un million d’établissements répertoriés par l’observatoire. Plus de 332 000 postes n’ont pas été pourvus soit environ 13 % du total.

La formation initiale et continue n’est pas assez adaptée en France. Medef

L’étude s’est concentrée sur les CDI et les CDD de plus de six mois. Les postes non pourvus peuvent être regroupés en quatre grandes catégories : le commerce dont les attachés et cadres commerciaux, employés de supermarchés ou encore ingénieurs technico-commerciaux ; viennent ensuite les transports, la logistique et le tourisme dont les conducteurs de cars, livreurs et manutentionnaires ; puis les services aux particuliers et aux collectivités comme les aides ménagères ou les agents de sécurité, et enfin l’hôtellerie, la restauration et l’alimentation.

130 000 postes non pourvus au premier semestre 2015

Au premier semestre, d’après le même observatoire, plus de 130 000 postes n’étaient pas pourvus dans le secteur privé, avec la restauration et l’hôtellerie arrivant en tête. 11 % des postes n’étaient pas pourvus à défaut de candidature, 31 % à cause du manque de qualification des candidats et jusqu’à 38 % pour raisons conjoncturelles.

On retrouve la même problématique dans le secteur du bâtiment. Au second trimestre 2015, 45 % des postes d’ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment n’ont pas été pourvus, faute de qualification. Dans la maintenance 53 % des postes n’ont pas trouvé preneur car la qualification requise était trop importante, phénomène constaté également chez les ingénieurs et cadres techniques.

L’apprentissage et la formation en question

Le TEC avait remarqué qu’un tiers des embauches en 2014 a été rendu possible par les formations mises en place par les entreprises. Le Medef a résumé ainsi : « La formation initiale et continue n’est pas assez adaptée en France », d’où la récurrence du problème. En 2013, le gouvernement Hollande s’était déjà attelé à cette tâche. 100 000 formations devaient être créées en deux ans. Malgré cela, les tendances se poursuivent et l’interrogation pèse sur le système d’apprentissage français dans son ensemble.

Selon l’étude publiée le 1er octobre L’apprentissage, une solution pour l’emploi des jeunes ? de Pierre Cahuc et Marc Ferracci, chercheurs à SciencePo, la conclusion est la même. Le nombre d’apprentis a diminué de 15 % en quatre ans. 2015 ne fait pas exception avec une diminution de 10 % d’entrées en apprentissage au premier semestre. Les chercheurs résument ainsi : « Le système français d’apprentissage est peu attractif, tant pour les entreprises que pour les élèves ». Ils remettent aussi en cause un mode de financement trop complexe et un manque de souplesse accordée aux entreprises.

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