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Cheveux : cinq erreurs courantes de soins capillaires à éviter absolument

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Photo: Illustration Epoch Times

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Durée de lecture: 18 Min.

Les cheveux sont à leur état le plus sain lorsqu’ils sortent du follicule — un peu comme un pull en cachemire tout neuf. Avec le temps, sans soins appropriés, ce pull commence à boulocher et à perdre de son éclat.

De la même façon, la fibre capillaire devient vulnérable à des dommages cumulatifs, finissant par devenir frisée, cassante et plus sujette à la rupture — ce qui entraîne une perte de cheveux.

« Certaines activités… peuvent fragiliser les cheveux et provoquer leur casse, ce qui donne l’impression d’une perte de cheveux », explique à Epoch Times le Dr Cameron Rokhsar, dermatologue et professeur associé en dermatologiei. Un brossage, un lavage, un séchage et un après-shampoing adaptés sont essentiels pour protéger l’intégrité de la fibre capillaire.
Malheureusement, beaucoup de personnes adoptent sans le savoir des habitudes capillaires qui abîment leurs cheveux. Voici quelques erreurs fréquentes — et comment les éviter.

1. Abuser des colorations et permanentes

L’une des causes les plus courantes de casse est la surutilisation de traitements chimiques comme la coloration et la permanente, ainsi que le brushing répété. Ces pratiques sont très agressives pour les cheveux, souligne le Dr Rokhsar. Pourtant, beaucoup se teignent ou font une permanente tous les deux à trois mois — voire chaque mois — ce qui est trop fréquent, dit-il.

Chez les Américains de plus de 40 ans, 10 % des hommes et entre 50 % et 80 % des femmes ont déjà coloré leurs cheveux. Chez les Français de plus de 40 ans, la part de ceux qui ont déjà coloré leurs cheveux varie énormément entre les femmes et les hommes. Environ 63% des femmes de plus de 45 ans ont déjà eu recours à la coloration capillaire, alors que ce chiffre n’est que d’environ 2% chez les hommes du même âge, selon des enquêtes récentes.

La chevelure est composée de trois couches. La cuticule — couche protectrice externe de la tige capillaire — est constituée de plus de six couches de cellules imbriquées en forme d’écailles. Les cheveux sont à leur état le plus sain quand la cuticule est intacte et que les écailles sont bien refermées. Cette surface lisse et uniforme réfléchit la lumière, donnant aux cheveux leur brillance naturelle et leur texture soyeuse.

Illustration par Epoch Times, (Shutterstock)

Lors d’une permanente ou d’une coloration, le processus perturbe volontairement cette cuticule pour permettre aux produits chimiques de pénétrer. En conséquence, les cheveux traités chimiquement ne retrouvent jamais totalement la douceur ou la résistance d’origine.

Prenons la permanente en exemple. Des expériences menées avec des traceurs fluorescents ont montré que les cheveux permanentés laissaient pénétrer les produits jusqu’à 25 micromètres, contre seulement 5 micromètres pour des fibres saines et non traitées. Contrairement aux méthodes de coiffage temporaires, la permanente soulève les écailles de la cuticule et casse puis reconfigure les liaisons chimiques au cœur du cheveu pour modifier sa structure de façon permanente. Bien que certains soins adoucissants ou nourrissants puissent lisser et réparer temporairement la cuticule, ces effets s’estompent : une fois les cheveux lavés, la couche protectrice temporaire est rincée.

Avec le temps — et les traitements chimiques répétés — les cellules de la cuticule s’abîment et se désorganisent. Les cheveux prennent alors un aspect rêche, semblable à de la paille.

L’exposition à la chaleur pendant la permanente entraîne aussi une perte d’humidité et la dégradation des acides aminés, fragilisant encore les cheveux. Par exemple, lors d’un défrisage chimique, au moins 35 % de la cystéine est détruit, transformant les cheveux bouclés en cheveux raides.

Dans le cas de la coloration, les colorants pénètrent la cuticule et s’installent dans le cortex — la couche intermédiaire de la tige capillaire. La réaction oxydative décompose les pigments naturels et forme de nouvelles molécules colorées, provoquant des dommages irréversibles à la tige capillaire. De plus, les agents alcalins et les oxydants contenus dans ces colorations réduisent encore la résistance des cheveux.

Images de microscopie électronique de tiges capillaires naturelles, teintes et permanentes. Mécanismes d’altération des cheveux et du cuir chevelu induits par la coloration et la permanente, et interventions potentielles, par He et al., (Frontiers in Medicine, 2023. CC BY 4.0.)

2. Mal utiliser le shampoing

Beaucoup appliquent le shampoing sur toute la longueur des cheveux et frottent vigoureusement.La bonne méthode consiste d’abord à faire mousser le shampoing dans ses mains et à se concentrer sur le nettoyage du cuir chevelu. Ensuite, laisser la mousse descendre sur les longueurs en la guidant doucement avec les doigts, sans frotter. Le Dr Armen Nikogosian, médecin spécialisé en médecine fonctionnelle, recommande d’utiliser le shampoing deux à trois fois par semaine. Dans la plupart des cas, un lavage quotidien est excessif. Un simple rinçage à l’eau claire suffit, précise-t-il à Epoch Times.

La plupart des shampoings courants tendent à dessécher à la fois le cuir chevelu et les cheveux, et une exposition fréquente à des ingrédients agressifs peut irriter le cuir chevelu. Le shampoing élimine aussi le sébum — conditionneur naturel qui aide à lisser la cuticule et à réduire l’électricité statique.

Un nettoyage doux à l’eau claire permet au cuir chevelu de respirer, réduit l’inflammation et aide à restaurer la capacité naturelle du cuir chevelu à équilibrer la production de sébum.

Cependant, pour les personnes vivant dans des environnements pollués ou ayant un cuir chevelu naturellement gras, un lavage quotidien peut être nécessaire. « Avec des shampoings sans sulfates, votre cuir chevelu ne s’enflamme pas », explique le Dr Manish Mittal, chirurgien en greffe capillaire à Londres. Les sulfates sont des agents lavants agressifs qui peuvent dépouiller les cheveux et le cuir chevelu de leurs huiles et de leur humidité naturelles.

Shu Rong, praticienne en médecine traditionnelle chinoise à Cambridge (Angleterre), recommande le savon noir africain et des savons artisanaux formulés avec des huiles naturelles telles que l’huile d’olive.

Si vous allez nager à la plage ou dans une piscine, lavez vos cheveux avec un shampoing formulé pour éliminer le sel et le chlore. L’eau salée et le chlore assèchent et fragilisent la structure du cheveu.

3. Négliger l’après-shampoing

Certains — surtout les hommes — trouvent l’après-shampoing contraignant ou craignent qu’il graisse les cheveux. Pourtant, l’après-shampoing après le lavage est une étape essentielle à ne pas sauter.

La tige capillaire ne peut ni se régénérer ni se réparer seule. À mesure que les cheveux vieillissent et subissent des agressions, la cuticule protectrice commence à s’user, créant des fissures irréversibles dans la tige et diminuant sa résistance. De plus, la variation de pH après le shampoing peut soulever la cuticule, rendant les cheveux plus susceptibles de perdre protéines et humidité.

Après chaque lavage, l’après-shampoing aide à refermer la cuticule et à combler les fissures, offrant une protection cruciale contre de nouveaux dommages.

Le Dr Rokhsar recommande d’utiliser un après-shampoing même pour les cheveux gras. En général, l’excès de sébum à la racine n’est pas causé par l’après-shampoing lui-même. Pour ceux qui préfèrent éviter les produits synthétiques, le Dr Rokhsar suggère l’usage d’huiles naturelles comme l’huile d’olive, l’huile de coco et l’huile d’amande, qu’il décrit comme de « très bonnes alternatives naturelles à l’après-shampoing ». Les huiles naturelles contiennent des protéines capables de pénétrer la tige capillaire et de s’y maintenir, aidant à reconstituer les protéines perdues.

Selon les besoins individuels, ces huiles peuvent être appliquées sur la fibre seule ou sur cheveux et cuir chevelu, et doivent être laissées poser cinq à dix minutes avant le rinçage.

Un autre produit ménager courant qui peut adoucir les cheveux est le vinaigre. Shu Rong recommande d’appliquer une solution diluée — une part de vinaigre blanc ou de cidre pour dix parts d’eau tiède — sur le cuir chevelu et les cheveux après avoir bien rincé la mousse du shampoing. Ensuite, rincer à l’eau tiède pour enlever tout résidu de vinaigre. Son acidité naturelle aide à refermer la cuticule, rendant les cheveux plus lisses et plus brillants. Les rinçages au vinaigre pourraient également bénéficier à la santé globale du cuir chevelu, précise-t-elle.

Illustration par Epoch Times, (Shutterstock)

Les personnes ayant des cheveux et un cuir chevelu secs devraient compléter le soin par un sérum ou une huile pour cheveux et cuir chevelu. Pour optimiser cette étape, appliquez l’huile capillaire sur cheveux humides plutôt que secs afin de sceller l’humidité, conseille le Dr Rokhsar.

4. Mal sécher ses cheveux

La manière de sécher et de brosser ses cheveux après le lavage compte. Les cheveux mouillés sont particulièrement fragiles. Beaucoup tirent et lissent leurs cheveux humides en les séchant au sèche-cheveux à forte chaleur. Cette pratique peut dégrader les liaisons chimiques à l’intérieur de la fibre, la rendant plus susceptible de se casser, note le Dr Rokhsar.

Le mieux est de tamponner doucement avec une serviette pour absorber l’excès d’eau, de laisser sécher à l’air libre, puis de démêler délicatement avec un peigne à dents larges en matériau lisse.

Les outils chauffants — sèche-cheveux, lisseurs, fers à boucler — peuvent endommager la tige capillaire.

Lorsque les cheveux mouillés sont exposés à une chaleur élevée, l’humidité à l’intérieur de la tige se transforme en vapeur et s’échappe, tandis que les protéines deviennent plus vulnérables à la dégradation. Au microscope, on peut observer des bulles se former à l’intérieur de la tige capillaire à cause de cette vapeur : c’est ce que l’on appelle le « bubble hair ». Ce type de dommage peut s’atténuer progressivement si l’on cesse les coiffages thermiques.

Il est toutefois possible d’utiliser les outils chauffants avec précaution. Réglez le sèche-cheveux sur une température plus basse et tenez-le à 15 cm des cheveux pour limiter les dégâts. Pour les appareils chauffants, optez pour la température la plus basse efficace — ou laissez l’appareil refroidir légèrement avant usage.

5. Négliger les massages du cuir chevelu

Le massage du cuir chevelu est une habitude quotidienne simple qui peut favoriser une croissance capillaire plus saine. Il stimule la circulation sanguine et active les follicules, les encourageant à passer en phase de croissance. « Le massage pourrait aider à prévenir la perte de cheveux », indique Alexandra Roach, praticienne certifiée en santé holistique et contributrice à Epoch Times. La régularité est essentielle : des massages occasionnels n’apportent pas de bénéfice notable, précise-t-elle.

Une étude portant sur 327 personnes atteintes d’alopécie androgénétique a révélé qu’après environ sept mois de massage quotidien du cuir chevelu, réalisé 11 à 20 minutes par jour, près de 70 % des participants avaient constaté soit une stabilisation de la perte, soit des signes de repousse. Les chercheurs ont noté qu’en moyenne, les participants ont commencé à percevoir une amélioration après avoir accumulé 36 heures de massage.

En moyenne, les participants ont signalé une stabilisation de la chute et une repousse des cheveux après 36 heures de massage du cuir chevelu. (Epoch Times)

Dans une autre étude de 24 semaines conduite auprès de neuf hommes japonais en bonne santé, des massages réguliers ont entraîné une augmentation de l’épaisseur des cheveux et ont aussi provoqué des modifications significatives de l’expression génétique au niveau du cuir chevelu. La stimulation mécanique a modifié l’activité de plus de 5000 gènes dans les cellules folliculaires — en sur-regulant des gènes impliqués dans le cycle de croissance capillaire et en sous-regulant ceux associés à la perte de cheveux.

Beaucoup massent instinctivement leur cuir chevelu pendant le shampooing — mais souvent pas assez longtemps. Le lavage est un moment idéal pour masser, mais la durée est essentielle, souligne le Dr Nikogosian : il faut le faire pendant deux à quatre minutes.

Pour de meilleurs résultats, utilisez le bout des doigts, appliquez une pression modérée et effectuez des mouvements d’avant en arrière.

Mary Helen Lee, herboriste clinicienne, propose une autre méthode pour stimuler la circulation : commencez la douche avec de l’eau tiède puis alternez chaud et froid. L’alternance de températures provoque la vasoconstriction puis la vasodilatation, ce qui peut améliorer le flux sanguin vers le cuir chevelu.

Beauté extérieure, équilibre intérieur

Ces conseils aident à préserver la santé des cheveux de l’extérieur, mais pour une chevelure durablement saine, il faut aussi agir de l’intérieur. « Les cheveux sont plus qu’un simple attribut esthétique : ils reflètent la santé et la vitalité intérieure », rappelle Shu Rong.

« Quand l’harmonie intérieure est atteinte, elle se manifeste naturellement par la santé et l’apparence des cheveux. »

Cet équilibre reflète la manière dont vous prenez soin de votre corps et de votre esprit : bien manger, gérer le stress, pratiquer des activités ressourçantes, avoir un sommeil réparateur et entretenir des relations nourrissantes contribuent à rayonner à l’intérieur — et à l’extérieur.