Confinement : au rayon fruits et légumes, les prix sont-ils plus chers?

Par Léonard Plantain
8 avril 2020 20:59 Mis à jour: 8 avril 2020 20:59

Avec la mise en place du confinement, le secteur de la grande distribution assurait qu’aucune pénurie n’aurait lieu, cependant, pour de nombreux clients le problème se trouve ailleurs : les prix de certains produits auraient augmenté.

C’est un constat qu’a remarqué Virginie, une mère célibataire de Grenoble interrogée par Europe 1. Elle explique avoir vu une hausse nette des prix de certains produits, notamment du côté des fruits et légumes, comme par exemple les laitues qui se vendaient 1 € pièce et dont le prix est monté à 2 €, voire 2,50 € en mi-mars.

« J’ai halluciné, quoi ! D’où vient cette hausse des prix ? Ça passe du simple au double ! », déplore-t-elle. Elle enchaîne ensuite sur les endives : « Avant le confinement, j’en trouvais à 2,50 € le kilo, mais là, surprise, c’est passé à 5,50 € le kilo ! C’est devenu un produit de luxe ! C’est juste dingue ! Je suis inquiète, car c’est la première fois que je suis confrontée à devoir faire des choix par rapport aux prix au rayon fruits et légumes. Jusqu’où ça va aller ? »

L’explication de la hausse des prix de certains produits pourrait s’expliquer par les difficultés de production que rencontre le secteur agricole, en manque de main d’œuvre à la suite du confinement. En attendant un retour à la normale, Virginie a décidé de se rabattre sur les surgelés, la seule solution pour continuer à donner des légumes à son enfant sans se ruiner. « Car les légumes sont carrément moins chers », conclut-elle.

D’un autre côté, certains gérants de supermarché réfutent l’augmentation des prix des fruits et légumes depuis le confinement. C’est le cas d’un gérant basé à Saint-Omer (Pas-de-Calais), interrogé par France Bleu mais dont le nom n’a pas été cité. Celui-ci s’est exprimé : « Ce sont les fluctuations normales du marché ! Même en temps normal, les fruits et légumes ne sont pas comme la viande de bœuf où l’on peut garantir un prix à peu près stable sur l’année. »

« Les gens retiennent quand ils achètent un légume à 6 €, mais quand ils l’ont acheté 1 € la semaine d’avant, ils l’oublient aussitôt ! » explique-t-il, avant d’ajouter : « La semaine dernière, on vendait la fraise gariguette à peine 1,50 € la barquette parce qu’on avait une surproduction, ça a duré deux jours et puis c’est remonté, maintenant on la vend deux, voire deux fois et demi plus cher. Idem pour le chou-fleur, d’une semaine à l’autre, le prix peut beaucoup varier en fonction du moment où on achète la palette de choux. »

Un autre paramètre serait à prendre en compte : depuis le début du confinement, les enseignes de la grande distribution se sont engagées à davantage acheter français. « Une tomate grappe française, c’est deux fois plus cher qu’une tomate belge ou des Pays-Bas », explique le gérant de Saint-Omer.

Pour lui, l’impression d’une hausse de prix est donc avant tout psychologique : « Avec le confinement, on a reporté toutes les dépenses de nourriture qui se divisaient entre la cantine des enfants, le sandwich à midi et le restaurant le soir sur le supermarché. On achète plus parce qu’il faut faire tous les repas. Forcément, on a l’impression de dépenser beaucoup plus », conclut-il.

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