« Coucou, je suis de retour ! » Mila retrouve son compte Twitter après une suspension injustifiée

Par Emmanuelle Bourdy
17 mars 2021 06:22 Mis à jour: 17 mars 2021 06:22

Le compte de Mila a été momentanément bloqué de ce dimanche soir jusqu’à lundi matin. Elle a de nouveau été la cible d’une nouvelle vague d’insultes et de menaces pour avoir posté… le dessin d’un pain au chocolat réalisé alors qu’elle n’était qu’une enfant.

Dimanche, Mila a vu son compte Twitter suspendu. Ce lundi 15 mars, vers 10 heures, celui-ci a été rétabli. Elle a accueilli la nouvelle avec ce tweet : « Coucou,  je suis de retour ! » qu’elle a accompagné d’une vidéo dans laquelle un informaticien très énervé est en train de tout casser. La scène est commentée par la jeune femme qui indique : « [Voici] mes haters en ce moment », faisant référence à ses opposants.

La jeune fille, victime de nombreuses menaces de viol et de morts, est originaire de l’Isère. Les premières menaces qu’elle avait reçues en début d’année 2020 faisaient suite à une vidéo qu’elle avait publiée sur Instagram, dans laquelle elle critiquait vivement l’islam, en réponse aux insultes sur son homosexualité.  Sa vie étant mise en danger, elle avait dû quitter son lycée dès janvier 2020.

Ella avait alors été recueillie en février 2020 dans un lycée du ministère des Armées tenu secret, duquel elle a dû partir également, ayant involontairement divulgué le nom de l’internat. L’adolescente poursuit désormais son cursus scolaire depuis son domicile et se trouve sous protection policière permanente. Le journal Le Point a contacté la jeune femme, qui pour l’heure se consacre à « différents projets artistiques ».

Le Point souhaitait effectivement en savoir plus sur la suspension du compte Twitter de Mila. L’adolescente, qui n’a obtenu aucune explication de la part du réseau social à ce sujet, explique qu’elle a été censurée « pour un dessin de pain au chocolat ». Ce dessin, réalisé alors qu’elle n’était qu’une enfant, avait été posté par elle-même sur son compte ce dimanche.

Quelques minutes après, la jeune femme a constaté qu’elle a reçu une vague déferlante de messages menaçants. Elle a alors décidé de passer son compte en privé, mais le mal était fait. À la suite de quoi, Twitter a bloqué le compte de Mila en stipulant qu’elle avait « enfreint » les règles du réseau social en se livrant à du harcèlement en ligne.

Douze heures plus tard, la jeune femme retrouve son compte et se réjouit alors de ce retour à la normale, arguant que « c’est toujours la bêtise qui perd à la fin. C’est ce que je retiens en tout cas ». Elle ajoute : « Les messages sont revenus d’un coup, beaucoup pour me manifester un soutien. Malheureusement, d’autres n’ont pas tardé à revenir, nettement moins sympas ; des menaces de viol notamment, en ce moment ça y va très fort. » Mais elle admet aussi que « grâce à ça, [elle] gagne des milliers d’abonnés et ça les fait bien rager, ceux qui [la] poursuivent de leur haine à longueur de journée ! »

Son avocat, Me Richard Malka, qui défend également Charlie Hebdo, est indigné par la réaction de Twitter, qu’il décrite comme « un réseau barbare qui sanctionne les victimes et récompense les harceleurs ». En effet, l’un des détracteurs de Mila, portant le pseudo de Reda, s’est vanté d’avoir « fait sauter » le compte de la jeune femme. Et Twitter lui a de ce pas adressé un message de félicitations : « Bonjour, merci pour votre signalement. Nous avons suspendu le compte [de Mila], car il enfreignait les règles de Twitter. Nous apprécions votre aide ; les signalements comme le vôtre sont essentiels pour améliorer Twitter. Merci. »

Me Richard Malka considère par ailleurs que pour Twitter « c’est un peu facile », alors que « le réseau a parfaitement conscience de la sensibilité du cas de Mila depuis plus d’un an ». Mila, qui aspire à la liberté de parole, concède que « c’est difficile pour [elle] de la fermer ». 

« D’innombrables demandes ont été adressées à ce réseau par le Parquet, pour lever l’anonymat derrière [lequel] se cachent lâchement ceux qui la menacent de mort », poursuit l’avocat, qui souhaiterait obtenir « quelques renseignements […] quant au nombre de ses modérateurs ». Il soulève que « la faiblesse » au niveau de la régulation de Twitter « explique peut-être cet épisode scandaleux »« Ce que nous voulons savoir à présent, c’est si les comptes de ceux qui sont à l’origine de ce harcèlement massif contre Mila vont être suspendus », se demande enfin l’avocat.

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