Le convoi d’agriculteurs du Sud-Ouest vers Rungis en partie bloqué dans le Loiret

Par Epoch Times avec AFP
31 janvier 2024 12:10 Mis à jour: 31 janvier 2024 14:04

Le convoi d’agriculteurs parti du Sud-Ouest à l’appel de la Coordination rurale, qui avait repris la route en direction du marché de gros de Rungis (Val-de-Marne) mercredi matin, était en partie bloqué dans le Loiret en fin de matinée, a constaté un journaliste de l’AFP.

À Sully-sur-Loire, une vingtaine de tracteurs étaient arrêtés avant le pont qui enjambe la Loire par un cordon de gendarmes mobiles. Les ponts de Jargeau, Châteauneuf-sur-Loire, Sully-sur-Loire et Gien sont bloqués, a précisé à l’AFP la gendarmerie, en ajoutant qu’une trentaine de tracteurs remontaient en direction de Pithiviers après avoir forcé le passage à Gien dans la matinée.

Sur place, la préfète de la région Centre-Val de Loire et du Loiret Sophie Brocas a indiqué à l’AFP « attendre la conclusion » d’une réunion qui se tient selon elle depuis 11h30 à Matignon avec des responsables de la Coordination rurale.

« On va avancer pas à pas, je ne souhaite pas d’affrontement. Rungis est la plateforme qui alimente un bassin de vie de 12 millions de personnes, Rungis c’est non. Les préfets du Lot-et-Garonne et de Dordogne les ont prévenus et je leur ai redit », a-t-elle ajouté.

Le convoi, qui compte 200 à 300 tracteurs, avait passé la nuit chez un agriculteur sympathisant du mouvement, à Pierrefitte-sur-Sauldre (Loir-et-Cher), entre Vierzon (Cher) et Orléans, après avoir quitté les environs de Limoges mardi matin.

Parti lundi d’Agen à une trentaine de tracteurs, le cortège n’a cessé de s’allonger le long de la route. Sur leur parcours, les agriculteurs ont successivement été rejoints par des confrères et sympathisants pour atteindre entre 400 et 500 personnes, selon les organisateurs.

Mardi, le convoi a quitté l’autoroute A20 aux environs de Châteauroux et sillonné pendant plusieurs heures des petites routes, étroitement encadré par les forces de l’ordre. Les gendarmes ont tenté à deux reprises de stopper leur progression mais ils les ont contournés, ont expliqué les agriculteurs.

Dans les villages traversés, beaucoup d’habitants sont sortis pour les saluer et applaudir leur passage, en brandissant parfois des drapeaux français, a constaté un journaliste de l’AFP. La Coordination rurale n’a pas souhaité communiquer sur le trajet prévu en direction de Rungis.

« Plus de 100 points de blocage »

Il y a en France mercredi « plus de 100 points de blocage » et 10.000 manifestants, a chiffré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin tôt mercredi matin.

Au total en Île-de-France, huit autoroutes sont concernées par des barrages et fermetures partielles, selon le site de suivi du trafic Sytadin. Et plusieurs autres grands axes de circulation en régions – notamment autour d’Orange, Nîmes, Arles, Aix-en-provence, Grenoble – sont touchées par endroits par des barrages filtrants, blocages ou manifestations. A Nantes, le pont de Cheviré est bloqué.

Mercredi matin autour de Lyon, les tracteurs continuent leur progression pour encercler la troisième ville de France : après le blocage mardi soir d’une partie de l’autoroute à l’ouest, l’A89, des portions des autoroutes dans les autres directions (A46, A42 et A47) vont aussi être « rapidement » coupées en début de matinée, a affirmé à l’AFP le patron régional de la FNSEA Michel Joux.

Le président de la FNSEA appelle « au calme et à la raison »

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, auditionné au Sénat, a affirmé mercredi qu’il essayait « d’appeler au calme et à la raison » face à la colère des agriculteurs, estimant que beaucoup de « sujets européens » ne se « règlent pas en trois jours ».

Alors que des blocages se poursuivent dans toute la France, M. Rousseau a reconnu que « l’attente est énorme » face au « cumul de normes et de règles ». Mais « il y a aussi beaucoup de sujets européens qui ne sont pas des sujets qui se règlent en trois jours. Donc j’essaie d’appeler au calme et à la raison », a-t-il expliqué devant la Commission des Affaires économiques de la chambre haute.

« L’objectif c’est bien de dialoguer pour apporter un certain nombre de réponses concrètes, et ne pas se retrouver dans une situation de blocus », a renchéri le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, annonçant que le gouvernement mettait 80 millions d’euros d’aides supplémentaires sur la table pour les viticulteurs et qu’il prendrait en charge « les intérêts d’emprunt sur l’année 2024 » pour soulager la trésorerie des vignerons en difficulté. M. Fesneau est attendu mercredi après-midi à Bruxelles « pour une série d’entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes ».

Sur le Mercosur, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a promis mercredi que la France s’engagerait dans un « bras de fer » lors des négociations à Bruxelles pour que cet accord « tel qu’il est aujourd’hui ne soit pas signé » car « tel qu’il est, il n’est pas bon pour nos éleveurs ».

Les associations environnementales se sont également montrées critiques, Greenpeace estimant notamment que l’exécutif « privilégie l’agro-industrie au détriment des agriculteurs et des écosystèmes dont ils dépendent ».

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