Des députés apportent leur soutien à une manifestation organisée à Londres alors que la persécution du Falun Gong par le PCC dure depuis 24 ans

Par Lily Zhou
19 juillet 2023 07:13 Mis à jour: 19 juillet 2023 07:13

Un groupe de députés anglais issus de tous les partis a exprimé son soutien aux pratiquants de Falun Gong à Londres, à l’occasion de la célébration des 24 années d’efforts déployés par ce groupe spirituel pour persévérer malgré la répression exercée par le Parti communiste chinois (PCC).

Le député conservateur Paul Bristow et le ministre fantôme travailliste Ian Murray ont déclaré que tout le monde devrait jouir de « la liberté de pratiquer, de changer ou de partager sa foi ou ses croyances sans discrimination ni opposition violente ».

Un certain nombre de députés du SNP (Scottish National Party) ont exprimé leur solidarité avec le groupe réprimé, et la porte-parole des libéraux démocrates pour les affaires étrangères, Layla Moran, a déclaré que le parti continuerait à exhorter le gouvernement à promouvoir et à protéger les droits de l’homme et l’État de droit.

David Matas, avocat spécialiste des droits de l’homme et l’un des premiers enquêteurs sur les allégations de prélèvement forcé d’organes en Chine, a déclaré que la diabolisation du Falun Gong par le Parti communiste chinois (PCC) a conduit à la dépersonnalisation de ses membres, ce qui a conduit à l’assassinat massif de ces derniers pour prélever leurs organes.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle qui promeut les principes de vérité, compassion et tolérance.

Apparu en Chine en 1992, le Falun Gong a attiré quelque 70 millions de pratiquants, selon les estimations officielles, avant que l’ancien dirigeant du régime chinois, Jiang Zemin, ne retourne l’appareil du parti contre cette pratique.

Depuis lors, les pratiquants en Chine ont été détenus dans des prisons, des camps de travail et des hôpitaux psychiatriques. Ils ont également été victimes d’exclusion sociale, d’abus sexuels et de tortures, parfois mortelles.

Selon la Coalition internationale pour mettre fin aux abus des transplantations en Chine, la détention massive des pratiquants du Falun Gong aurait permis la mise en place d’une industrie de transplantation d’organes approuvée par l’État, dans laquelle « un prisonnier qui correspond le mieux au receveur payant est choisi parmi un grand nombre de détenus » et tué pour ses organes.

Les pratiquants du Falun Gong organisent un rassemblement à l’occasion du 24e anniversaire de la persécution perpétrée par le PCC, à Londres, le 15 juillet 2023. (Yanning Qi/Epoch Times)

Un tribunal populaire indépendant présidé par Sir Geoffrey Nice KC, éminent avocat et juge britannique, a constaté en 2019 que les pratiquants du Falun Gong ont été et continuent d’être le principal groupe de victimes tuées pour leurs organes. Il a également été prouvé que des musulmans ouïghours et d’autres minorités ethniques ont été contraints de se soumettre à des prélèvements d’organes au cours des dernières années.

Arrestation à domicile avant les Jeux olympiques de Pékin

Selon les experts de l’ONU, « les détenus appartenant à des minorités ethniques, linguistiques ou religieuses peuvent être soumis de force à des analyses de sang et à des examens d’organes tels que des échographies et des radiographies, sans leur consentement explicite, alors que les autres prisonniers n’ont pas à subir de tels examens », ce qui constitue une preuve du prélèvement forcé d’organes.

Le temps d’attente pour une greffe d’organe en Chine, qui se compte souvent en semaines, est également sans précédent dans les systèmes de dons d’organes des autres pays, dans lesquels un patient peut attendre des années avant de trouver un donneur compatible.

Han Fei, une pratiquante du Falun Gong qui s’est récemment installée au Royaume-Uni, a déclaré à NTD qu’on lui avait prélevé son sang à plusieurs reprises au cours de son incarcération (2008-2010).

« Je pense que tout est lié aux prélèvements forcés d’organes », a déclaré Mme Han. « J’ai été arrêtée en 2008. En 2006, un collègue m’a confié qu’il avait vu une affiche sur la transplantation d’organes sur la fenêtre d’un hôpital et que [le délai d’attente annoncé était] d’une semaine. »

« Je connaissais l’existence du prélèvement forcé d’organes à l’époque, et je me suis dit que c’était sûrement ça. Comment obtenir un organe compatible en si peu de temps ? En une semaine ? Cette publicité se trouvait à l’hôpital », a ajouté Mme Han.

Mme Han a été enlevée de son domicile à la veille des Jeux olympiques de Pékin en 2008, a-t-elle précisé.

Quatre officiers de police se sont rendus à son domicile à Pékin vers 21 heures pour s’assurer qu’elle pratiquait toujours le Falun Gong. Faute de réponse, la police a fouillé son domicile après minuit, emportant tous les livres et matériels liés au Falun Gong, et Mme Han elle-même. Elle a ensuite été envoyée dans un camp de travail jusqu’en mai 2010.

Mme Han a raconté qu’elle avait été soumise à « un travail sans fin dans ce camp de travail. Fabriquer des cotons-tiges, ensacher du thé, transporter des graines de soja, cultiver des haricots, des patates douces… nous avons aussi fabriqué des vêtements ».

Elle a été battue lors d’une brève détention en 2020 et placée sous surveillance à son domicile à la suite d’une autre détention en 2019.

Hu Xuanming (2e rang, à droite), dont la mère est emprisonnée en Chine, participe à un rassemblement commémorant le 24e anniversaire de la persécution du Falun Gong par le régime chinois, à Londres, le 15 juillet 2023. (Yanning Qi/Epoch Times)

Liu Pintong, un pratiquant du Falun Gong de Chine qui a déjà purgé une peine de huit ans, a été de nouveau arrêté en février pour avoir distribué des tracts sur la persécution.

Son fils Hu Xuanming, étudiant de troisième cycle à Londres, a déclaré au journal Epoch Times que sa tante avait été convoquée en tant que témoin, mais qu’on lui avait refusé l’accès au tribunal au moment de l’audience. Mme Liu attend maintenant sa sentence.

M. Hu a également évoqué le cas de policiers chinois qui s’introduisent dans les maisons des pratiquants du Falun Gong pour les arrêter en grimpant sur des échelles de secours et en forçant les fenêtres.

Déshumanisation

Selon Falun Dafa Infocenter, la persécution a officiellement commencé le 20 juillet 1999, lorsque des pratiquants ont été arrêtés au milieu de la nuit partout en Chine.

Deux jours plus tard, le ministère des affaires civiles a déclaré le Falun Gong illégal et le ministère de la sécurité publique a interdit aux pratiquants de se rassembler, d’afficher des signes distinctifs du Falun Gong, de promouvoir la pratique et de faire appel ou de protester contre le décret (pdf).

Dans un document interdisant aux membres du PCC de pratiquer le Falun Gong, le comité central du parti a déclaré que cette pratique « contredisait fondamentalement » la théorie marxiste, qui relève de l’athéisme ou de l’antithéisme.

Le début de la répression s’est également accompagné d’une campagne médiatique continue visant à discréditer et à diaboliser les pratiquants du Falun Gong.

Selon M. Matas, la campagne de propagande serait en partie responsable de l’assassinat massif des pratiquants du Falun Gong pour leurs organes.

« Cette diffamation a conduit à la dépersonnalisation des pratiquants. Les gardiens de prison, les responsables et les professionnels de la santé ont pensé qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient des pratiquants, que les pratiquants n’étaient pas vraiment des êtres humains », a-t-il déclaré.

« Nous pouvons voir cette haine dans la propagande extrême dirigée contre le Falun Gong. Nous pouvons également l’entendre de la bouche de ceux qui sont sortis de prison et de Chine. Ils nous disent non seulement à quel point ils ont été traités avec horreur, mais aussi comment leurs bourreaux les considéraient comme des êtres non-humains. »

L’avocat des droits de l’homme David Matas s’exprime lors d’un événement marquant le 24e anniversaire de la persécution du Falun Gong par le régime chinois, à Londres, le 15 juillet 2023. (Yanning Qi/Epoch Times)

Le Royaume-Uni est « profondément préoccupé par la persécution des pratiquants du Falun Gong et d’autres groupes en Chine », a déclaré M. Bristow.

« Les témoignages de leurs expériences sont incroyablement bouleversants et leur traitement est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles la Chine est l’un des 31 pays où les droits de l’homme sont une priorité pour le Royaume-Uni », a déclaré le député.

La députée travailliste Rupa Huq s’est réjouie que le Royaume-Uni ait adopté l’année dernière une loi interdisant aux citoyens et aux résidents d’acheter des organes à l’étranger. Elle a ajouté qu’elle « continuera à faire pression sur le gouvernement britannique pour qu’il envoie un message clair : nous ne resterons pas les bras croisés et nous ne tolérerons pas de telles violations flagrantes des droits de l’homme ».

Le député SNP Tommy Sheppard a qualifié la répression menée par le PCC contre le Falun Gong de « persécution déplorable » visant à « éradiquer ceux qui pratiquent cette discipline spirituelle » et a déclaré que la Chine « doit respecter les droits de l’homme universels garantissant la liberté d’expression et de religion ».

Mme Moran a déclaré : « Soyez assurés que cette question est très importante pour moi ».

Elle a ajouté que les libéraux démocrates continueraient à exhorter le gouvernement à « utiliser l’influence et la politique étrangère du Royaume-Uni pour promouvoir et protéger ces valeurs » et à s’engager à procéder à une évaluation plus complète des relations entre le Royaume-Uni et la Chine.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.