Nous devons rejeter les énormes demandes financières de la conférence de l’ONU sur le climat

Par Jay Lehr et Tom Harris
27 octobre 2021 17:22 Mis à jour: 10 novembre 2021 06:32

Dans le film primé de 1996 Jerry Maguire, le joueur de football professionnel Rod Tidwell n’exigeait qu’une seule chose de son agent Jerry Maguire : « Montre-moi l’argent ! »

« Montrez-nous l’argent », c’est précisément ce que des milliers de bureaucrates des pays en développement vont exiger lors de la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui se tiendra à Glasgow, en Écosse, du 31 octobre au 12 novembre. Si les pays développés membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) veulent avoir la moindre chance d’obtenir de cette conférence un engagement mondial à réduire fortement les émissions des gaz à effet de serre (GES) avant 2050, alors ils devront satisfaire les demandes des pays non membres de l’OCDE qui réclament d’énormes sommes d’argent.

En juillet de cette année, un groupe de 100 pays en développement a publié un plan d’actions – qu’ils ont qualifié « faciles à mesurer » – dont les pays de l’OCDE ont besoin sutout pour financer les mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. La partie principale consistait à fournir des « réparations » pour le rôle joué dans le passé par les pays développés dans la production des émissions des GES. Ce document, intitulé COP26 Five-Point Plan for Solidarity, Fairness and Prosperity (COP26 Plan en 5 points pour la solidarité, l’équité et la prospérité), énumère les actions nécessaires dans cinq domaines :

1. La réduction des émissions en vue de l’objectif de l’ONU de limiter à 1,5 °C l’augmentation de la température mondiale – et ce, « mené par ceux qui ont la plus grande responsabilité et la plus grande capacité » ;

2. L’adaptation avec une aide financière aux plus vulnérables ;

3. Le paiement de réparations pour les pertes et les dommages subis par les pays en développement en raison de « l’échec historique des pays développés à réduire leurs émissions de manière adéquate » ;

4. L’augmentation du financement, dont au moins 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2024 et davantage par la suite ;

5. Mise en œuvre de règles de transparence, d’échange des droits d’émission de carbone et de calendriers communs pour accélérer les actions.

Pour la première partie, la réduction des émissions, le plan a choisi cinq pays « riches » et l’Union européenne pour s’engager à prendre des mesures conformes à leurs « parts équitables ». Cette méthode consiste à répartir les réductions d’émissions entre les pays en fonction de leur « responsabilité historique et de leur capacité d’action » qui sont établies selon l’avis des pays moins développés. En d’autres termes, le « devoir » des pays « riches » peut être présenté comme une combinaison d’une réduction des émissions nationales et d’une contribution financière aux efforts d’atténuation et d’adaptation du monde en développement.

Selon le plan :

– Les États-Unis devraient s’engager à réduire, d’ici à 2030, leurs émissions de 195 % par rapport aux niveaux de 2005 – ce qui « pourrait comprendre une réduction de 70 % des émissions nationales et une réduction supplémentaire de 125 % obtenue en accordant aux pays en développement le financement de l’ordre de 80 milliards de dollars par an ». Par comparaison, l’engagement pris en avril 2021 par Joe Biden – l’engagement de porter l’aide climatique à 5,7 milliards de dollars par an d’ici à 2024 – paraît plutôt dérisoire.

– L’Union européenne devrait porter son objectif de réduction d’émissions pour 2030 à au moins 65 % par rapport aux niveaux de 1990 et augmenter son aide climatique annuelle aux pays en développement à 33 ou 36 milliards de dollars.

– Le Royaume-Uni devrait réduire ses émissions nationales d’au moins 75 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030 et fournir une aide climatique annuelle moyenne de 46 milliards de dollars (33 milliards de livres sterling).

– Le Canada devrait augmenter son objectif de réduction à 140 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Cela pourrait comprendre une réduction d’au moins 60 % des émissions nationales et une aide climatique d’au moins 4 milliards de dollars par an.

– L’Australie devrait réduire ses émissions d’au moins 65 à 80 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 et accorder une aide climatique d’au moins 2,5 milliards de dollars par an.

– Le Japon devrait, d’ici à 2030, réduire ses émissions nationales d’au moins 45 à 50 % par rapport aux niveaux de 1990 et porter son aide climatique à au moins 9 à 10 milliards de dollars par an.

Il n’est pas surprenant que la Chine, en dépit de son statut de plus grand émetteur de GES au monde (le double de celui des États-Unis) et de la deuxième puissance économique mondiale qui pourrait bientôt dépasser l’Amérique, n’ait pas été mentionnée comme devant introduire le moindre changement dans ses propres émissions – qui continuent toujours de croître – ni dans ses soi-disant objectifs d’aide climatique.

Les demandes de financement montent en flèche. L’Inde réclame 1000 milliards de dollars et l’Afrique 3000 milliards de dollars pour mettre en œuvre son plan de réduction des émissions d’ici à 2030. L’OCDE estime que le total des financements climatiques – publics bilatéraux, publics multilatéraux, crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien officiel et financements privés mobilisés – accordé par les pays développés a dépassé 71 milliards de dollars en 2017 (les pays en développement contestent ces chiffres, car une grande partie de l’aide a été accordée sous la forme de prêts plutôt que de subventions).

Personne n’a encore déterminé le montant des « réparations » que nous devrions payer, sans parler de la manière dont va être définie la responsabilité des pays pour les dommages causés ou la base pour la distribution de l’argent payé en réparations.

Contrairement à Jerry Maguire, qui a effectivement obtenu un contrat lucratif pour son client, nos représentants devraient tourner le dos à ces demandes. Outre le fait qu’elles sont totalement infondées – il n’y a pas, à vrai dire, de crise climatique – nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de céder à une telle extorsion.

Jay Lehr est conseiller principal auprès du groupe d’experts Climate Science Coalition (ICSC) basé à Ottawa (Canada).

Tom Harris est directeur exécutif du groupe d’experts indépendant Climate Science Coalition (ICSC) basé à Ottawa (Canada).


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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