Les éoliennes représentent des millions de bénéfice pour les associations de protection de l’environnement

Par Nathan Worcester
4 mai 2022 15:46 Mis à jour: 5 mai 2022 13:50

Aux États‑Unis, un nouveau rapport montre que de nombreuses associations de protection de l’environnement de premier plan reçoivent des dons importants de la part des exploitants éoliens, ce qui soulève des questions quant à leur indépendance et leur objectivité alors que l’administration Biden poursuit des projets éoliens offshore à grande échelle le long des côtes américaines.

Intitulé « Conflits d’intérêts », le rapport a été produit par la Save Right Whales Coalition, un groupe préoccupé par l’impact potentiel de l’éolien industriel sur la baleine noire de l’Atlantique Nord, une espèce menacée.

« Notre enquête a cherché à comprendre pourquoi les groupes environnementaux qui ont si vigoureusement œuvré à la protection des baleines noires se taisent face à l’industrialisation massive de l’habitat des baleines noires. Si les flux financiers influencent les actions de ces organismes environnementaux, le public mérite de le savoir », explique pour Epoch Times Lisa Linowes, membre de la coalition Save the Right Whales.

Selon une feuille de calcul examinée par Epoch Times, ces organismes ont reçu au moins 4,2 millions de dollars de dons.

Bay State Wind, une entreprise dirigée par le géant danois des éoliennes Ørsted, a fait don de 500 000 dollars à la Woods Hole Oceanographic Institution, un des principaux centres de recherche des États‑Unis en matière d’océanographie, de sciences marines et autres disciplines connexes.

Ørsted a également fait don d’une somme non divulguée aux Fonds mondial pour la nature (WWF), comme l’annonce fièrement sa page Web de parrainage.

La National Audubon Society, une association qui collectent des dons destinés à la préservation des oiseaux, a également accepté des financements venant des exploitants éoliens.

Tant la National Audubon Society que Maine Audubon (qui collecte des dons destinés à la préservation de la faune sauvage) ont reçu des centaines de milliers de dollars du New England Forests and Rivers Fund, partiellement financé par les fournisseurs d’électricité Avangrid et Eversource, qui possèdent tous deux d’importants portefeuilles d’énergie éolienne.

Ocean Wind, une autre filiale d’Ørsted, a également financé New Jersey Audubon (qui collecte des dons pour sensibiliser les populations aux enjeux environnementaux), tout comme l’entreprise d’éoliennes offshore Atlantic Shores.

En outre, Avangrid a financé Sharon Audubon (un sanctuaire pour faune sauvage).

Pour bien des observateurs, les éoliennes sont très dangereuses pour les oiseaux et les chauves‑souris.

Alors qu’une étude financée par l’organisation à but non lucratif American Wind and Wildlife Watch, favorable à l’énergie éolienne, estimait en 2014 qu’il n’y avait « que » 214 000 à 368 000 décès d’oiseaux liés aux éoliennes aux États‑Unis et au Canada par an, de nombreuses autres études arrivent à des estimations plus élevées.

« Les planificateurs, les décideurs et les exploitants éoliens devraient considérer la plupart, sinon la totalité, des estimations existantes sur la mortalité dans les parcs éoliens comme très imprécises et potentiellement biaisées à la baisse », a écrit le chercheur Shawn Smallwood dans sa propre étude, qui a estimé les décès des oiseaux à une moyenne de 573 093 par an aux États‑Unis. (L’étude de Smallwood a été financée par le National Renewable Energy Lab et la California Energy Commission).

« Nous sommes préoccupés par le fait que des conflits d’intérêts financiers interfèrent avec votre analyse des projets d’éoliennes offshore », ont écrit les membres de la coalition dans une lettre ouverte adressée aux organisations et aux entreprises citées dans le rapport.

Mme Linowes, qui est également directrice exécutive de WindAction Group, explique pour Epoch Times qu’elle est inquiète du manque de données sur l’impact écologique à long terme des installations éoliennes.

Elle craint que les groupes environnementaux ayant des liens financiers avec « Big Wind » ne soit pas réellement engagés pour faire éclater la vérité.

Mme Linowes cite une audience tenue en 2021 à la Chambre des Lords du Royaume‑Uni, au cours de laquelle des témoins experts ont fait état des effets environnementaux probables de telles installations dans la mer du Nord, un habitat déjà dégradé sur le plan environnemental.

« Nous parlons, en fait, d'[urbaniser] la mer en introduisant toutes ces structures », a déclaré Melanie Austen, professeure spécialisée dans l’impact de la société sur l’océan à l’Université de Plymouth, lors de cette audience.

« Les plans marins et la base de connaissances sur les impacts à grande échelle des énergies renouvelables marines ne suivent pas le rythme », a ajouté plus tard la spécialiste.

« Les Américains s’attendent à ce que les groupes environnementaux expriment les mêmes préoccupations, mais ce n’est pas le cas », selon Mme Linowes.

Le rapport de Save Right Whale cite l’écologiste marin de Woods Hole, Mark Baumgartner, qui a déclaré au Washington Post que « nous avons déjà un océan assez industrialisé, avec le trafic maritime et les activités de pêche. L’ajout de ces grands parcs éoliens avec de très, très, très nombreuses turbines est certainement inquiétant ».

Comme indiqué ci‑dessus, Woods Hole a accepté 500 000 dollars de Bay State Wind en 2018.

Mme Linowes reconnaît qu’une FAQ sur le site Web de son groupe affirmant : « Il est documenté que le remplacement du fond marin mou par des éoliennes entraîne une perte de lançons » exagère le caractère concluant de l’action des éoliennes sur les poissons.

En revanche, la population de baleines franches de l’Atlantique Nord a rapidement diminué ces dernières années, ce qui suscite une grande inquiétude des écologistes.

« Les meilleures informations scientifiques disponibles montrent que la population de baleines noires de l’Atlantique Nord ne peut supporter aucun facteur de stress supplémentaire. Toute interruption potentielle du comportement de recherche de nourriture peut entraîner des effets au niveau de la population et constitue une préoccupation majeure », ont écrit les représentants de plusieurs groupes environnementaux dans une lettre exprimant leurs appréhensions quant à l’impact des études sur l’éolien offshore.

Mme Linowes et ses collègues ont fait référence à cette missive dans leur propre lettre ouverte.

L’année dernière, lors d’une conférence sur l’industrie éolienne, la secrétaire d’État à l’Intérieur, Deb Haaland, a présenté les objectifs de l’administration Biden pour développer rapidement l’éolien offshore.

Mme Linowes affirme n’avoir jamais entendu parler des groupes cités dans le rapport.

« Ils veulent que nous disparaissions, je pense », conclut‑elle.

Epoch Times a contacté Ørsted, Avangrid, Atlantic Shores, Woods Hole Oceanographic Institution, le WWF, la National Audubon Society, New Jersey Audubon, Sharon Audubon et Maine Audubon.

Epoch Times a également contacté l’American Clean Power Association, un groupe représentant l’industrie éolienne.

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