Des législateurs américains exigent la récusation d’Adam Schiff dans l’enquête sur la destitution de Trump

Par Janita Kan
12 octobre 2019 16:38 Mis à jour: 12 décembre 2019 11:51

Les membres du Freedom Caucus, un groupe conservateur du Congrès des États-Unis, ont demandé au responsable de la Commission de surveillance des activités des agences de renseignement à la Chambre des représentants, Adam Schiff (D-Calif.), de se récuser de l’enquête qu’il a menée contre le président américain.

Dans une lettre adressée à la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi (D-Calif.), une dizaine de législateurs du Parti républicain, dont le président Andrew Biggs (R-Ariz.), ont soutenu que M. Schiff n’est pas qualifié pour mener l’enquête en raison de certaines interactions de son groupe avec le dénonciateur qui a déposé une plainte concernant un appel téléphonique entre le président Donald Trump et le président de l’Ukraine. Il a été constaté que ces interactions avaient eu lieu avant le dépôt de la plainte.

« Ses interactions avec le dénonciateur font de lui un témoin potentiel et ses actions jusqu’à présent ont démontré qu’il n’est pas qualifié pour cette importante responsabilité », ont écrit les législateurs dans leur lettre.

La lettre précisait également que M. Schiff devrait être soumis à une entrevue sous serment pour répondre à certaines questions concernant ses interactions avec le dénonciateur.

[Traduction : Le fait d’avoir été en contact avec un témoin clé et d’avoir menti à ce sujet rend Adam Schiff non qualifié pour mener une enquête juste et équitable. Les députés de la Chambre @FreedomCaucus demandent à la présidente Pelosi de demander la récusation immédiate d’Adam Schiff.]

« Le public ne sait pas grand-chose d’autre sur les relations du responsable Schiff avec le dénonciateur parce que M. Schiff a omis de divulguer l’interaction », peut-on lire dans la lettre. « Quand on lui a demandé directement si le comité avait eu des contacts avec le dénonciateur, le président Schiff a menti en répondant que non. »

La nouvelle que le dénonciateur avait communiqué avec un membre du personnel de la Commission de renseignement avant de déposer la plainte a été rapportée pour la première fois par le New York Times. L’employé avait transmis l’information à M. Schiff.

[Traduction : La presse nous apprend aujourd’hui que le responsable Schiff était au courant et impliqué dans la plainte du dénonciateur. Il a caché cette information au peuple américain et même à la Commission de renseignement. À la lumière de ces nouvelles, il est difficile de considérer la destitution comme autre chose qu’une farce orchestrée.]

Cette révélation a suscité des critiques de la part des républicains en raison du fait que M. Schiff avait menti, à la télévision, au sujet de l’interaction et n’avait pas non plus informé la Commission de renseignement.

[Traduction :
Voici les faits les plus importants que nous avons :
1. Le dénonciateur n’était pas au téléphone.
2. L’IG n’a pas lu la transcription avant de donner suite à la plainte des dénonciateurs.
3. Le patrimoine mondial a publié la transcription, qui montre clairement que le président n’a rien fait qui puisse être mis en doute.]

En plus d’avoir dissimulé le contact de sa commission avec le dénonciateur, M. Schiff s’est également fait réprimander pour avoir mal interprété certaines parties de l’appel de M. Trump avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une audience en commission. Le législateur a prétendu que Trump avait ordonné un total de « sept fois » à Zelensky de « faire de la saleté sur mon adversaire politique », une allégation avancée par les démocrates de la Chambre et les médias et démentie par la transcription de l’appel lui-même. Après avoir été interpelé à ce sujet par les membres du comité, M. Schiff a dit que sa version de l’appel a été faite « au moins en partie, en parodie ».

« Pendant plus de deux ans, Adam Schiff a induit le peuple américain en erreur avec ses nombreuses tentatives de fabrication de preuves de collusion entre Donald Trump et le gouvernement russe », a déclaré M. Biggs dans un communiqué le 9 octobre. « Une fois cette fable disparue, M. Schiff est rapidement passé à son prochain canular : une quid pro quo inexistante entre le président Trump et le président de l’Ukraine. »

« Cette fois-ci, tout comme le canular russe, M. Schiff a été pris en flagrant délit de manipulation de faits menant à des accusations sans fondement contre le président. M. Schiff n’est guère un arbitre impartial de ce processus de destitution non autorisé, et nous demandons sa récusation immédiate », a-t-il ajouté.

M. Biggs a également présenté une motion à la fin septembre pour condamner et censurer M. Schiff parce qu’il a fabriqué des parties de l’appel de M. Trump avec M. Zelensky.

Le président s’est également montré particulièrement critique à l’égard de M. Schiff pour avoir fabriqué des parties de la transcription téléphonique et pour avoir géré l’enquête. Trump a suggéré à plusieurs reprises que M. Schiff soit « arrêté pour trahison ».

L’appel entre MM. Trump et Zelensky, qui a déclenché une tempête de feu à Washington ces dernières semaines, a fait l’objet d’une enquête de destitution lancée par Mme Pelosi. Les démocrates de la Chambre des représentants ont accusé le président de profiter de son poste en retenant l’aide des États-Unis à l’Ukraine pour obtenir de la « saleté » sur un candidat démocrate de l’opposition politique Joe Biden en 2020.

Une transcription déclassifiée d’un appel du 25 juillet entre MM. Trump et Zelensky, publié par la Maison-Blanche le 25 septembre, cite M. Trump en ces termes : « On parle beaucoup du fils de Joe Biden, on dit que Joe Biden a provoqué l’arrêt les poursuites, et beaucoup de gens veulent en savoir plus à ce sujet, alors quoi que vous puissiez faire, en collaboration avec le procureur général, serait une bonne chose. » En se fiant à la transcription des paroles de M. Trump, on ne peut pas percevoir quelconque pression ou offre de contrepartie envers M. Zelensky.

Entre-temps, M. Trump a défendu son appel, affirmant que sa demande d’aide à l’Ukraine pour enquêter sur les agissements de l’ancien vice-président Joe Biden avait pour but d’enquêter sur des allégations de corruption, et non de chercher des informations sur un opposant politique. En 2018, M. Biden s’est vanté d’avoir fait pression sur le président Petro Porochenko, alors président de l’Ukraine, pour qu’il retire un procureur qui enquêtait sur une société gazière ukrainienne, la Burisma, où le fils de M. Biden occupait un poste lucratif au conseil d’administration.

Le 8 octobre, la Maison-Blanche a envoyé une lettre à Mme Pelosi pour l’informer qu’elle ne participerait pas à l’enquête « hautement partisane et inconstitutionnelle ». Mme Pelosi a répondu à la lettre plus tard dans la journée pour rejeter la déclaration de la Maison-Blanche et accuser le président d’essayer de « normaliser l’anarchie ».

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