Logo Epoch Times

Face à la menace russe : l’Otan déploie sa puissance en mer du Nord

top-article-image

Le plus grand porte-avions du monde, l'USS Gerald R. Ford, vu en mer du Nord lors de l'exercice Neptune Strike 2025 de l'OTAN, le 24 septembre 2025 en mer du Nord.mer Baltique.

Photo: JONATHAN KLEIN/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

L’Alliance atlantique n’a pas fait dans la demi-mesure cette semaine. En mer du Nord, un spectacle militaire grandiose s’est déployé : le USS Gerald R. Ford, colosse des mers américain, escorté par vingt bâtiments de guerre et accompagné de 10 000 soldats issus de treize nations.
Cette démonstration de force baptisée Neptune Strike 25-3 résonne comme une réponse claire aux agissements russes de plus en plus agressifs.
Les chasseurs F-35 et F-18 fendent les airs en formation parfaite, tandis qu’un E-2 Hawkeye ouvre la marche. Cette chorégraphie militaire minutieusement orchestrée vise un double objectif : rassurer les alliés et dissuader l’adversaire.
Moscou multiplie les incidents diplomatiques
Les tensions géopolitiques actuelles donnent tout leur sens à ces manœuvres d’envergure. Quelques heures avant le début de l’exercice, un épisode révélateur s’est produit en mer Baltique : un appareil de reconnaissance russe a survolé par trois fois la frégate allemande Hamburg, et ce « à très basse altitude ». Berlin a immédiatement dénoncé un comportement « non professionnel et non coopératif ».
Cette provocation s’inscrit dans une série d’incidents troublants. Le même jour, Copenhague voyait son trafic aérien perturbé par le survol mystérieux de « trois ou quatre gros drones » au-dessus de son aéroport principal. La Première ministre danoise Mette Frederiksen n’hésite pas à parler d' »attaques hybrides » susceptibles de « se multiplier ».
Une solidarité atlantique renforcée
Face à cette escalade, l’OTAN resserre les rangs. « Nous rassurons nos alliés, et à l’égard de nos adversaires, nous constituons une force de dissuasion stratégique en tant que groupe », martèle le contre-amiral Paul Lanzilotta depuis le pont du porte-avions, où le rugissement des réacteurs ponctue ses déclarations.
La participation française, incarnée par la frégate Bretagne et son équipage, illustre parfaitement cette cohésion. « L’objectif est de montrer notre solidarité avec l’ensemble des nations de l’OTAN, mais également de démontrer nos capacités à mener des opérations aéromaritimes », explique le capitaine Nicolas Simon, commandant du bâtiment tricolore.
Des scénarios d’entraînement aux allures réalistes
Les exercices déployés révèlent la sophistication de cette préparation militaire. Simulations d’attaques aériennes, opérations d’arraisonnement de navires suspects, débarquements amphibies : chaque manœuvre teste la réactivité et la coordination des forces alliées.
L’une des séquences les plus spectaculaires a vu une « équipe de visite » française héliportée depuis la Bretagne vers un destroyer américain pour contrôler son pavillon et sa cargaison. Cette opération, menée fusil à l’épaule, démontre l’interopérabilité des forces de l’Alliance.
Un message visuel calculé au millimètre
L’aspect médiatique n’a pas été négligé dans cette opération de communication militaire. Mercredi matin, le porte-avions et son escorte ont exécuté une manœuvre chorégraphiée d’une précision horlogère en mer du Nord, avant de se séparer selon une synchronisation millimétrée. L’hélicoptère survolant la formation a immortalisé cette image de puissance, destinée à marquer les esprits.
Cette démonstration navale, qui s’étend sur « trois mers différentes » selon les organisateurs, constitue bien plus qu’un simple exercice d’entraînement. Elle matérialise la détermination occidentale face à un adversaire dont le nom demeure tu, mais que chacun devine aisément.
Avec AFP