Famine et confinements en Chine

La distanciation sociale draconienne s'aggrave en raison d'Omicron

Par Anders Corr
1 janvier 2022 23:28 Mis à jour: 3 janvier 2022 11:12

La stratégie zéro Covid de Pékin devient toujours plus draconienne, plus arbitraire, à mesure que le virus SRAS‑CoV‑2 mute et devient plus transmissible.

Test de masses, surveillance généralisée, quarantaines, camions de désinfection, contrôle des véhicules, des vols et des frontières, traçage effréné des cas contacts, autant de mesures que le régime déploie à tout‑va.

La ville de Xi’an fait état de résidents affamés et confinés, tandis qu’à travers tout le pays on annonce toujours plus de restrictions dans les zones tampons des régions frontalières.

Le 28 décembre, le régime a restreint l’entrée à Pékin de toute personne s’étant rendue dans un district frontalier au cours des deux dernières semaines, y compris dans les districts où il n’y a pas de cas.

Dans la ville de Jingxi, à la frontière du Vietnam, quatre « contrevenants aux règlements » du Covid, ayant transporté des migrants illégaux, ont dû défiler le 28 décembre en tenant leur propre photo dans une « marche de la honte ». Dans une vidéo, ils portent tous les quatre des combinaisons blanches et sont encadrés par deux policiers chacun. Des dizaines de policiers en noir, dont certains en tenue anti‑émeute, suivent et entourent les accusés.

Selon Pékin, si la stratégie zéro Covid présente de nombreuses lacunes sociales et politiques, elle aurait pu fonctionner contre les variants Alpha et Beta moins transmissibles. Mais le variant Delta, plus contagieux, met tout le stratagème du régime à rude épreuve et Omicron, qui se propage 70 fois plus vite, risque de le faire tomber. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les cas de Covid ont augmenté de 11 % en une seule semaine, fin décembre.

Le Parti communiste chinois (PCC) doit choisir : maintenir ses mesures de confinement strictes ou immuniser rapidement sa population avec des vaccins occidentaux à ARNm plus efficaces.

Les mesures de confinement risquent d’échouer contre Omicron, et les vaccinations par ARNm prendront du temps. Mettre fin aux mesures de confinement avant de déployer les vaccinations à ARNm, pourrait permettre à Omicron de se propager à travers toute la population en provoquant éventuellement des millions de morts. Il n’y a pas de bonne solution pour les otages que la Chine appelle ses citoyens.

La politique zéro Covid implique déjà des situations de famine à Xi’an. The Sun a rapporté que les habitants de la ville sont enfermés jusqu’à ce que les résultats de leurs tests soient massivement négatifs. Certains n’ont pas la possibilité de faire des achats et passent par les médias sociaux pour demander de la nourriture à leurs voisins.

La Chine a constitué des réserves de céréales et de haricots pour une année et demie sur les marchés internationaux, ce qui pourrait l’aider à prolonger les périodes de confinement. Mais ses achats soudains ont entraîné des famines dans d’autres régions du monde. La Chine compte actuellement 18 % de la population mondiale, mais 69 % des réserves de maïs de la planète.

Malgré cela, force est de constater pour les habitants de Xi’an que ces réserves de céréales n’atteignent pas leurs assiettes.

Selon une étude britannique, le dernier variant, Omicron, est jusqu’à 25 % moins susceptible que Delta de provoquer une hospitalisation pour les personnes vaccinées ou ayant déjà été infectées, mais ce pourcentage tombe à 11 % pour les personnes non vaccinées.

Malheureusement, les vaccins chinois sont relativement inefficaces, y compris contre Omicron. Bien que la Chine ait homologué les vaccins occidentaux plus efficaces grâce à la technologie de l’ARNm, « Pékin n’a pas encore approuvé leur utilisation au niveau national, [ils sont] bloqués par ce qui semble être un nationalisme technologique et une fierté mal placée », selon Howard W. French; journaliste, pour la World Politics Review.

Howard W. French note que les « politiques rigoureuses de Pékin (…) ont eu l’avantage supplémentaire [pour le PCC] d’accroître le contrôle politique, l’objectif permanent du système autoritaire du pays ».

La réaction politique de la Chine à l’égard d’Omicron risque de s’intensifier à mesure que le variant échappe aux contrôles et se répand rapidement dans la population.

Le 21 décembre, un vol Delta a fait demi‑tour en raison de nouvelles règles de nettoyage imposées par Shanghai. Ces règles, apparemment annoncées en plein vol (au départ de Seattle), exigent un temps au sol beaucoup plus long et n’avaient pas prévu pas de clause d’antériorité. Les nouvelles procédures « ne sont pas viables opérationnellement », selon la compagnie aérienne, par ailleurs elles sont inutiles, rapporte-t-on.

Xi’an, 13 millions d’habitants, est sous quarantaine. La ville a organisé des tests de masse à cinq reprises. Les habitants n’ont pas le droit de conduire et tous les vols intérieurs sont interdits. Malgré tout cela, la ville identifie encore 150 infections par jour environ, contre quelques dizaines début décembre. Ces chiffres sont extraordinairement bas par rapport à la propagation en dehors de la Chine. Mais presque aucun des cas n’est lié à Omicron, plus transmissible, et le variant n’a apparemment pas encore pris pied dans le pays.

Si le confinement de Xi’an n’est pas suffisant pour arrêter la lente progression du variant Delta, il le sera encore moins contre Omicron.

Le coût humain des stratégies ratées de Pékin contre le Covid est mondial et il augmente. Cela va de la dissimulation précoce de la pandémie jusqu’aux vaccins inefficaces, en passant par les politiques de confinement que tous les pays ont adopté à l’instar de la Chine. Enfin, le rachat compulsif des stocks de céréales par la Chine entraîne des famines à l’international.

Il est temps que le PCC place sa fierté au second plan et vaccine rapidement la population chinoise avec les vaccins à ARNm plus efficaces. En l’absence d’un tel plan, il semble que les mesures sévères observées à Xi’an et à Jingxi ne feront que s’étendre, avec un effet dramatique sur les libertés restantes des citoyens chinois et un risque croissant de famine en Chine et dans les pays en développement.


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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