Une femme maltraitée guérit par l’écriture

Par Andrew Thomas
22 décembre 2019 19:53 Mis à jour: 22 décembre 2019 19:53

L’écriture n’est pas seulement une forme d’art, elle peut servir d’exutoire thérapeutique à la frustration, à la créativité et aux traumatismes. Une femme a été horriblement maltraitée, mais elle a trouvé une échappatoire grâce à l’écriture.

Katerina Canyon a eu une enfance incroyablement difficile en grandissant à Los Angeles, en Californie. Ses deux parents étaient aux prises avec la toxicomanie et, bien souvent, l’argent du loyer servait à financer leur consommation. En conséquence, la famille de Katerina Canyon a été expulsée de sa maison à plusieurs reprises. La famille finissait souvent par vivre dans sa voiture ou dans une petite chambre d’hôtel.

Pour aggraver les choses, le père de Katerina Canyon l’a violentée et abusée sexuellement dès l’âge de 3 ans. À l’âge de 13 ans, elle a commencé à écrire de la poésie comme exutoire thérapeutique à ces abus.

« C’était une personne très violente. Il était sur les nerfs presque tous les jours. Je vivais dans une peur énorme », a déclaré Katerina Canyon à Epoch Times.

Survivre à la violence

Le père de Katerina Canyon a aussi abusé de sa mère. Une jour, elle se rappelle très bien qu’il la battait devant leur maison ; Katerina Canyon a récupéré l’arme de son père dans son placard pour tenter d’intervenir. La jeune fille de 15 ans était alors prête à tirer sur son père, mais sa mère l’a suppliée de ne pas le faire.

Lorsque la mère de Katerina Canyon est décédée, elle n’avait nulle part où aller et s’est retrouvée à vivre dans la rue au centre-ville de Los Angeles. Elle n’avait que 18 ans à l’époque. Elle est tombée enceinte à 19 ans, mais le père avait sa propre famille, et ils ne lui ont pas permis de rester avec eux. Parfois, il restait avec elle dans la rue.

Katerina Canyon (à gauche) sur une vieille photo de famille. (Avec l’aimable autorisation de Katerina Canyon)

Une fois leur fils né, sa belle-sœur leur a permis, à elle et à son fils, de rester avec elle. Pendant que Canyon y séjournait, elle a obtenu un diplôme en études parajuridiques. À partir de là, elle a pu emménager dans son propre logement et élever son fils.

Katerina Canyon a travaillé comme parajuriste, mais les exigences sont devenues plus élevées avec le temps. Elle n’avait qu’un diplôme d’associée, et sa profession a commencé à exiger un baccalauréat. Elle a finalement obtenu un baccalauréat en anglais et en études internationales à l’université de St. Louis. Elle a également obtenu une maîtrise en droit et en diplomatie de l’université Tufts en 2015.

« Je me sentais très positive et pleine d’espoir. J’avais l’impression que j’étais partie pour faire des choses extraordinaires », se souvient Mme Canyon.

L’estime de soi

Katerina Canyon a commencé à travailler pour Better Care Network à New York, un organisme qui aide à soutenir les enfants qui n’ont pas de foyer.

Malgré sa charge de travail, Katerina Canyon a écrit en 30 jours un roman intitulé LA Nomad (littéralement, « La Nomade de Los Angeles »), qui est basé sur sa propre expérience de vie dans les rues de Los Angeles.

« C’était très excitant. J’ai vraiment adoré. Je pense que c’était une sorte de révélation pour moi de pouvoir me connecter avec cette partie de moi », se souvient Mme Canyon.

Un jour, elle a vécu une expérience traumatisante au travail. Katerina Canyon est atteinte de lupus et se sentait très mal lorsqu’elle a fait une erreur en oubliant d’ajouter un lien vers un article sur leur site Web. Son patron était contrarié et lui a dit qu’elle équivalait à une demi-employée.

Katerina Canyon. (Avec l’aimable autorisation de Katerina Canyon)

« Mon cerveau a commencé à tourner en rond : ‘Je suis à moitié employée, à moitié mère, à moitié épouse, à moitié humaine’, et j’ai commencé à penser que je ne méritais pas de vivre », a dit Katerina Canyon.

Katerina Canyon coupait des carottes pour une salade alors que ces pensées lui traversaient l’esprit, et elle a pris le couteau et s’est auto-mutilée.

Elle s’est arrêtée, a coincé le couteau sur la planche à découper et a appelé son thérapeute. Elle s’est ensuite rendue à l’hôpital et le médecin lui a expliqué qu’elle souffrait d’une mauvaise poussée de lupus et d’une dépression. Le médicament contre le lupus qu’elle avait pris avait provoqué une psychose dépressive.

Redécouvrir la passion

Katerina Canyon est restée à l’hôpital pendant deux semaines. Il y avait deux autres patients qui étaient des écrivains, et l’un d’eux l’a approchée avec un classeur de poèmes qu’il avait écrit. Elle les a lus et lui a dit qu’elle aussi était poète. Elle a récité quelques-uns de ses poèmes, et il l’a complimentée. Elle a ensuite lu tous ses poèmes, et il l’a encouragée à continuer à écrire de la poésie.

Katerina Canyon a suivi ses conseils et, avec le temps, s’est améliorée. Son psychiatre lui a dit qu’elle était une poète talentueuse et qu’elle devrait se concentrer sur son métier.

Elle a fini par lancer deux de ses propres publications intitulées Next Day et Poetic Kat (littéralement, « Jour suivant » et « Poétique Kat »).

Katerina Canyon écrit maintenant pour défendre les enfants et d’autres populations vulnérables, et écrit pour inspirer les gens à surmonter les adversités de la vie. Elle continue également à écrire de la poésie et à inspirer d’autres personnes à perfectionner leur art littéraire.

Les gens lui écrivent souvent et la remercient de partager son histoire parce qu’ils ont eux-mêmes été maltraités. Ses écrits sont également instructifs et permettent aux autres lecteurs de connaître les abus qui se produisent dans le monde.

« J’ai l’impression que le recul qu’il m’a été donné de prendre à l’hôpital a été pour moi l’occasion de découvrir qui je suis vraiment, c’est-à-dire un écrivain », a expliqué Mme Canyon.

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