Hausse des prix de l’énergie : « on va droit dans le mur », avertissent les maires d’Ile-de-France

Photo: PATRICK KOVARIK/AFP via Getty Images
Le 11 octobre, les maires d’Ile-de-France ont averti que la hausse des coûts de l’énergie allait conduire les finances locales « droit dans le mur » en 2023 et réclamé la mise en place urgente d’un bouclier tarifaire pour les collectivités.
Citant le cas d’une commune dont la facture d’énergie va passer de 1 million d’euros en 2022 à 4,3 millions en 2023, le président de l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif) Stéphane Beaudet a dénoncé devant la presse « une explosion des coûts à laquelle le gouvernement ne répond pas », dans un contexte de « baisse drastique des aides de l’État depuis dix ans ».
Selon les élus franciliens, leur seule marge de manœuvre reste l’augmentation de la taxe foncière mais ils jugent cette dernière « notoirement insuffisante » pour couvrir l’inflation des coûts, d’autant qu’une partie de la population n’y est pas assujettie.
Le « filet de sécurité »
Pour répondre aux inquiétudes, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé vendredi dernier une hausse de 320 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) pour l’année prochaine.
L’exécutif a également décidé de permettre aux collectivités de demander un acompte sur le « filet de sécurité » annoncé cet été.
« Ce filet ne vaut rien, la moitié des communes sont incapables de savoir si elles y ont droit ou pas et elles ne pourront le savoir qu’en juillet 2023, lorsqu’elles auront leurs comptes administratifs », a réagi Jean-Philippe Dugoin-Clément, premier vice-président de l’Amif, qui prévoit déjà des « démissions d’élus » ou des budgets « qui ne seront pas votés » .
Des services publics menacés
« Cela fait quinze ans que je suis maire et c’est la première fois que je n’ai aucune idée de la façon dont je vais pouvoir boucler mon budget », a déploré Romain Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine dans l’Essonne, qui anticipe une hausse « de 500% » de la facture de gaz de sa commune.
Parmi les services publics menacés, les élus ont cité celui de la petite enfance, avec des ajustements possibles « sur les berceaux de crèche », mais aussi le périscolaire, ainsi que les équipements culturels et sportifs.
« Aujourd’hui, réduire les dépenses ça veut dire réduire les services publics : on est en train de voir où on peut ne pas chauffer », a confié Françoise Lecoufle, maire de Limeil-Brévannes en Val-de-Marne.

Articles actuels de l’auteur









