« Ils viennent se réfugier en ville »: à Limoges, les sangliers causent des problèmes

Par Nathalie Dieul
2 mars 2024 07:58 Mis à jour: 2 mars 2024 07:58

De plus en plus souvent, les sangliers arrivent dans les centres-villes un peu partout dans l’Hexagone. L’incident qui a eu lieu cette semaine à Limoges, où trois sangliers ont été abattus par l’Office français de la biodiversité (OFB) après avoir blessé une dame âgée, n’est pas un cas isolé.

« Le sanglier s’adapte et se retranche dans des zones où il est peu chassé, où il trouve de la tranquillité et de la nourriture, et c’est vrai que les zones urbaines et périurbaines répondent très bien à ces critères-là », explique à France 3 Natacha Poirier, porte-parole de la fédération des chasseurs de Haute-Vienne.

Résultat : un couple de personnes âgées a été attaqué par des sangliers dans leur jardin à Limoges ce mardi 27 février. Ils avaient essayé de chasser les suidés, installés là depuis une semaine. Mari et femme ont été tous les deux bousculés, mais l’épouse a en plus été mordue au poignet, ce qui a poussé la préfecture de la Haute-Vienne à mandater les agents de l’OFB pour abattre les intrus.

Voies ferrées et voies vertes pour aller jusqu’aux centres-villes

En 1970, il y avait 250.000 sangliers dans l’Hexagone. Aujourd’hui, ils sont un million. « Ils viennent se réfugier en ville pour fuir la pression de la chasse en zone rurale », indique à France Bleu Philippe Goursaud, le chef de l’Office Français de la Biodiversité en Haute-Vienne.

Les voies ferrées et les voies vertes leur permettent de pénétrer jusque dans les centres-villes. C’est ce qui a permis aux suidés de se retrouver dans le jardin de ce couple de la rue Aristide Briand, dont la maison se situe près de la gare des Bénédictins.

La voie ferrée a permis aux sangliers d’arriver jusque dans le jardin d’un couple de personnes âgées habitant rue Aristide Briand à Limoges. (Capture d’écran/Google Maps)

À Limoges, on peut observer des traces du passage des sangliers dans des parcs, dans des jardins.

La situation est similaire dans d’autres villes de France. Ces dernières années, des rencontres impromptues se sont multipliées. Des résidents d’un immeuble en ont rencontré un au 3e étage à Agen (Lot-et-Garonne). Un suidé de 90 kilos a été abattu par la police en plein centre-ville de La Roche-sur-Yon (Vendée) après avoir endommagé la devanture d’un salon de coiffure. Tout récemment, un sanglier a été découvert au 4e étage d’un immeuble de Montpellier.

Des pistes de solutions ?

Selon le naturaliste Marc Giraud, le problème vient de la gestion de l’espèce par les chasseurs, qui « maintiennent beaucoup trop leur population ». Il ajoute qu’en plus, « ils les agrainent, ça veut dire qu’ils leur donnent du grain et des choses pour les nourrir, soi-disant pour les mettre hors des cultures, alors que ça les fait proliférer. » Le naturaliste conseille donc d’arrêter l’agrainage.

Le chef de l’OFB de Haute-Vienne, quant à lui, préconise d’installer des clôtures et autres systèmes de prévention pour garder le sanglier à l’écart des villes afin de « lui interdire l’accès, dès son approche de la zone urbaine » aux voies ferrées et autres espaces naturels.

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