« Je suis d’accord que ça n’a pas de sens » : l’incohérence des produits essentiels et non essentiels dans les magasins de bricolage

Par Emmanuelle Bourdy
12 mai 2021 05:39 Mis à jour: 12 mai 2021 05:39

La pandémie de coronavirus a entraîné bien des incohérences au niveau des différentes règles et mesures sanitaires, prises pour lutter contre ce virus. L’une de ces mesures concerne les produits qui peuvent être vendus dans les rayons des magasins et ceux étiquetés « non essentiels », que l’on ne peut pas se procurer directement dans le magasin mais en commandant via le click & collect. Difficile cependant de s’y retrouver, les règles pouvant varier d’un magasin à l’autre.

Face aux interrogations des clients qui ne peuvent pas acheter certains produits, comme c’est le cas chez Castorama à Barentin (Seine-Maritime), une employée démunie explique que « c’est la liste du gouvernement malheureusement, mais je suis d’accord que ça n’a pas de sens », ainsi que le relate France 3 Normandie. La responsable du magasin se défend : « C’est la loi malheureusement. En cas de contrôle, on est mal. »

Car chez Castorama, il est possible d’acheter une tringle à rideau mais pas les rideaux eux-mêmes. Et dans le rayon salles de bains du magasin, les choses se compliquent. Si on peut acheter un lavabo, impossible en revanche d’acquérir le meuble qui va avec. Face au désarroi des clients devant ces inepties, un vendeur explique : « Les vasques qui sont exposées en face des meubles condamnés, vous pouvez les prendre. Celles sur les meubles, non. »

Cependant, si les clients ne peuvent pas acheter dans le magasin même ces produits non essentiels (comme les rideaux, les luminaires, ou un ensemble de meubles de salle de bain), ils peuvent en revanche être commandés sur internet, via le click & collect.

Par ailleurs, comme les produits essentiels et non essentiels sont encore tous dans les rayons, pour différencier les produits qui ne peuvent pas être vendus de ceux qui y sont autorisés, un simple ruban rouge et blanc est là pour dissuader le client. La raison en est qu’ « il y a tellement d’articles dits ‘non essentiels’ dans [les] rayons que ce serait impossible de tous les retirer pour les mettre en stock », souligne une employée du magasin à France 3.

Chez Chez Leroy Merlin à Isneauville, la réglementation est la même, à un détail près. Car « ici les rideaux sont autorisés à la vente, en revanche pas les coussins », précise un vendeur. Ce magasin avait dû fermer ses portes le 27 mars en raison des mesures sanitaires imposées, sa surface étant de plus de 10 000 m². Il a pu rouvrir ses portes le 10 avril, en condamnant ses produits non essentiels, à savoir tous les objets de décoration, les luminaires et certains produits de salle de bain.

Du côté des supermarchés, là encore des incohérences sont pointées par les clients. Une cliente a déclaré : « On peut acheter un jeu vidéo pour une console type Switch ou Playstation, mais pas pour une tablette de jeux vidéo pour enfants, considérée comme un jouet ». Une autre a affirmé qu’elle avait pu acheter « un puzzle pour [sa] grand-mère et une tête de Lego Star Wars pour [son] fils », sans que la caissière dise quoi que ce soit. « C’est passé comme une lettre à la poste », a-t-elle glissé.

Ceci dit, dans une grosse semaine, précisément le 19 mai, les choses devraient revenir à la normale, du moins en ce qui concerne les produits non essentiels, puisque cette date devrait marquer la réouverture de tous les commerces.

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