La «science» au service de certaines stratégies

Par Dr Robert Malone
16 janvier 2024 21:23 Mis à jour: 21 janvier 2024 01:04

Dès le milieu du XXe siècle, les entreprises ont commencé à déformer et à manipuler la science pour favoriser des intérêts commerciaux spécifiques.

L’industrie du tabac est à la fois le concepteur et l’exemple type de cette stratégie. Dans les années 1950, lorsqu’il est devenu clair que le tabagisme était à l’origine du cancer du poumon, l’industrie du tabac a lancé une campagne visant à occulter ce fait.

La désinformation de la science

La campagne de désinformation scientifique de l’industrie du tabac visait à perturber et à retarder la réalisation d’autres études, et ainsi créer un doute scientifique sur le lien réel entre le tabagisme et ses effets néfastes sur la santé. Cette campagne a duré près de 50 ans et a été extrêmement fructueuse… jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus.

Le succès de cette stratégie réside dans l’utilisation d’une campagne de marketing et de publicité (de la propagande) pour créer une incertitude scientifique et semer le doute dans l’esprit des gens. Cette campagne, combinée au « lobbying » législatif et aux « dons stratégiques », a sapé les efforts de la santé publique et les interventions réglementaires pour informer les citoyens des méfaits du tabagisme et établir une réglementation des produits du tabac.

Perturber la science normative est devenu un élément du modèle des entreprises pharmaceutiques. Un nouveau produit pharmaceutique n’est pas basé sur un besoin, mais sur la taille du marché et la rentabilité. Lorsque de nouvelles données menacent le marché d’un produit pharmaceutique, l’entreprise pharmaceutique tentera de faire germer les graines d’incertitude scientifique et qu’il y a absence de preuves. Par exemple, les essais cliniques peuvent être facilement manipulés pour répondre à certains critères d’évaluation positifs pour les produits pharmaceutiques. D’autres moyens de manipuler un essai clinique incluent la manipulation du calendrier et des quantités de dosage. Alors que ces pratiques ont été révélées au grand jour, les gens font de moins en moins confiance à la science.

Aujourd’hui, l’ensemble du secteur de la médecine, fondée sur des données probantes (et universitaire) éveille le doute en raison des malversations de certains acteurs pharmaceutiques. Dans le cas du Covid-19, la propagande pharmaceutique et les pratiques de cooptation ont compromis les agences de réglementation assurant l’homologation des produits pharmaceutiques et entaché la confiance que la population mondiale avait dans ses agences.

Nous avons tous entendu parler du changement climatique. La vérité, c’est que l’ONU, la plupart des mondialistes et un grand nombre de dirigeants du monde accusent les activités humaines d’être responsables du changement climatique. La question de savoir si le changement climatique est réel et si les activités humaines l’accentue n’est pas essentielle à cette discussion, c’est un sujet pour un autre jour.

Cependant, la plupart des scientifiques spécialisés dans le changement climatique sont financés par le gouvernement. Ils doivent donc se conformer à la position politique du gouvernement selon laquelle le changement climatique est causé par l’activité humaine, et qu’il est une menace existentielle pour l’humanité et les écosystèmes mondiaux. Lorsque ces « scientifiques » publient des études soutenant la thèse selon laquelle les activités humaines sont à l’origine du changement climatique, ils sont plus susceptibles de recevoir davantage de subventions, et donc plus de publications, ce qui les rend plus susceptibles d’être promus au niveau académique (ou au moins de survivre dans le monde impitoyable du milieu académique actuel).

Ceux qui produisent un récit différent de celui approuvé par le gouvernement se retrouvent rapidement sans financement, sans titularisation, sans emploi, incapables de publier et incapables d’obtenir de nouvelles subventions et de nouveaux contrats. C’est une carrière sans issue. Le système a été truqué.

Et d’ailleurs, ce n’est pas nouveau. À l’époque, pendant la guerre contre la drogue, si un chercheur financé par le Centre américain de lutte contre la toxicomanie du National Institutes of Health (NIH) publiait un article ou rédigeait un rapport annuel de subvention montrant les avantages de la consommation de drogues récréatives, sa carrière s’arrêtait là, car le financement n’était pas renouvelé et les nouveaux financements ne se matérialisaient jamais. N’oubliez pas que le système d’évaluation par les pairs du NIH ne fait que trier les demandes de subvention ; il ne choisit pas les bénéficiaires des subventions.

C’est l’administration du NIH qui s’en charge ! Et tout ce qui allait à l’encontre de la guerre contre la drogue était considéré comme une guerre contre le gouvernement. Le financement était refusé. Cette petite bombe de vérité m’a été transmise – de bouche à oreille – il y a de nombreuses années par un chercheur et professeur spécialisé dans la recherche sur la toxicomanie. Rien n’est imprimé, tout est oral. Car c’est ainsi que fonctionne le système. Une campagne de chuchotement. Un message au gré du vent.

La fin justifie les moyens.

Le nouvel aspect avec ce mélange d’activisme, de propagande et de « science » corrompue sur le changement climatique est que cette manipulation des recherches, elle, touche différentes disciplines. Ne se contentant plus d’opprimer les scientifiques spécialisés dans le changement climatique, les responsables de cette mise en œuvre du discours sur le changement climatique se sont tournés vers la science de la nutrition. Cette tendance au croisement des disciplines est un signe de mort pour l’indépendance globale de toute tentative scientifique. Et une corruption progressive des disciplines adjacentes. En effet, les activistes du changement climatique, les dirigeants mondiaux, les instituts de recherche, les universités et les gouvernements déforment maintenant d’autres branches en dehors de la science du climat. Ils utilisent les sciences du vivant, en particulier la science de la nutrition, pour soutenir le programme de lutte contre le changement climatique. Il s’agit d’une autre réponse de l’ensemble du gouvernement à la crise, tout comme pour le Covid-19.

Tout comme la campagne de désinformation scientifique de l’industrie du tabac, ils déforment la recherche en matière de santé pour démontrer que la consommation de viande est dangereuse pour l’homme. Les critères de publication habituels ont été mis de côté. La propagande est épaisse et facilement repérable.

Étant donné que le NIH finance désormais des chercheurs pour trouver des corrélations entre le changement climatique et la santé, il est assez clair que ceux dont les recherches sont conçues pour trouver de telles corrélations seront financés. Ainsi, une fois de plus, le système est truqué pour soutenir la thèse du changement climatique.

L’approche standard de la recherche nutritionnelle est basée sur un questionnaire pour détailler la fréquence de l’alimentation et les portions, généralement tenu sous forme de journal. L’apport en nutriments de cet ensemble de données d’observation est ensuite associé à l’incidence de la maladie. Les essais cliniques interventionnels randomisés ne sont pas réalisés en raison des coûts et des considérations bioéthiques.

Le problème est que les variables parasites de ces études sont difficiles à contrôler. Si les personnes obèses mangent plus, leur consommation de viande sera-t-elle plus ou moins importante par rapport aux calories alimentaires ? Que mangent-elles en même temps ? Qu’en est-il des normes culturelles, combinées aux facteurs génétiques de la maladie ? L’âge ? Les considérations géographiques ? La liste des variables parasites est pratiquement sans fin. Autrement dit : « garbage in, garbage out » – si vous entrez de mauvaises données, vous obtiendrez de mauvais résultats.

Nous avons tous été témoins de la manière dont ces études sont utilisées pour promouvoir un point de vue ou un autre.

« Ce n’est pas seulement dans le contexte de la viande rouge. La même chose se produit sans cesse. Les recommandations alimentaires sont élaborées par des comités d’experts et les données sont examinées. Mais lorsque des examens ultérieurs, dits systématiques, de recommandations spécifiques ont lieu, les données ne répondent pas aux normes de fiabilité… »

« Oui, les informations disponibles sont principalement basées sur des études d’association plutôt que de causalité, utilisant des méthodes qui ne parviennent pas à prouver les effets des maladies chroniques, en particulier au vu des questions cruciales de mesure de l’alimentation. L’ensemble produit des rapports qui semblent très incertains au regard des normes appliquées ailleurs dans la communauté scientifique pour obtenir des preuves fiables ». – Dr Ross Prentice, Centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson

(Changement climatique et obésité)

(Manger moins de viande : Le rapport des Nations unies sur le changement climatique appelle à une modification de l’alimentation humaine)

Les réglementations, les lois et les objectifs relatifs au changement climatique, tels que ceux qui figurent dans l’Agenda 2030 des Nations unies, entrent en jeu. Les mondialistes sont déterminés à acheter des terres agricoles pour contrôler les prix, l’agriculture et les tendances alimentaires. La politique s’immisce dans nos approvisionnements alimentaires et même dans la science de la nutrition – quel gâchis!

Voici quelques-unes des affirmations les plus farfelues faites au nom de la science du climat et de la nutrition. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies écrit :

« La crise climatique est l’une des principales causes de la forte augmentation de la faim dans le monde. Les chocs climatiques détruisent des vies, des récoltes et des moyens de subsistance, et sapent la capacité des populations à se nourrir elles-mêmes. La faim échappera à tout contrôle si le monde ne prend pas des mesures immédiates pour lutter contre le changement climatique. »

Notez que les « chocs climatiques » ont toujours existé et existeront toujours. L’existence de tragédies humaines facilement constatables (et facilement propagandées) associées aux ouragans, aux incendies et aux sécheresses est inscrite dans l’ensemble des archives archéologiques de l’existence humaine. Il n’y a rien de nouveau dans l’histoire écrite de l’humanité ou dans la préhistoire. Cela n’équivaut pas à une crise existentielle urgente de l’humanité.

En fait, l’examen des données relatives aux calories et aux protéines disponibles révèle une tendance très différente. Au fil du temps, les apports caloriques et protéiques par habitant ont augmenté presque partout.

La prévalence de la sous-alimentation est l’indicateur principal de la disponibilité alimentaire. Le graphique ci-dessous montre que la pauvreté et la stabilité alimentaire restent un problème important dans le monde, mais qu’elles n’augmentent pas. Au contraire, les gens sont mieux nourris dans les pays en situation d’extrême pauvreté qu’ils ne l’étaient il y a 20 ans.

*Il convient de noter que la crise du Covid a très probablement exacerbé l’extrême pauvreté et la sous-alimentation, mais les résultats pour les années 2021-2023 ne sont toujours pas disponibles lors de la publication de cet article.

Malgré les preuves claires et convaincantes que le changement climatique n’a pas d’impact sur les disponibilités alimentaires ou la sous-alimentation, les sites web, les articles de presse et les documents de recherche font tous des affirmations fragiles sur la façon dont la « crise » du changement climatique provoque la famine.

Mais les données réelles montrent quelque chose de différent.

(Taux annuel de personnes mourant de famine dans le monde, par décennie)

Cela ne veut pas dire que les nations les plus pauvres du monde n’ont pas de problèmes de famine ; c’est le cas. C’est un problème, mais pas un problème de changement climatique. Affirmer le contraire revient à déformer grossièrement les données disponibles et toute analyse objective de ces données.

Le meilleur moyen de mettre fin à la famine est de veiller à ce que les pays disposent de l’énergie et des ressources adéquates pour produire leurs propres denrées alimentaires et disposer d’une base manufacturière nationale. Cela implique des sources d’énergie indépendantes.

Si les Nations unies et les riches mondialistes du Forum économique mondial (FEM) voulaient vraiment aider les pays où les taux de pauvreté et de famine sont élevés et réduire la pression de l’immigration, ils les aideraient à s’assurer des sources d’énergie stables. Ils les aideraient à développer leurs projets de gaz naturel et d’autres hydrocarbures. Ils pourraient alors véritablement se nourrir. Ils pourraient atteindre l’indépendance.

La famine n’est pas un problème de changement climatique, c’est un problème d’énergie. Des pommes et des oranges. Ce n’est pas « scientifique ». Il s’agit plutôt d’un nouveau « porno de la peur » utilisé comme cheval de Troie pour faire avancer les objectifs politiques et économiques cachés de mouvements politiques, de grandes entreprises et d’organisations non gouvernementales.

Il est important de connaître les faits.

Publié à l’origine sur le site Substack de l’auteur, repris du Brownstone Institute.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.