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Législatives : LFI « se soumettra » en cas de défaite, promet Jean-Luc Mélenchon

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Le fondateur de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, s'exprime lors d'une conférence de presse au siège de LFI, à Paris, le 6 octobre 2025.

Photo: THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Jean-Luc Mélenchon a affirmé ce week-end que La France insoumise (LFI) « se soumettra » en cas de défaite lors de futures élections législatives. Cette déclaration, rare dans la rhétorique du tribun de la gauche radicale, intervient alors que la perspective d’une dissolution de l’Assemblée nationale et de législatives anticipées devient chaque jour plus concrète.
Face à la montée du Rassemblement national dans les sondages et à la cristallisation des tensions politiques, Jean-Luc Mélenchon l’assume : jamais LFI ne contesterait par la rue ou l’obstruction un revers démocratique, préférant se placer dans le strict respect du suffrage universel.
Ce « signal d’apaisement » intervient alors qu’une partie de la classe politique – à droite comme au centre – accusait LFI de fomenter le désordre ou de cultiver une forme de radicalité incompatible avec les règles républicaines.
En répétant sur RTL : « Si les Français n’en veulent pas, nous nous soumettrons », Jean-Luc Mélenchon prend ainsi le contre-pied de ses détracteurs, tout en continuant de défendre fermement l’idée que « l’on ne gagne pas une bataille démocratique en fuyant le vote populaire ».

Mélenchon : « Nous nous soumettrons au verdict des urnes »

L’intervention de Jean-Luc Mélenchon tranche avec certains épisodes passés où sa stratégie d’opposition frontale avait alimenté des polémiques sur les valeurs républicaines de LFI. Le leader Insoumis a insisté lundi sur le caractère essentiel de l’épreuve démocratique, même face au risque d’une victoire du Rassemblement national : « Si vous ne faites des élections que quand vous êtes sûr de les gagner, vous n’êtes pas un démocrate », a-t-il martelé à l’antenne de RTL.
Cette posture vise à rassurer les électeurs attachés au jeu républicain, dans un climat où la défiance envers les institutions n’a jamais été aussi élevée. Elle contraste aussi avec l’image forgée par certains adversaires de LFI, qui voyaient dans le parti de la gauche radicale un facteur de contestation susceptible de déclencher des mouvements sociaux massifs après une défaite électorale. En officialisant que « LFI se soumettra », Mélenchon entend, selon Le Monde, donc recentrer son parti sur une opposition constructive et républicaine.

Un contexte de pression maximale avant une possible dissolution

Cette déclaration intervient alors que la France entière vit une séquence politique sous haute tension.
Le gouvernement Lecornu II, déjà menacé par plusieurs motions de censure, pourrait tomber dès cette semaine, ouvrant la voie à une dissolution de l’Assemblée nationale et à des élections législatives anticipées. Plusieurs instituts de sondage placent aujourd’hui le Rassemblement national de Jordan Bardella en tête des intentions de vote.
Dans ce contexte, la position de Jean-Luc Mélenchon sur l’acceptation du résultat prend aussi la forme d’un message adressé aussi bien à ses troupes qu’à l’ensemble du spectre politique : LFI n’a pas vocation à contester la règle du jeu démocratique, quoi qu’il advienne dans les urnes et le parti insoumis voudrait bien refaire une alliance avec le PS.
Cette stratégie vise également à renforcer la crédibilité de LFI auprès des électeurs hésitants, alors qu’une partie de la gauche appelle à l’unité pour faire barrage au RN. Pour le fondateur du mouvement, seule une victoire dans les urnes permettra à la gauche de gouverner et de mettre en œuvre son programme.

La droite s’empare de la déclaration

Sans surprise, la droite et le centre n’ont pas tardé à reprendre cette annonce de Jean-Luc Mélenchon. Certains cadres macronistes et élus Les Républicains ironisent ouvertement sur l’idée que LFI « découvre » la règle du jeu démocratique, assimilant ce revirement à un aveu inattendu de la part d’un mouvement souvent accusé d’ambivalence vis-à-vis des institutions.
La prise de position de Jean-Luc Mélenchon pourrait provoquer des remous au sein même de la gauche, où certains partenaires de la NUPES jugent que LFI est trop anti-républicain pour participer à un leadership collectif. Et cela n’est possible qu’avec une gauche républicaine et apaisée.
Cela permet aussi de pacifier le débat public et de ré-enraciner l’enjeu du futur scrutin dans son cadre légitime : celui des institutions et du suffrage universel.