Les agents aux frontières américaines obligés de libérer les migrants illégaux avant de pouvoir voir leur casier judiciaire… mais certains étaient pédophiles

Par Charlotte Cuthbertson
15 août 2019 20:24 Mis à jour: 19 mai 2020 03:53

WASHINGTON – Avec plus de 1 400 arrestations par jour et une capacité de détention de 3 300 personnes, les agents des frontières semblent submergés dans leur travail. Résultat, ils doivent souvent libérer les familles quelques heures seulement après leur arrestation.

Les autorités doivent, de plus, satisfaire à certaines contraintes légales compliquant significativement leur travail. Celles-ci stipulent que les enfants – y compris ceux qui ont des parents – ne peuvent pas être détenus par la patrouille frontalière pendant plus de 72 heures, période pendant laquelle il est impossible d’obtenir tous les casiers judiciaires pour les adultes.

Habituellement, les familles sont transférées sous la garde du Service de l’immigration et des douanes (SDI) pour une période maximale de 20 jours, en vertu de la Convention de l’accord de règlement de Flores (Flores Settlement Agreement).

Cependant, la SDI dispose d’un espace de détention familial limité, et la grande majorité des migrants sont de fait invités à ressortir juste après être rentrés. Seule mesure pour les autorités des frontières, habituées aux solutions de fortunes, un bracelet de cheville pour les adultes. Mais là encore, les bracelets manquent, et plus d’un adulte sur quatre ressortira à libre et sans contrainte.

Le secteur de la vallée du Rio Grande surpasse tous les autres le long de la frontière sud en raison du volume important de réfugiés tenant leur chance pour passer la frontière.

Plus de 190 000 personnes groupées en familles ont été appréhendées par la patrouille frontalière dans le secteur depuis le début du présent exercice financier. En outre, 31 000 mineurs non accompagnés et 80 000 adultes isolés ont été appréhendés.

Le sénateur James Lankford (R-Okla.) a dit qu’il s’est rendu à McAllen, au Texas, la fin de semaine du 27 juillet pour mieux comprendre la crise frontalière.

M. Lankford a indiqué que les agents aux frontières lui ont expliqué qu’après avoir libéré un homme et un enfant aux États-Unis, ils ont finalement obtenu le casier judiciaire de l’homme, où il était stipulé son statut de pédophile condamné dans son pays d’origine.

« Il voyage maintenant avec un enfant quelque part dans notre pays », regrette M. Lankford lors d’une audience du Congrès le 30 juillet.

Dans un autre exemple, M. Lankford a indiqué que des agents lui ont dit qu’ils avaient relâché un autre adulte et un autre enfant et que deux semaines plus tard, ils avaient reçu les casiers judiciaires.

« L’adulte était sous le coup d’un mandat pour meurtre dans son pays d’origine. Et [les agents des services frontaliers] venaient tout juste de les relâcher dans le pays, et ils ne pouvaient rien y faire », rapporte M. Lankford.

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Rodolfo Karisch, chef des agents de patrouille pour la vallée du Rio Grande. (Charlotte Cuthbertson/The Epoch Times)

Rodolfo Karisch, chef de la patrouille frontalière pour le secteur de la vallée du Rio Grande, a déclaré le 9 avril que la tendance inquiétante est le nombre croissant d’hommes qui font venir des enfants aux États-Unis.

Passer la frontière en famille ne signifie pas forcément que les individus constituent réellement une famille. Ce moyen est souvent utilisé pour introduire des enfants soumis à des réseaux de prostitution. Et un grave criminel peut devenir un père de famille selon l’imagination des trafiquants.

En 2014, dans le secteur, moins de 1 % de tous les hommes arrêtés par la police des frontières avaient un enfant qui voyageait avec eux. Aujourd’hui, environ 50 % des hommes voyagent en compagnie d’un enfant, sachant que c’est un moyen rapide d’être libéré aux États-Unis.

« Ils comprennent bien qu’à cause de l’accord de Flores, ils ne seront pas maintenus en détention. Le point à noter, ici, c’est qu’ils savent exactement comment exploiter le système », a expliqué M. Karisch. « Et en ce moment, à cause du volume, il nous est très difficile de prendre le temps d’interroger chaque personne. »

M. Lankford affirme que lorsqu’il a visité l’établissement McAllen, il a remarqué que la plupart des hommes avaient des nourrissons ou de très jeunes enfants avec eux.

La raison est simple : lorsque l’enfant est d’un âge moyen, il est facile de l’interroger et de déterminer s’il existe vraiment un lien de parenté entre lui et celui qui se fait passer pour son père. Mais « avec des bébés, on ne peut pas faire ça », dit M. Lankford.

L’ICE (service d’immigration fédérale, ndt), les douanes et la protection des frontières ont suivi les grandes caravanes qui ont voyagé vers le nord en direction des États-Unis d’octobre 2018 à janvier 2019.

Un rapport fourni aux républicains de la Chambre des représentants a démontré que 660 membres de la première caravane en octobre 2018 avaient déjà été condamnés aux États-Unis.

« Près de 40 personnes ont été reconnues coupables de voies de fait, dont certains cas graves au moyen d’une arme létale, et trois personnes ont été reconnues coupables de meurtre », peut-on lire dans le rapport. Les informations concernant les condamnations pénales dans leur pays d’origine n’ont pas été divulguées.

Une autre caravane de 3 300 personnes ayant quitté le Honduras en janvier comptait plus de 860 personnes présentant des antécédents criminels aux États-Unis. Plus de 20 individus ont déjà été condamnés pour voies de fait, près de 30 pour des crimes sexuels, deux ont été condamnés pour violence contre la force publique et une pour tentative de meurtre.

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