Les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2700 milliards de dollars, selon un rapport

Les dépenses des États-Unis ont augmenté de 5,7 % et celles de la Chine de 7 %

Par Naveen Athrappully
29 avril 2025 08:48 Mis à jour: 29 avril 2025 20:40

Les dépenses militaires mondiales ont atteint les 2178 milliards de dollars l’an dernier, enregistrant une hausse pour la dixième année consécutive, les États-Unis ayant dépensé à eux seuls près de 1000 milliards de dollars, selon un communiqué de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) daté du 28 avril.

Les dépenses mondiales ont connu une augmentation de « 9,4 % en termes réels par rapport à 2023, soit la plus forte hausse annuelle depuis au moins la fin de la guerre froide », selon le rapport.

« Les 15 plus gros dépensiers militaires en 2024 ont tous augmenté leurs dépenses. Le fardeau militaire mondial – soit la part du produit intérieur brut (PIB) mondial consacrée aux dépenses militaires – est passé à 2,5 % en 2024. »

Les dépenses militaires des États-Unis ont bondi de 5,7 % par rapport à 2023 pour atteindre 997 milliards de dollars l’an dernier.

« Une part importante du budget américain pour 2024 a été consacrée à la modernisation des capacités militaires et de l’arsenal nucléaire, dans le but de conserver un avantage stratégique sur la Russie et la Chine », précise le SIPRI.

Les dépenses militaires des États-Unis représentaient 66 % du total des dépenses de l’OTAN en 2024. Les membres européens de l’Alliance ont quant à eux dépensé 454 milliards de dollars, soit 30 % du total.

Dépenses militaires en Europe et au sein de l’OTAN

Selon l’analyse du SIPRI, sur les 32 pays membres de l’OTAN, seuls 18 ont atteint l’objectif de consacrer 2 % de leur PIB à la défense.

Cette règle avait été adoptée en 2014, mais l’administration actuelle des États-Unis pousse l’OTAN à dépasser cette barre. Le 23 janvier, lors du Forum économique mondial, le président américain Donald Trump a demandé à tous les pays membres d’augmenter leurs dépenses de défense à 5 % de leur PIB.

« Cela aurait dû être fait depuis longtemps – on en était à seulement 2 %, et la plupart des pays ne payaient pas leur part avant mon arrivée. J’ai exigé qu’ils paient, et ils l’ont fait », a-t-il déclaré.

Le jour même, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a approuvé cette demande, estimant que M. Trump avait raison de réclamer des dépenses de défense à hauteur de 5 % du PIB.

En ce qui concerne spécifiquement l’Europe, les dépenses militaires ont bondi de 17 % sur un an pour atteindre 693 milliards de dollars en 2024, selon le SIPRI, qui désigne l’Europe comme le « principal moteur » de l’augmentation mondiale des dépenses militaires.

Lorenzo Scarazzato, chercheur au programme sur les dépenses militaires et la production d’armements du SIPRI, a souligné que « pour la première fois depuis la réunification, l’Allemagne est devenue le premier pays d’Europe de l’Ouest en matière de dépenses militaires, grâce au fonds spécial de défense de 100 milliards d’euros annoncé en 2022. »

« Les politiques récentes adoptées en Allemagne et dans d’autres pays européens laissent penser que l’Europe est entrée dans une période de dépenses militaires élevées et croissantes, appelée à durer. »

Les dépenses militaires de la Chine

Le SIPRI estime que les dépenses militaires de la Chine ont augmenté de 7 % pour atteindre environ 314 milliards de dollars en 2024, faisant de la Chine le deuxième plus gros dépensier militaire au monde.

« La Chine représentait à elle seule 50 % de toutes les dépenses militaires en Asie et en Océanie, investissant dans la modernisation de son armée, l’expansion de ses capacités de cyberguerre et de son arsenal nucléaire », indique le rapport.

Les voisins de la Chine ont eux aussi accru leurs dépenses : le Japon a vu les siennes bondir de 21 %, soit la plus forte hausse annuelle depuis 1952. Celles de Taïwan ont augmenté de 1,8 % et celles de l’Inde de 1,6 %.

Nan Tian, directeur du programme du SIPRI sur les dépenses militaires, a indiqué que « les principaux dépensiers de la région Asie-Pacifique investissent de plus en plus dans des capacités militaires avancées ».

« Compte tenu des différends non résolus et des tensions croissantes, ces investissements risquent d’entraîner la région dans une spirale dangereuse de course aux armements. »

La Chine poursuit d’ailleurs la hausse de ses dépenses militaires cette année. Un projet de budget présenté au Congrès national du peuple, le 5 mars, prévoit une augmentation de 7,2 % des dépenses de défense pour 2025.

Cela représente une hausse supérieure à l’objectif de croissance économique de 5 % fixé par Pékin pour cette année.

Dans une tribune publiée le 18 mars dans Epoch Times, l’analyste Antonio Graceffo a indiqué que, si les dépenses militaires annuelles de la Chine semblent inférieures à celles des États-Unis, cela peut ne pas être le cas une fois ajustées en parité de pouvoir d’achat (PPA).

« Par exemple, le salaire moyen en Chine est d’environ 1000 dollars par mois, contre environ 7000 aux États-Unis. Cela signifie que, pour une même dépense, la Chine peut embaucher sept personnes pour le prix d’un salarié américain, ce qui rend ses dépenses de défense bien plus efficaces malgré un montant inférieur en valeur absolue », rapporte-il.

« Corrigé pour la PPA, le budget de défense chinois semble équivalent à celui des États-Unis », poursuit-il.

Cependant, la Chine fait face à certains désavantages, souligne-t-il : les technologies, pièces détachées et matières premières importées doivent être achetées en dollars, ce qui les rend « nettement plus coûteuses » pour Pékin que pour Washington.

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