Les enfants du bassin d’Arcachon réalisent de faux nids pour faire revenir les hirondelles, une espèce en danger

Par Nathalie Dieul
25 février 2022 08:12 Mis à jour: 25 février 2022 08:12

Un projet de protection des hirondelles a été mis en place par des bénévoles à Mios en Gironde, près du bassin d’Arcachon. Plus de 60 nids artificiels ont été réalisés par des enfants, puis posés chez des particuliers. En plus de risquer d’attirer les hirondelles, le projet permet aussi de sensibiliser la population à la fragilité de cette espèce.

Les faux nids reproduisent le logis naturel de l’hirondelle : un amas de boue avec une entrée étroite. Ils ont été réalisés par des enfants dans les centres de loisirs lors d’ateliers qui ont permis d’en fabriquer une soixantaine. Le projet en trois phases a été coordonné par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) depuis le printemps 2021, indique la télévision locale TVBA.

Oiseau migrateur, l’hirondelle revient généralement à son terroir natal. C’est la raison pour laquelle la première phase du projet visait à mener une enquête participative afin de déterminer les nids déjà existants. En devenant enquêteurs, les habitants de Mios se faisaient aussi ambassadeurs des hirondelles puisqu’ils remettaient un papier explicatif du projet et de ses raisons d’être à leurs voisins.

Fidèles à leur lieu de naissance

« Les hirondelles sont fidèles à leur lieu de naissance. Donc on va essayer pour les attirer de les installer non loin de lieux qui sont déjà connus », explique à l’antenne de France 3 Mathieu Sannier, chargé de mission biodiversité à la LPO.

Après la fabrication des nids artificiels, (phase 2 du projet), il fallait donc déterminer où et comment les poser. Là encore, un groupe d’habitants s’est impliqué, avant d’aller poser les nids chez les particuliers intéressés selon différents critères. La pose des nids s’est effectuée le week‑end des 19 et 20 février.

Symbole du printemps, les hirondelles sont en danger

Selon l’Office français de la biodiversité (OFB), les hirondelles, symbole du printemps, sont en danger. Elles sont d’ailleurs protégées par un arrêté ministériel depuis 2009, de même que leurs nids qui sont protégés en période d’occupation comme en période hivernale. Quiconque détruit ces oiseaux, leurs nids, leurs œufs ou les perturbe risque jusqu’à 3 ans de prison et 150 000 euros d’amende.

Deux espèces d’hirondelles reviennent dans l’Hexagone chaque printemps : l’hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum), qui est noire et blanche, et l’hirondelle rustique (Hirundo rustica), à la queue fourchue et aux ailes effilées.

La première a vu ses effectifs chuter de 42% depuis 1989 et la seconde de 8%, note l’OFB en 2020. L’hirondelle de fenêtre est même inscrite sur la Liste Rouge des espèces menacées en France.

Parmi les raisons de ce déclin se trouvent l’urbanisation et l’utilisation des pesticides qui tuent une bonne partie des insectes volants dont les hirondelles se nourrissent, mais aussi la destruction des nids, entre autres par des personnes qui n’aiment pas les fientes laissées par ces oiseaux.

Cette action est donc doublement utile : en plus de sensibiliser la population, elle permet aux hirondelles de trouver des nids pour pondre et couver la relève.

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