Formant une mer d’un jaune éclatant, des centaines de Torontois ont convergé dimanche vers Nathan Phillips Square, vêtus de chemises assorties, brandissant des bannières colorées et pratiquant les exercices de méditation qui font partie de la pratique spirituelle traditionnelle chinoise connue sous le nom de Falun Dafa.
Le rassemblement du 11 mai, qui comprenait des discours de personnalités et un défilé dans le centre-ville de Toronto, marquait la 33e année depuis que le Falun Dafa a été présenté au public en Chine par son fondateur, Li Hongzhi, en 1992. Des festivités similaires de la Journée mondiale du Falun Dafa ont lieu chaque année dans de nombreuses villes du monde entier, le 13 mai, jour de l’anniversaire de M. Li, ou aux alentours de cette date.
Comme les années précédentes, cet événement à Toronto a rassemblé une fanfare, une danse du lion, des choristes et des danseurs en costumes gracieux exécutant des danses chinoises. Le rassemblement a été organisé par la communauté locale des pratiquants de Falun Dafa à Toronto, dont certains ont fui la Chine communiste en raison des persécutions religieuses subies par le groupe.
La liberté de croyance étant reconnue au Canada, les pratiquants de nombreuses villes canadiennes organisent cette manifestation annuelle pour la célébrer et sensibiliser l’opinion publique. Le rassemblement comprend souvent des discours et des salutations, notamment par des représentants du gouvernement et des dirigeants des communautés, qui témoignent de leur soutien.
« Le mouvement Falun Dafa a apporté une grande contribution à notre pays, ici au Canada, et cherche à préserver la tradition, la spiritualité, la culture et les valeurs chinoises », a déclaré le député conservateur Garnett Genuis dans une interview accordée à Epoch Times, juste avant la Journée mondiale du Falun Dafa.
En revanche, « la persécution continue des pratiquants du Falun Gong est déplorable », a poursuivi M. Genuis, faisant référence au nom alternatif sous lequel le Falun Dafa est connu.
« Il s’agit d’une grave violation du droit international et des normes fondamentales des droits de l’homme, et les conservateurs continueront à défendre les droits de l’homme en Chine et partout ailleurs, à plaider pour la reconnaissance de la dignité humaine universelle de tous les peuples », a ajouté M. Genuis.
La persécution du Falun Dafa a été lancée en 1999 par Jiang Zemin, alors dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), au moment où cette discipline spirituelle connaissait une popularité immense et une croissance rapide, sept ans seulement après son introduction au public. Selon le Centre d’information sur le Falun Dafa (CIFD), basé aux États-Unis, plus de 70 millions de personnes en Chine pratiquaient le Falun Dafa en 1998, selon les propres estimations du régime chinois, dépassant ainsi les 60 millions de membres du PCC à l’époque.
Selon le CIFD, M. Jiang considérait le nombre croissant de pratiquants comme une menace, de même que l’indépendance de la pratique spirituelle par rapport au contrôle du Parti et ses principes directeurs incompatibles avec l’idéologie communiste athée.
Des rapports faisant état de tortures, de détentions arbitraires, d’arrestations massives et de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience du Falun Dafa sont apparus au cours des décennies qui ont suivi.
L’ancien sénateur Consiglio Di Nino, qui avait pris la parole à de nombreuses reprises lors de la journée annuelle du Falun Dafa, était de nouveau présent cette année et a salué les efforts des pratiquants du Falun Dafa pour dire la vérité face à l’oppression et à l’injustice.
« Je veux, une fois de plus, reconnaître et respecter qui vous êtes et ce que vous faites, parce que nous en avons besoin et que nous continuons à en avoir besoin pour le monde entier », a-t-il déclaré.
L’ancien député conservateur Wladyslaw Lizon, originaire de Pologne, a déclaré aux participants du rassemblement : « J’ai grandi dans un système communiste. Je sais donc ce que cela signifie pour les croyants en Chine qui sont maltraités par leur propre gouvernement. »
« Nous ne devons pas les oublier et nous ne devons jamais cesser de demander et de pousser le gouvernement communiste à mettre fin aux persécutions », a-t-il ajouté.
Gloria Fung, présidente de Canada-Hong Kong Link, a également pris la parole. Soulignant la « brutalité du PCC en Chine dans la répression des frères et sœurs du Falun Gong », Mme Fung a déclaré : « Nous savons tous que le PCC ne reculera devant rien pour préserver son pouvoir. »
Elle a noté que « ses bras se sont étendus au Canada et à nos communautés » et que « son objectif est de déstabiliser notre démocratie canadienne », faisant référence à la répression transnationale et à l’ingérence étrangère de Pékin, telles que les tentatives pour influencer les électeurs sino-canadiens lors des récentes élections fédérales.
Mme Fung a déclaré que son organisation continuerait à faire pression sur le gouvernement fédéral pour lutter contre l’ingérence étrangère du PCC au Canada, en particulier pour accélérer la création d’une commission sur l’influence étrangère afin de mettre pleinement en œuvre et d’appliquer le projet de loi C-70, la loi sur la lutte contre l’ingérence étrangère, qui a été adoptée en juin 2024.
Dean Baxendale, éditeur de livres et directeur général du Fonds chinois pour la démocratie, a qualifié la Journée mondiale du Falun Dafa de « journée importante pour la liberté ».
« Cette pratique s’est répandue dans le monde entier », a rappelé M. Baxendale dans un discours prononcé à l’occasion du rassemblement. « Comme nous le savons, le mouvement a été réprimé par le Parti communiste chinois à la fin des années 1990. »
Il a indiqué qu’il se trouvait à Washington, D.C., en début de semaine, lorsque la Chambre des représentants des États-Unis a adopté la loi « Halte au prélèvement forcé d’organes » (H.R. 1503 : Stop Forced Organ Harvesting Act), qui vise à punir les auteurs de prélèvements forcés d’organes en Chine, cautionnés par l’État. Le projet de loi a été renvoyé à une commission du Sénat américain pour examen.
« Mais ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’il ne s’agit pas d’un problème américain », a souligné M. Baxendale. « Il s’agit d’un problème mondial et il faut que les législateurs canadiens se lèvent et s’opposent à l’oppression du Parti communiste chinois et à la répression transnationale qui s’étend à l’ensemble du monde. »
Sheng Xue, poète et journaliste sino-canadienne de renom et vice-présidente pour le Canada de la Fédération mondiale pour une Chine démocratique, a déclaré aux participants du rassemblement que « la chose la plus horrible est que [le PCC] a systématiquement procédé à des prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants du Falun Gong », qualifiant cette pratique de « génocide à grande échelle ». Le Falun Gong n’a pas succombé à la répression totalitaire, a-t-elle ajouté, mais a plutôt « lancé un grand mouvement pour faire connaître la vérité, résister à la persécution, lutter pour la liberté religieuse et mener à bien sa mission : mettre fin à la tyrannie du Parti communiste chinois ».
Il s’agit du « mouvement le plus tenace, le plus attrayant sur le plan moral et le plus pacifique de l’histoire de l’humanité », a affirmé Mme Sheng.
Joel Chipkar, représentant de l’association Falun Dafa du Canada, a exprimé sa gratitude au fondateur du Falun Dafa et a parlé des avantages que la foi spirituelle a apportés aux pratiquants.
« Ce qui a commencé comme une pratique spirituelle discrète basée sur les principes de vérité, compassion et tolérance s’est rapidement transformé en une force profonde qui a changé la vie de millions de personnes dans le monde », a-t-il déclaré, notant que « le Falun Dafa est la pratique spirituelle qui a connu la croissance la plus rapide dans l’histoire de la Chine » et qu’il compte des pratiquants dans plus de 150 pays.
« Ce qui est le plus inspirant, c’est la force et la résistance que le Falun Dafa a données aux personnes qui le pratiquent », a-t-il poursuivi. « Même face à la désinformation et à la persécution, des millions de personnes sont restées fidèles à leur foi, répondant non pas par la haine, mais par la compassion et la vérité. »
« Leurs histoires d’endurance et de pardon témoignent du pouvoir du Falun Dafa et sont un phare dans le monde d’aujourd’hui », a conclu M. Chipkar.
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