L’UE avertit qu’elle prévoit des contre-mesures alors que les dirigeants mondiaux réagissent aux tarifs douaniers américains

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen tient une conférence de presse à Samarkand, en Ouzbékistan, le 3 avril 2025, avant le sommet UE-Asie centrale
Photo: VYACHESLAV OSELEDKO/AFP via Getty Images.
L’Union européenne dévoilera des contre-mesures aux derniers droits de douane du président américain Donald Trump si les négociations avec la Maison-Blanche piétinent, a déclaré le 2 avril la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, alors que les dirigeants du monde entier réagissaient aux nouveaux prélèvements.
Mercredi, Donald Trump a annoncé l’instauration d’un droit de douane réciproque minimum de 10 % sur la plupart des produits importés aux États-Unis, tout en imposant une taxe plus élevée de 20 % à l’Union européenne.
Il a déclaré que les droits de douane étaient destinés à contribuer à la reconstruction de l’économie américaine et à empêcher toute tricherie.
Dans un communiqué lu dans la ville ouzbèke de Samarkand, Mme von der Leyen a déclaré que les droits de douane récemment dévoilés constituaient « un coup dur pour l’économie mondiale » et qu’ils auraient « d’immenses conséquences ».
« L’économie mondiale va souffrir massivement », a déclaré la présidente de l’Union européenne. « L’incertitude va monter en flèche et entraîner la montée d’un nouveau protectionnisme. Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde. »
« L’inflation augmentera. Et ce sont surtout les citoyens les plus vulnérables qui en pâtiront », a ajouté Mme von der Leyen.
« Je suis d’accord avec le président Trump, que d’autres profitent injustement des règles actuelles », a-t-elle déclaré. « Et je suis prête à soutenir tous les efforts pour que le système commercial mondial soit adapté aux réalités de l’économie mondiale. Mais je veux aussi être claire : ce n’est pas en utilisant les droits de douane comme premier et dernier [outil](l’outil le plus important, ndlr) que l’on réglera le problème. »
« C’est pourquoi, depuis le début, nous avons toujours été prêts à négocier avec les États-Unis, afin de supprimer les obstacles qui subsistent dans le commerce transatlantique », a déclaré Mme von der Leyen. « En même temps, nous sommes prêts à réagir. »
Mme Von der Leyen a déclaré que l’UE mettait était « déjà en train de finaliser un premier packet de contre-mesures en réponse aux droits de douane sur l’acier », faisant référence à l’ensemble de droits de douane de 26 milliards d’euros (environ 28 milliards de dollars) que l’UE prévoit d’imposer sur certains produits américains ce mois-ci, alors que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposés par M. Trump sont entrés en vigueur le 12 mars.
« Nous nous préparons actuellement à [prendre] d’autres contre-mesures afin de protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent », a ajouté la cheffe de l’Union européenne.
Ses commentaires interviennent alors que le président Trump a annoncé l’imposition de droits de douane à la quasi-totalité des partenaires commerciaux des États-Unis, dans les efforts qu’il a entrepris pour rééquilibrer les déficits commerciaux.
Les taux comprennent un prélèvement forfaitaire de base de 10 %, ainsi que des taux individuels supplémentaires qui, selon M. Trump, sont conçus pour correspondre aux barrières commerciales de chaque pays à l’égard des États-Unis. Les droits de douane américains devraient entrer en vigueur le 5 avril à 0 h 01.
S’exprimant depuis la roseraie de la Maison Blanche, M. Trump a déclaré que c’était le « jour de la libération de l’Amérique » et que les droits de douane allaient « rendre l’Amérique plus grande que jamais », tout en stimulant l’industrie manufacturière nationale et en réduisant les prix pour les consommateurs.
Le président a qualifié l’UE de pathétique et a déclaré qu’elle « arnaquait » les États-Unis.
« Nous allons maintenant faire payer l’Union européenne. Ils sont très durs. Des commerçants très, très durs », a lancé M. Trump.
Les dirigeants mondiaux réagissent
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, s’est engagé à lutter contre les droits de douane par des contre-mesures et à « bâtir l’économie la plus forte du G7 ».
Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a exprimé son « profond regret » face à la voie dans laquelle les États-Unis se sont engagés.
« Nous ne voulons pas de barrières commerciales croissantes. Nous ne voulons pas d’une guerre commerciale. Cela appauvrirait nos populations et rendrait le monde plus dangereux à long terme », a déclaré M. Kristersson. « Mais la Suède et le gouvernement suédois sont bien préparés à ce qui se passe aujourd’hui. Nous nous appuyons sur une base économique solide, avec des finances publiques de classe mondiale. »
M. Kristersson a ajouté qu’il « saisira[it] toutes les opportunités » pour annuler les droits de douane dans l’UE et qu’il espère être en mesure de contenir les nouveaux droits de douane américains.
« Nous voulons retrouver le chemin du commerce et de la coopération avec les États-Unis, afin que les habitants de nos pays puissent jouir d’une vie meilleure. La Suède continuera à défendre le libre-échange et la coopération internationale », a-t-il déclaré.
Le Taoiseach (Premier ministre irlandais) Micheál Martin a déclaré que les droits de douane « ne profitent à personne ».
« Ma priorité, et celle du gouvernement, est de protéger les emplois et l’économie irlandaise », a-t-il affirmé dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre britannique Kier Starmer a déclaré qu’une guerre commerciale n’était pas dans l’intérêt national du Royaume-Uni.
« Les négociations sur un accord de prospérité économique, qui renforce nos relations commerciales existantes, se poursuivent », a-t-il indiqué.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déclaré que son gouvernement ferait « tout ce qui est en son pouvoir » pour parvenir à un accord avec les États-Unis. Elle a ajouté que l’Italie espérait éviter une guerre commerciale qui « affaiblirait inévitablement l’Occident au profit d’autres acteurs mondiaux ».
Le président français Emmanuel Macron rencontre des représentants des secteurs d’activité touchés par les nouvelles taxes au palais de l’Élysée le 3 avril, a fait savoir la présidence française.
Avec Reuters

Katabella Roberts est rédactrice pour The Epoch Times. Elle se concentre principalement sur les États-Unis, le monde et l'actualité économique.
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