Lycéenne tuée à Nantes : interné, l’assaillant avait envoyé un long email confus avant de commettre son attaque

Par Epoch Times avec AFP
25 avril 2025 08:57 Mis à jour: 25 avril 2025 09:16

Au lendemain de l’attaque au couteau dans un collège-lycée privé de Nantes où un hommage doit être rendu vendredi après-midi à l’adolescente tuée, les enquêteurs vont tenter de cerner les motivations de l’auteur présumé, un adolescent qui a été hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique.

Vendredi matin, une dizaine de roses blanches ainsi qu’un bouquet ont été déposés devant l’accueil de l’établissement, tandis que les portes du collège et du lycée resteront closes pour la journée, a constaté une correspondante de l’AFP.

(ADRIEN AUZANNEAU/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Pour quelle raison cet élève du collège-lycée privé Notre-Dame de Toutes-Aides, interpellé peu après les faits, a-t-il poignardé mortellement une de ses camarades, jeudi en milieu de journée, avant de s’attaquer à trois autres élèves, dont un était entre la vie et la mort jeudi soir ?

Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a annoncé qu’il donnerait une conférence de presse vendredi à 18h. « Le psychiatre ayant procédé à l’examen du mis en cause a conclu à l’incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours », a-t-il indiqué à la presse dans la soirée. « L’intéressé va donc être désormais conduit à l’hôpital ».

Quelques heures plus tôt, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et sa collègue de l’Éducation Élisabeth Borne s’étaient rendus sur place pour saluer le travail des forces de l’ordre, des secours ainsi que du personnel enseignant qui a permis de maîtriser l’agresseur et d’éviter un bilan plus lourd.

(LOIC VENANCE/AFP via Getty Images)

Trois autres élèves ont été blessés par l’adolescent et pour l’un d’eux, il n’y a « pas de garantie » qu’il soit « totalement tiré d’affaire », a indiqué Mme Borne.

Pour la journée de vendredi, les cours sont maintenus pour l’école primaire mais suspendus pour les collégiens et les lycéens, la cellule psychologique restera ouverte au sein du groupe scolaire. Un appel à déposer des fleurs devant l’établissement à 15h30 a été lancé et partagé sur les réseaux sociaux.

Il avait envoyé un email de 13 pages avant l’attaque

L’agresseur semble quant à lui présenter un profil singulier. « Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif. Il disait qu’il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi », a témoigné auprès de l’AFP une collégienne.

Peu avant d’attaquer ses camarades au couteau, il a envoyé aux élèves un courriel sombre et confus consulté par l’AFP. Il y évoque notamment « la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l’humain », revendiquant une « révolte biologique » afin que « l’équilibre naturel, même cruel » reprenne « sa place » contre « l’écocide globalisé ».

Bruno Retailleau a estimé que « ce n’est pas un fait divers, ce drame, cette tragédie, c’est un fait de société ». « Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l’autorité, l’ordre, les hiérarchies et qui a accouché finalement de toute cette violence », a-t-il poursuivi.

Rappelant le décès un mois auparavant d’un jeune poignardé devant un lycée en Essonne, Bruno Retailleau a indiqué que « comme tant de Français, on ne se résout pas à ce que ces lieux de vie, ces lieux d’enseignement deviennent parfois des lieux d’ensauvagement, des lieux de mort ».

Des contrôles nécessaires

Le président Emmanuel Macron a salué le « courage » des professeurs qui « ont sans doute empêché d’autres drames ».

François Bayrou a lui estimé que l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires était « une piste » pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles. « Un couteau, une arme blanche potentiellement dangereuse et même létale (…) ces armes-là, elles doivent être bannies, donc elles doivent être pourchassées. Tout le monde doit savoir qu’elles sont interdites et les contrôles nécessaires doivent être conduits », a déclaré le Premier ministre devant la presse.

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