Marseille : une partie de la villa Valmer démolie par erreur à la suite de travaux

Par Léonard Plantain
16 avril 2021 04:53 Mis à jour: 16 avril 2021 04:53

Mardi 13 avril, à Marseille, une machine de chantier a détruit par erreur deux terrasses de la villa Valmer, ainsi que les pièces en dessous. Des coups de pelleteuses qui ont fait disparaître un bout du patrimoine de la ville.

Datant de 1865, la villa Valmer est l’une des plus célèbres villas de la Corniche du Président-John-Fitzgerald-Kennedy, dans le 7e arrondissement de Marseille. D’abord résidence d’été du fabricant d’huile Charles Gounelle, elle a également abrité l’École nationale de la Marine marchande jusqu’en 1967, puis de 1971 à 2002 les services de l’Agence d’urbanisme de Marseille.

Cependant, au matin du mardi 13 avril 2021, une partie de la bâtisse a été détruite par erreur, emportant avec elle un siècle de patrimoine, a rapporté France 3 Régions. En effet, deux terrasses ont succombé aux coups d’une pelleteuse, ainsi qu’un petit local qui lui, était bien destiné à la destruction. Des travaux peu visibles puisqu’ils se situent à l’arrière de la bâtisse, mais dont l’erreur a fait grand bruit.

Dans l’après-midi, après avoir été prévenu de l’incident, Benoît Payan, le maire de Marseille, s’est rendu sur le chantier accompagné de Mathilde Chaboche, adjointe à l’urbanisme. Tous deux ont été mis devant le fait accompli et ont effectivement indiqué que cette destruction n’était pas notifiée sur le permis. Désormais, plusieurs experts sont attendus sur le chantier.

« C’est monstrueux pour les amoureux du patrimoine, et illégal », a déclaré Mathilde Chaboche, qui s’interroge sur la confiance qui peut encore régner entre la Municipalité et l’entrepreneur en charge des travaux. De son côté, Benoit Payan a affirmé : « On fera ce qu’il faut, il s’agit du patrimoine des Marseillais. »

En attendant, un procès-verbal d’infraction a été dressé pour arrêter le chantier. Selon les élus, la procureure de la République sera saisie pour démolition illégale.

Comment cela a-t-il pu arriver ? Selon Sandrine Rolengo, de l’association Sites et monuments, l’erreur aurait été commise à cause de cuves d’eau qui fragilisaient le bâtiment. Le promoteur a alors pris l’initiative de démolir cette partie qui « menaçait de tomber », selon lui.

D’après la mairie, avant de casser, le promoteur a fait faire un constat d’huissier et aurait procédé à des sondages géo-techniques, puis a fait appel à des techniciens spécialisés. Cependant, même si cette partie était une extension bâtie entre 1930 et 1940, il ne s’agissait pas d’une raison suffisante pour la détruire sans autorisation.

Pour les Marseillais, cette prestigieuse villa surplombant la mer est connue pour ses jardins, sa beauté et ses convoitises immobilières.

L’ancienne équipe municipale avait par ailleurs pour projet de la transformer en hôtel de luxe. Un projet revu et corrigé par la nouvelle équipe, qui était d’accord pour l’hôtel, mais à condition que le parc soit entièrement public. Il s’agit de 2 000 m² de jardin, qui doivent rester accessibles à tous.

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