Mike Pence: le seul moyen de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, promis par Trump, est de donner à Poutine «ce qu’il voulait»

Par Ryan Morgan
12 juillet 2023 17:39 Mis à jour: 12 juillet 2023 17:39

Mike Pence, ancien vice-président dans l’administration Trump, a contesté les affirmations de son ancien patron de pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine en un jour. M. Pence a indiqué que la seule façon d’arrêter cette guerre aussi rapidement est de concéder à presque tout ce que le président russe Vladimir Poutine cherche à obtenir.

L’ancien président Donald Trump a déclaré à de multiples reprises qu’il pourrait, en tant que président, mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures en entamant des négociations entre les parties belligérantes.

Dans une interview accordée à la chaîne Fox News lundi dernier, Mike Pence a contesté les affirmations de Trump en indiquant que la guerre entre la Russie et l’Ukraine prendrait fin seulement « en donnant aux Ukrainiens ce dont ils ont besoin pour gagner ».

Donald Trump « aime parler de résoudre le problème en un jour », a constaté Mike Pence, qui se présente maintenant en rival de Trump pour la nomination du candidat républicain à la présidentielle américaine de 2024. Selon lui, « la seule façon de résoudre cette guerre en un jour est de donner à Vladimir Poutine ce qu’il voulait ».

L’ancien vice-président s’est également inquiété du fait que l’Ukraine a besoin d’un soutien continu, faute de quoi les forces russes poursuivront leur marche vers l’ouest, dans les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Ce traité comprend une clause de défense mutuelle prévoyant que tous les pays membres se porteraient à la défense d’un autre membre s’il était attaqué. Mike Pence a affirmé qu’en mettant l’Ukraine sous contrôle, Poutine – qu’il a rencontré personnellement dans le passé – prendrait le risque de déclencher une guerre plus large avec les 31 pays de l’OTAN, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France qui sont dotés d’armes nucléaires.

« Je vous dirais que si Vladimir Poutine envahit l’Ukraine, s’il épuise peu à peu les États-Unis et l’Occident, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il franchira la frontière, peut-être de la Lituanie elle-même, de l’Estonie, de la Lettonie ou des [autres] pays de la région baltique », a-t-il expliqué à Fox News. « Il s’agira de pays où nous devrons envoyer nos forces armées pour combattre selon notre traité de l’OTAN. »

« Je pense donc qu’il est dans l’intérêt de notre pays de donner [à l’Ukraine] ce dont elle a besoin pour arrêter [la Russie] et la repousser (…). C’est le moyen le plus efficace de faire comprendre à la Chine que l’Amérique et l’Occident ne toléreront pas d’agression militaire de la part de la Russie ou de la Chine », a ajouté Mike Pence.

La position de Pence sur la guerre en Ukraine est similaire à celle du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a suggéré le mois dernier que l’OTAN serait contrainte à un conflit direct avec la Russie si le gouvernement ukrainien tombait.

« Si tel ou tel candidat [à la présidence américaine] pense que soutenir l’Ukraine est trop coûteux, sont-ils prêts à partir en guerre ? Sont-ils prêts à se battre ? À y envoyer leurs enfants ? À mourir ? » a déclaré M. Zelensky dans une interview accordée à la chaîne NBC et diffusée le 16 juin. « Ils devront le faire de toute façon si l’OTAN entre en guerre. Et si l’Ukraine échoue et que la Russie nous occupe, [les forces russes] iront dans les pays baltes, en Pologne ou dans un autre pays de l’OTAN. »

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Mike Pence a expliqué à Fox News que si la Russie n’avait pas attaqué l’Ukraine sous l’administration Trump, c’était parce que l’armée américaine était forte et que cette administration avait clairement indiqué qu’elle était prête à utiliser sa puissance militaire comme moyen de dissuasion.

Alors que Donald Trump, au cours de sa campagne présidentielle 2024, a appelé à la reprise des négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine, l’actuel président Joe Biden a continué d’armer les forces ukrainiennes. Tout récemment, il a approuvé la livraison à l’Ukraine d’armes à sous-munitions controversées – les armes, comme l’a noté Pence, « que les Russes utilisent depuis un an et demi contre les forces ukrainiennes ».

L’administration Biden a également approuvé la livraison d’un certain nombre de systèmes d’armes modernes, tels que les roquettes d’artillerie HIMARS, les missiles de défense aérienne Patriot, les chars M1A1 Abrams et les avions de chasse F-16 (les chars et les avions promis ne sont pas encore parvenus en Ukraine). Bien que l’administration Biden ait progressivement approuvé ces livraisons à l’Ukraine, Mike Pence a souligné que l’approbation et la livraison de ces armes sont très lentes et que s’il était élu président, il assurerait que les armes modernes soient livrées à l’Ukraine à un rythme plus rapide que sous l’administration actuelle.

À part Donald Trump, deux autres candidats aux primaires présidentielles républicaines – le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l’homme d’affaires Vivek Ramaswamy – ont également manifesté leur volonté de mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine.

Lors d’un entretien avec Nikkei Asia en avril, Ron DeSantis a estimé « qu’il est dans l’intérêt de tous d’essayer de parvenir à un cessez-le-feu ».

Vivek Ramaswamy a déclaré que son plan de paix impliquerait la cession d’une partie de l’Ukraine à la Russie, l’interdiction permanente pour l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN, la fin des sanctions américaines et d’autres pays occidentaux contre la Russie et la fermeture des bases de l’OTAN en Europe de l’Est. En contrepartie, M. Ramaswamy chercherait à obtenir de la Russie qu’elle s’engage à mettre fin à tout partenariat militaire avec la Chine, à relancer le traité « New Start » de réduction des armes stratégiques nucléaires qu’elle a signé avec les États-Unis encore en 2010, à retirer toutes les armes nucléaires et leurs vecteurs de Biélorussie, de l’exclave russe de Kaliningrad et de toutes les régions d’Ukraine annexées par la Russie, et à retirer toutes les forces militaires russes de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua.

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