Mort de Myriam, 14 ans, à Fontainebleau: elle fuguait de son foyer et consommait des drogues depuis plusieurs mois

Par Emmanuelle Bourdy
6 mars 2024 08:45 Mis à jour: 6 mars 2024 09:14

Myriam, une adolescente âgée de 14 ans, a été retrouvée morte le 25 février dernier. Elle se trouvait dans un appartement de Fontainebleau, ayant fugué du foyer où elle résidait. L’enquête devra déterminer les causes réelles de son décès, sachant qu’elle avait consommé de la drogue. De plus, étant diabétique de type 1, elle n’avait pas pris son traitement.

Dans cette sombre affaire, deux jeunes femmes, âgées de 18 et 19 ans, ont été mises en examen. L’une des deux, sans domicile fixe, a été placée en détention provisoire, l’autre étant sous contrôle judiciaire, relate Le Parisien. Myriam se trouvait avec ces deux jeunes femmes, dans un appartement à Fontainebleau, lorsqu’elle a été découverte sans vie ce dimanche 25 février.

Myriam était plongée dans « un sommeil profond »

Myriam avait fugué d’un dispositif d’accompagnement et d’intervention sociale (DAIS), situé à Melun, et dans lequel elle était placée. Selon l’association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (ADSEA), qui chapeaute le foyer du DAIS, la fugue a eu lieu ce vendredi 23 février. Le père de l’enfant, lui, affirme que sa fille avait quitté le foyer le 14 janvier dernier, sans qu’aucun signalement n’ait été fait à ce moment-là.

C’est au cours de cette soirée du 23 février que les deux jeunes femmes majeures ont consommé du cannabis et du crack, ainsi qu’elles l’ont avoué par la suite aux enquêteurs. Mais, ce dimanche 25 février au soir, en voyant Myriam plongée dans « un sommeil profond » les deux amies ont décidé de contacter les sapeurs-pompiers, précise La Dépêche. Ces derniers ont alors découvert le corps sans vie de la jeune victime. Les deux femmes ont également confié que, depuis plusieurs jours, Myriam n’avait pas pris son traitement pour le diabète.

« Personne ne m’a répondu »

Si l’autopsie n’a pas permis de déterminer les causes du décès de Myriam, les expertises toxicologiques et biologiques vont peut-être permettre d’en savoir plus. « L’enjeu est de savoir si Myriam avait consommé des stupéfiants et, si c’est le cas, en quelle quantité », indique Arnaud Faugère, le procureur de la République de Fontainebleau, ainsi que le rapporte Le Parisien. « Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire. Deux chefs d’accusation ont été ajoutés : détention de stupéfiants et cession de stupéfiants à des mineurs pour leur consommation personnelle », précise-t-il.

Le quotidien francilien souligne que Myriam se droguait depuis plusieurs mois déjà. Son père avait d’ailleurs été informé par le DAIS. « Ils m’ont dit : ‘Votre fille fume du cannabis’, sans plus d’explication. Je me suis immédiatement dit qu’il était dangereux pour elle de rester dans ce foyer », raconte-t-il à nos confrères.

Le Parisien indiquait, dans un autre article daté du 27 février, que cela faisait cinq mois que le père de famille tentait d’alerter la justice concernant la situation dangereuse dans laquelle se trouvait sa fille. « J’ai écrit en recommandé le 28 octobre au procureur de la République, au DAIS et aussi au juge des enfants. Personne ne m’a répondu », a-t-il déploré.

« Myriam fuguait et rentrait dans des états pas possibles au foyer »

Selon une ancienne salariée, « Myriam n’est pas passée de rien à la coke sans étapes ». Elle se demande comment il est possible que personne n’ait rien vu. « Soit on hospitalise le jeune, soit on l’envoie ailleurs pour la sortir de son environnement toxique. S’il y a mise en danger, on réoriente l’enfant », pointe-t-elle.

Un témoin souhaitant rester anonyme explique au quotidien francilien que Myriam traînait avec « une fille plus âgée », rencontrée dans un autre foyer. Cette dernière, « majeure », se droguait et fréquentait « des sans-domicile-fixe près de la gare de Melun ». « Myriam fuguait et rentrait dans des états pas possibles au foyer », confie-t-il.

« La problématique générale du milieu médical et social en crise »

« La procédure c’est de réagir après qu’un enfant a commis un acte grave mais il faudrait agir en amont », plaide un salarié du DAIS, ajoutant : « On avait alerté la direction pour dire que Myriam fuguait et se droguait. Elle a prévenu l’Aide sociale à l’enfance. »

Le procureur de Fontainebleau assure quant à lui que les éducateurs ont bien tenté de retrouver la jeune fugueuse, signalant lui aussi que « ce n’était pas sa première fugue ». Toutefois « habituellement, elle rentrait avant la nuit », signale-t-il.

« Le foyer nous a confirmé avoir déclaré systématiquement les fugues de Myriam auprès du commissariat », affirme enfin le conseil départemental, soulignant : « Les juges étaient donc parfaitement et régulièrement informés de la situation. » Pour lui, « cette perte tragique rappelle la problématique générale du milieu médical et social en crise, avec de grandes difficultés de recrutement et de fidélisation dans ce secteur et qui impactent l’ensemble des départements français ».

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