Je ne suis pas une maladie: une survivante de l’avortement attribue à Dieu la force de pardonner après des années de honte

Par Louise Chambers
3 mars 2023 18:48 Mis à jour: 3 mars 2023 18:48

Une femme qui a découvert à 19 ans qu’elle avait survécu à une tentative d’avortement a enfoui cette révélation au plus profond d’elle-même et a porté la honte dans son cœur pendant des années. Ce n’est qu’après une conversation avec Dieu qu’elle a remplacé la honte par l’amour et ouvert son cœur au pardon.

Aujourd’hui, Jennifer Milbourn, âgée de 44 ans, est étudiante en psychologie et coordinatrice de l’engagement communautaire pour Abortion Survivors Network (ASN). Elle vit en Californie près du parc national de Yosemite avec Noah, âgé de 47 ans, avec qui elle est mariée depuis 23 ans, et leurs trois enfants.

« Je dis toujours aux gens que [mes enfants sont] des survivants de l’avortement de deuxième génération, parce que ma vie a été sauvée », a confié Jennifer à Epoch Times, ajoutant qu’elle n’aurait pas survécu si son avorteur, d’une clinique rurale de l’Illinois à la fin des années 1970, avait su comment arracher les membres d’un bébé pour terminer l’avortement.

« Il y a une raison pour laquelle je travaille avec des survivants de l’avortement. Je suis en première ligne sur l’une des lignes de bataille les plus difficiles que nous ayons en Amérique en ce moment et qui est la vie. »

Jennifer prendra la parole lors du rassemblement « March for Life » qui se tiendra en Californie le 6 mars.

Jennifer Milbourn en 1982 (Avec l’aimable autorisation de Jennifer Milbourn)

Je ne suis pas une maladie

Jennifer Milbourn est née et a été élevée jusqu’à l’âge de 7 ans à Champaign-Urbana, dans l’Illinois, par la sœur de sa mère biologique et son mari. Elle a toujours su qu’elle était adoptée mais, à l’âge de 19 ans, elle a posé des questions à sa mère adoptive au sujet de sa naissance et elle a appris la douloureuse vérité.

Célibataire et enceinte, la mère biologique de Jennifer s’était présentée sur le seuil de la porte de sa sœur dans l’Illinois rural et lui avait demandé de l’accompagner dans une clinique d’avortement. Sa sœur l’a suppliée de revenir sur sa décision, en lui disant qu’elle adopterait le bébé, mais elle a fait la sourde oreille.

« Mon grand-père était un sénateur d’État et [ma mère biologique] avait un style de vie très haut de gamme », a dit Jennifer. « Elle est partie du foyer quand elle était très jeune. Je ne connais pas tous les détails (…) Je sais qu’elle était serveuse, qu’elle buvait beaucoup et que ma mère adoptive l’aimait beaucoup. »

La famille de Jennifer pense que sa mère biologique, dans son désir désespéré d’avorter, a été malhonnête à la clinique en déclarant qu’elle était déjà à 16 semaines de grossesse. En raison de la taille de son bébé, le clinicien n’a pas pu pratiquer l’avortement.

« Ma tête n’allait pas rentrer dans le tube à vide une fois qu’ils auraient commencé la procédure », a expliqué Jennifer. « Le clinicien a dû se retirer (…) Cela fait mal de savoir que ma mère ne pensait qu’à elle à ce moment-là et ne me voyait pas comme une personne. Je ne suis pas une maladie dont il faut s’occuper. »

La mère de Jennifer a quitté la clinique avec l’indication de s’attendre à une fausse couche puisque le sac amniotique du bébé avait été déchiré. Lorsqu’elle a découvert que son bébé avait survécu, elle a continué à boire et a envisagé une offre de 10.000 euros de la part d’un couple de la côte Est désireux d’acheter son bébé, avant que sa sœur ne réitère son appel à l’adoption.

« Heureusement, elle m’a gardée dans la famille », a dit Jennifer.

Jennifer Milbourn (Avec l’aimable autorisation de Jennifer Milbourn)

« Lui pardonner »

Jennifer Milbourn est née en septembre 1978 avec des complications attribuables au syndrome d’alcoolisme fœtal, pour lequel elle a dû prendre des médicaments pendant des années. Pour autant qu’elle le sache, sa mère biologique n’a jamais appris qu’elle connaissait l’histoire de sa survie à l’avortement.

Croyant qu’elle devait être la seule personne à avoir survécu à un avortement, Jennifer a enfoui sa douleur et sa honte pendant une décennie. Elle a fini par partager sa vérité avec son mari et, peu après, une conversation avec Dieu l’a incitée à penser à pardonner à sa mère biologique.

Elle a dit : « Je nettoyais le sol de notre salle de bain principale, je frottais et j’écoutais de la musique religieuse. J’ai senti cette petite voix intérieure me dire : ‘Tu dois lui pardonner’, et je l’ai repoussée trois fois. Puis j’ai réalisé que c’était un moment spécial, que j’avais un moment avec Lui.

« J’ai posé la brosse et, déjà à genoux, j’ai prononcé à haute voix : ‘Je lui pardonne’. Je n’ai pas ressenti grand-chose à ce moment-là, mais au cours des deux mois qui ont suivi, on m’a rappelée chaque jour de le répéter à haute voix. »

(Avec l’aimable autorisation de Jennifer Milbourn)

La mère adoptive de Jennifer Milbourn est décédée d’un cancer. Alors qu’elle aidait son père à organiser les funérailles, Jennifer a eu l’occasion de rendre visite à sa mère biologique et de lui tendre la main du pardon, mais elle a trouvé la femme âgée extrêmement malade et incapable de communiquer.

Elle raconte : « Je suis entrée dans le salon, je l’ai vue dans son fauteuil et j’ai su que je n’avais pas à lui parler des raisons pour lesquelles elle avait essayé de m’avorter (…)  Il n’y avait aucun moyen d’obtenir des excuses de sa part, ou d’avoir une conversation lucide à ce sujet. J’ai donc décidé, à ce moment-là, que je devais pardonner à cette femme ; je devais le faire pour mon cœur. »

La mère biologique de Jennifer est décédée peu après, mais la plongée de sa fille dans son histoire de survie ne faisait que commencer. Tout a changé lorsqu’une amie de Jennifer a entendu Melissa Ohden, une autre survivante de l’avortement, parler à ce sujet dans la vallée de la Californie.

« [Mon amie] est venue à mon travail et m’a dit : ‘Tu n’es pas la seule. J’ai rencontré une survivante de l’avortement !’ » a dit Jennifer. « J’ai reçu l’adresse e-mail de Melissa et je lui ai envoyé un message (…)  elle m’a répondu avec une gentillesse et un amour que seule une autre survivante de l’avortement peut vraiment transmettre. À ce moment-là, j’ai su que c’était bien vraie. »

Dieu m’a sauvée la vie

Jennifer a rencontré Melissa en personne en 2020 lorsqu’elles ont tourné ensemble une publicité du Superbowl « Faces of Choice » à Houston, au Texas. Lors du même événement, elle a eu une interaction avec l’ancienne avorteuse et actuelle défenseuse de la vie, le Dr Kathi Aultman, qui a changé sa vie.

« [Le Dr Kathi] me regardait raconter mon histoire et elle m’a interrompue, s’est mise à pleurer et a dit qu’il était très courant pour la plupart des cliniciens ou avorteurs dans ces petites cliniques de ne pas connaître les étapes suivantes d’un avortement, ce qui signifie que la personne qui a pratiqué l’avortement ne savait pas comment arracher les membres d’un bébé et était incapable de terminer l’avortement », a dit Jennifer.

Jennifer Milbourn et son mari, Noah (Avec l’aimable autorisation de Jennifer Milbourn)

Le Dr Kathi a dit à Jennifer qu’elle avait « vécu miraculeusement », déplorant que si elle même avait été l’avorteuse, Jennifer n’aurait pas survécu.

« Elle m’a dit que si elle pleurait, c’était parce qu’elle était si bien formée et qu’elle avait suivi tant de cours sur les avortements, qu’elle savait exactement comment déchirer un bébé, et que si elle avait été mon avorteuse, elle aurait mené à bien la procédure », a expliqué Jennifer.

« C’était vraiment un moment de grande émotion et de réflexion. »

Une mission pour sauver des vies

La défense de la vie est devenue la passion et le but de Jennifer. Elle représente l’ASN, Melissa et d’autres survivants à chaque rassemblement annuel de la « Marche pour la vie », et pense que si l’abolition de la loi Roe v. Wade est un « bon pas dans la bonne direction », il y a encore du travail à faire.

Jennifer dit que c’est sa foi qui lui donne le courage de continuer.

« En grandissant, je savais qu’il y avait quelque chose de plus grand que moi », dit-elle. « Je passais d’une église à l’autre, parce que ma famille n’y allait pas (…) Ce n’est que lorsque j’ai rencontré mon mari et qu’il m’a amenée dans son église que j’ai su que j’étais chez moi. Nous nous sommes mariés, et j’ai donné ma vie au Seigneur. Nous sommes toujours chrétiens à ce jour, et c’est ainsi que nous avons élevé nos enfants. »

Jennier parle avec fierté de leur fils aîné Ethan, un marine américain, de leur fille Madalyn, une responsable de culte, et de leur plus jeune fils Gabriel, un étudiant universitaire avec une bourse de football.

Jennifer se demande pourquoi Dieu lui a sauvé la vie et peut volontiers donner une myriade de réponses.

« Cela pourrait être pour mes enfants, c’est sûr. Cela pourrait être pour que mon mari et moi puissions être ensemble. Il y a une mission ici, c’est pourquoi Dieu m’a sauvé la vie il y a 44 ans (…) pour mettre ma vie en jeu, et continuer à parler pour Ses bébés qui sont tués chaque jour. »

(De g. à dr.)  Gabriel, Jennifer, Ethan, Noah et Madalyn Milbourn (Avec l’aimable autorisation de Jennifer Milbourn)
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