Pékin censure les informations sur les feux de forêts pour donner une fausse impression de paix et de prospérité

Par Jenny Li et Michael Zhuang
28 février 2024 08:35 Mis à jour: 28 février 2024 11:36

Pendant les vacances du Nouvel An lunaire en Chine, qui ont débuté le 10 février, les informations faisant état d’un gigantesque incendie de forêt dans le sud-ouest de la Chine ont été censurées, le régime communiste préférant donner une fausse impression de paix et de prospérité pendant cette période symbolique pour les Chinois.

De gigantesques incendies de forêt se sont propagés aux alentours de plus de 20 villes du sud-ouest du pays, dès le 10 février. Des vidéos circulant sur internet ont montré des incendies gigantesques durant la nuit, semblables à des murs de flammes. La superficie de forêt brûlée représente deux fois la taille de Taïwan.

Toutefois, les médias d’État chinois n’ont commencé à en parler que le 22 février, à la fin de la période festive. Il a été annoncé que deux personnes sont mortes lors de ces incendies.

Censure en ligne

Mais compte tenu des antécédents du régime en matière de dissimulation et de falsification d’informations lors de telles catastrophes, les chiffres peuvent ne pas être exacts.

Il a été révélé à Epoch Times que le Parti communiste chinois (PCC) a ordonné que toute information concernant les incendies de forêt soit censurée.

Un habitant de la région, Song Yang (alias), qui a participé aux efforts de sauvetage dans la province de Guizhou, a déclaré à notre journal qu’il avait mis une vidéo en ligne, mais qu’aussitôt il a reçu un message des autorités l’enjoignant de la retirer. Il nous a déclaré ne pas vouloir en dire plus par crainte d’être arrêté.

En outre, un message circule sur internet, qui aurait été envoyé par un officier de police nommé Dai à des habitants de la région. Il met en garde quiconque souhaiterait publier des vidéos sur internet en cas d’incendie, et menace de poursuites judiciaires si la publication en ligne devait entraîner des réactions publiques négatives.

Par ailleurs, Tang Fei (alias), un reboiseur de la province de Guizhou, a déclaré à Epoch Times que l’incendie dans la forêt était gigantesque.

« La zone forestière ici est relativement grande, avec beaucoup de branches sèches sur le sol », a-t-il déclaré. « Le feu s’est donc propagé très rapidement en raison des vents forts. Cela faisait plusieurs années que nous n’avions pas connu d’incendie de ce type ici. Il y a eu des incendies auparavant, mais pas aussi graves ».

Cacher un ralentissement économique

Selon la tradition, la troisième session plénière du 20e comité central du PCC aurait dû se tenir à l’automne dernier. Toutefois, de façon inhabituelle, le régime n’a toujours pas annoncé la date officielle.

Katsuji Nakazawa, rédacteur en chef et éditorialiste de Nikkei Asia basé à Tokyo, estime dans un éditorial que la troisième session plénière ne s’est pas tenue l’année dernière en raison de la réticence du dirigeant chinois Xi Jinping à exposer ses faiblesses. Xi ne convoquera la réunion que lorsqu’il sera certain de pouvoir montrer sa force.

Le PCC cherche à tout prix à dissimuler le déclin économique et la souffrance que génère le chômage au sein de la population chinoise.

En juin dernier, il a affirmé que le taux de chômage des jeunes âgés de 16 à 24 ans atteignait 21,3 %, a cessé de communiquer sur les chiffres officiels pendant près de six mois, puis a donné un nouveau chiffre de 14,9 % en décembre. En réalité, il semble que ce chiffre ne soit pas dû à une amélioration substantielle du marché du travail, mais bien à une manipulation des données par le PCC.

Les marchés boursiers et immobiliers chinois connaissent également des situations très difficiles, la valeur totale des propriétés vendues ayant chuté de 34 % par rapport à l’année dernière.

Le marché boursier, lui-aussi, poursuit son déclin, sa valeur ayant chuté de plus de 60 % par rapport à son pic de 2021, soit une évaporation de près de 2.000 milliards de dollars.

Le PCC a tenté la mise en place de politiques de relance avec des achats de dettes et d’actions à hauteur d’environ 70 milliards de yuans (9,7 milliards de dollars) dans l’espoir de stimuler l’indice boursier.

Des clients quittent une succursale de la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) à Pékin. (Frederic J. Brown/AFP/Getty Images)

Catastrophes naturelles récentes

Outre la question du ralentissement économique, la Chine a également fait face à de nombreuses catastrophes naturelles au cours des derniers mois, dont des tremblements de terre, des glissements de terrain et des températures glaciales.

En janvier, un glissement de terrain s’est produit dans la province du Yunnan. Environ 18 foyers ont été ensevelis, des dizaines de personnes sont portées disparues et plus de 200 personnes ont été évacuées d’urgence.

En décembre de l’année dernière, un tremblement de terre de magnitude 6,2 a frappé le comté de Jishishan, dans la province de Gansu, faisant plus de 130 morts, 1000 blessés, 12 résidents disparus et environ 87.000 personnes déplacées.

D’autre part, Pékin a connu son mois de décembre le plus froid depuis plus de 70 ans. Pendant plus de 300 heures les températures ont été inférieures à zéro et la durée des températures inférieures à moins 10°C a battu des records historiques.

Le régime chinois tente régulièrement de dissimuler les incidents et les catastrophes naturelles qui entraînent des décès parmi la population par crainte d’une réaction négative de l’opinion publique. La propagande du PCC est constante et cherche à donner une image de stabilité et de prospérité. De leur côté, les censeurs du régime surveillent de près les messages publiés sur internet à l’affût de tout commentaire pouvant remettre en cause le discours officiel.

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