Poutine propose une prolongation d’un an du traité nucléaire américano-russe

Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se rencontrent lors d’un sommet américano-russe sur l’Ukraine, à la base commune Elmendorf-Richardson d’Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025.
Photo: GAVRIIL GRIGOROV/POOL/AFP via Getty Images
La Russie est prête à prolonger d’un an l’accord le plus récent sur le contrôle des armes nucléaires entre Moscou et Washington, a déclaré le président russe Vladimir Poutine le 22 septembre.
S’adressant au Conseil de sécurité de la Russie, M. Poutine a affirmé que son pays était disposé à continuer de respecter « les plafonds quantitatifs centraux » du Traité de réduction des armes stratégiques, ou New START, au-delà de la date d’expiration du 5 février 2026.
L’accord sur le contrôle des armes nucléaires avait été signé et était entré en vigueur en 2011.
Il limite, pour chaque camp, à 700 le nombre de missiles et bombardiers lourds déployés, à 1550 le nombre d’ogives nucléaires déployées et à 800 le nombre total de lanceurs et bombardiers, qu’ils soient déployés ou non.
Le traité restreint également les armes russes à très longue portée parmi les plus puissantes, dont les missiles Avangard et Sarmat, capables d’atteindre les États-Unis en environ 30 minutes.
Bien que la Russie puisse installer un nombre bien supérieur d’ogives sur ses missiles et bombardiers, le traité l’en empêche.
Réduire les armes nucléaires
Alors qu’il reste un peu plus de quatre mois avant l’expiration du traité, la Russie et les États-Unis n’ont pas encore entamé de discussions sur sa reconduction ou sa révision.
En février, le président américain Donald Trump avait manifesté son intérêt à associer M. Poutine ainsi que le dirigeant chinois Xi Jinping à des discussions sur la limitation de leurs arsenaux nucléaires, évoquant la possibilité d’un sommet trilatéral sur le contrôle des armements.
Donald Trump a également soulevé le sujet en août, expliquant avoir abordé le contrôle des armes nucléaires lors de son sommet du 15 août avec M. Poutine en Alaska, et souhaitant voir la Chine impliquée dans ce processus.
« L’un des enjeux avec la Russie et la Chine, c’est la dénucléarisation, qui revêt une importance capitale. C’est un défi majeur, mais la Russie se montre disposée à avancer, et je pense que la Chine le sera également », a déclaré M. Trump.
« Nous ne pouvons pas laisser les armes nucléaires se multiplier. Il faut y mettre un terme. »
Cette proposition a été rejetée par Pékin.
Suspension
En 2021, peu après l’entrée en fonctions du président américain Joe Biden, le traité a été prolongé de cinq ans. En février 2023, M. Poutine a annoncé que la Russie « suspendait » sa participation au New START.
Moscou a précisé qu’il continuerait de respecter les limites majeures du traité concernant les ogives stratégiques et leurs vecteurs, mais sans que soient appliquées de mesures de vérification.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Vladimir Poutine a affirmé que cette suspension répondait à « la politique extrêmement hostile de l’administration Biden, qui a bafoué les principes fondamentaux sur lesquels reposait le traité ».
Selon le département d’État américain, l’absence de mesures de vérification prévues par le nouveau traité START affaiblirait progressivement la compréhension qu’a Washington des forces nucléaires russes, ce qui réduirait la confiance dans ses évaluations et limiterait les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur les capacités nucléaires des États-Unis.
M. Poutine a précisé qu’après cette prolongation, une décision spécifique serait prise quant au maintien ou non de ces limitations volontaires, en fonction de l’analyse de la situation.
« Nous pensons que cette mesure ne sera viable que si les États-Unis agissent de même et ne prennent aucune initiative susceptible de porter atteinte ou de rompre l’équilibre existant des capacités de dissuasion », a-t-il ajouté.
La Russie et les États-Unis possèdent à eux deux environ 90 % de l’ensemble des armes nucléaires existantes, d’après l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Chacun détient plus de 5000 ogives, suivis par la Chine, la France, le Royaume-Uni et, parmi les autres puissances nucléaires, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord.

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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