Quelles épices combattent l’inflammation ?

Par Michael Greger
8 janvier 2024 17:45 Mis à jour: 8 janvier 2024 17:45

Un groupe de chercheurs de l’université de Floride-Gainesville et de Penn State a mis en place une expérience originale. Nous savons que les herbes et les épices possèdent certaines des plus grandes activités antioxydantes connues, mais uniquement dans une éprouvette. Avant de savoir si une herbe ou une épice a des effets bénéfiques sur la santé, il faut d’abord déterminer si elle est biodisponible. Cela n’avait jamais été fait jusqu’à présent.

Ils auraient pu opter pour la solution de facilité et se contenter de mesurer la variation du taux d’antioxydants dans le sang avant et après la consommation. Toutefois, l’hypothèse selon laquelle l’apparition d’une activité antioxydante dans le sang est une indication de biodisponibilité présente une faiblesse. Il se peut qu’une plus grande quantité soit absorbée qu’on ne le pense, mais qu’elle n’apparaisse pas dans les tests antioxydants parce qu’elle s’associe aux protéines ou aux cellules. Les chercheurs ont donc tenté de mesurer les changements physiologiques dans le sang. Ils se sont intéressés à la question de savoir « si les composés absorbés pouvaient protéger les globules blancs d’une lésion oxydative ou inflammatoire », c’est-à-dire s’ils pouvaient protéger les brins de notre ADN de la rupture lorsqu’ils sont confrontés à des radicaux libres. Ils se sont également demandé si la consommation d’herbes et d’épices « pouvait modifier … les réponses inflammatoires cellulaires en présence d’une agression inflammatoire physiologiquement pertinente ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Ils ont pris un groupe de personnes et leur ont fait manger différents types d’épices pendant une semaine. Cette étude présente de nombreux aspects vraiment uniques, mais l’un d’entre eux est que la quantité consommée par les sujets de l’étude était basée sur les niveaux habituels de consommation d’aliments réels. Par exemple, le groupe « origan » en a reçu une demi-cuillère à café par jour, c’est-à-dire le genre de quantité habituelle que l’on peut consommer de temps en temps. Puis, à la fin de la semaine, ils ont fait une prise de sang à la douzaine de personnes qui avaient ajouté du poivre noir à leur régime alimentaire cette semaine là et ont comparé les effets sur leur sang aux effets sur le sang de ceux qui prenaient du piment de cayenne, de la cannelle, du clou de girofle ou du cumin. Ils ont constitué une dizaine de groupes de personnes mangeant une dizaine d’épices différentes.

Ensuite, les chercheurs ont versé dans une boîte de Pétri le plasma sanguin des sujets sur des globules blancs humains qui avaient été exposés à une agression inflammatoire. Ils ont donc choisi de prélever le cholestérol oxydé, qui ressemble à ce que l’on trouve dans le sang après avoir mangé du poulet frit, par exemple. Ils ont inoculé les globules blancs avec du cholestérol oxydé et ont ensuite mesuré la quantité de facteur de nécrose tumorale (TNF) que les cellules produisaient en réponse.

Le TNF est une cytokine inflammatoire puissante, tristement célèbre pour le rôle qu’elle joue dans les attaques auto-immunes dans des conditions telles que les maladies inflammatoires de l’intestin. Comparé au sang des personnes n’ayant consommé aucune épice pendant une semaine, le sang des personnes ayant mangé du poivre noir a-t-il pu atténuer de manière significative la réponse inflammatoire ? Non. Qu’en est-il des autres épices ? Le clou de girofle, le gingembre, le romarin et le curcuma ont réussi à atténuer de manière significative la réponse inflammatoire. N’oublions pas que les épices n’ont pas été appliquées sur les globules blancs humains, mais sur le sang des personnes ayant consommé les épices. Cela représente donc ce qui pourrait se produire lorsque les cellules de notre corps sont exposées aux niveaux d’épices qui circulent dans notre sang après une consommation quotidienne normale. Il ne s’agit pas de méga-doses contenues dans une pilule, mais de la quantité qui donne du goût à notre sauce spaghetti, à nos plats ou à notre sauce au curry.

Il existe des médicaments qui peuvent avoir les mêmes effets. Les facteurs de nécrose tumorale sont de tels « médiateurs majeurs de l’inflammation et des maladies liées à l’inflammation » qu’il existe sur le marché des médicaments bloquant le TNF pour le traitement des maladies inflammatoires telles que l’arthrose, les maladies inflammatoires de l’intestin, le psoriasis, la spondylarthrite ankylosante. Bien qu’onéreux, ces médicaments ont des effets secondaires stipulés sur la notice pouvant être graves comme le cancer ou l’insuffisance cardiaque.

La curcumine, responsable du pigment jaune du curcuma, est un peu moins chère et plus sûre. Mais est-elle efficace en dehors d’une éprouvette ? Il existe des preuves qu’elle peut aider dans toutes les maladies pour lesquelles les bloqueurs de TNF sont actuellement utilisés. Les coûts des soins de santé et la sécurité étant des problèmes majeurs, cette épice dorée qu’est le curcuma pourrait apporter une solution.

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