Rapport britannique : « preuves évidentes » de collusion entre Huawei et le régime chinois

Par Mary Clark
9 octobre 2020 18:15 Mis à jour: 9 octobre 2020 20:30

Le comité de défense britannique a rapporté le 8 octobre qu’il existe « des preuves évidentes de collusion entre Huawei et l’État chinois » et a exhorté le gouvernement du Royaume-Uni à retirer d’urgence les équipements de Huawei de l’infrastructure de télécommunications du pays d’ici 2025.

En juillet, le Premier ministre Boris Johnson, par crainte d’espionnage et de sabotage, a ordonné que Huawei soit expulsé des réseaux 5G britanniques d’ici 2027.

Une antenne 5G (YORICK JANSENS/Belga/AFP via Getty Images)

Le rapport du comité de défense intitulé « We must not surrender our national security for the sake of short-term technological development » (Nous ne devons pas sacrifier notre sécurité nationale au profit du développement technologique à court terme) insiste cependant que cette expulsion devrait être effectuée des années plus tôt, même si cela implique l’indemnisation des opérateurs déjà installés.

« Le gouvernement devrait prendre les mesures nécessaires pour minimiser le délai et les dommages économiques et envisager d’indemniser les opérateurs si l’échéance de 2027 est devancée », souligne le rapport.

« L’Alliance D10 »

Le rapport du comité de défense affirme également que le déploiement de la 5G augmentera la dépendance à la connectivité mobile, laissant le pays plus vulnérable à « l’espionnage, au sabotage ou à la défaillance du système » – ceci en l’absence de « règles mondiales réglementant les cyberattaques internationales ».

Le rapport demande au gouvernement britannique de s’associer à ses alliés pour mettre en place un système permettant de tenir les « malfaiteurs » pour responsables.

Les pays démocratiques devraient également former une alliance « D10 » des principales démocraties mondiales pour contrer la Chine et d’autres pays non démocratiques ayant des intentions malveillantes, indique le rapport.

« Le comité soutient la proposition de former une alliance ‘D10’, composée de dix des plus importantes démocraties du monde, afin de fournir des alternatives à la technologie chinoise et de combattre la domination technologique des États autoritaires. »

« Le gouvernement doit agir rapidement et définir dès que possible une politique commune envers la 5G », souligne le rapport, et « continuer à dénoncer et à dissuader les menaces d’États adversaires, tels que la Russie et la Chine ».

Projet de loi sur la sécurité des télécommunications

Le rapport indique également que le projet de loi sur la sécurité des télécommunications devrait être présenté dans la législation britannique avant la fin de l’année et demande au gouvernement d’expliquer pourquoi il n’a pas encore déployé une « capacité d’anti-cyberattaques pour dissuader les agresseurs ».

Dans son article dans le Telegraph du 8 octobre, Tobias Ellwood, président du comité, met en garde que la dépendance croissante du Royaume-Uni « vis-à-vis l’univers numérique a créé un théâtre de guerre virtuel où nous sommes devenus de plus en plus vulnérables ».

« L’espionnage et le sabotage en ligne sont les nouveaux champs de bataille auxquels nous devons nous préparer et contre lesquels nous devons nous défendre », a-t-il précisé.

« Notre ordre international fondé sur des règles a été conçu à une époque pré-numérique, tandis qu’une cyberattaque majeure, par exemple, pourrait causer plus de dommages qu’une ‘bombe sale’, mais ne déclencherait pas techniquement une réponse de l’OTAN au titre de l’article 5. »

« Ligne Maginot moderne »

Les commentaires de Tobias Ellwood se reflètent dans les observations du secrétaire britannique à la Défense Ben Wallace sur la nécessité de moderniser les forces armées en réponse à la menace de la cyberguerre.

En parlant dans le cadre de la conférence annuelle virtuelle du Parti conservateur britannique qui s’est terminée le 6 octobre, M. Wallace a déclaré que la stratégie de l’OTAN est « toujours assez concentrée sur les brigades de chars, les escadrons aériens et les navires » comme moyen de riposter aux adversaires « comme si leur quantité en elle-même était en quelque sorte la solution ».

« Il ne s’agit pas de rester en formations statiques de brigades blindées et attendre, presque comme si on était une ligne Maginot moderne, qu’une importante force armée sorte des forêts pour vous attaquer, alors qu’en fait elle vous a contourné », a-t-il martelé.

« Il y a un programme de modernisation en cours en ce moment qui […] reconnaît que c’est comme ça que nous devons changer. »

Huawei a nié à plusieurs reprises sa collusion avec l’État-parti chinois et n’a pas répondu pour le moment à une demande de commentaires d’Epoch Times.

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