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plus-iconNutrition et maladies inflammatoires de l’intestin

L’eau de coco, une aide potentielle contre la rectocolite hémorragique

Gérer une rectocolite hémorragique, c’est souvent composer avec l’imprévisible : poussées de la maladie, aliments déclencheurs propres à chacun et contraintes alimentaires parfois lourdes. Pourtant, des données récentes suggèrent qu’une intervention simple — boire de l’eau de coco deux fois par jour — pourrait aider certains patients à atteindre une rémission. Les recherches mettent en avant le rôle du potassium, associé aux propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes de l’eau de coco, pour améliorer la santé intestinale.

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Photo: folkrutood/Shutterstock

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Durée de lecture: 6 Min.

« Pendant longtemps, même les gastro-entérologues disaient aux patients que l’alimentation ne faisait aucune différence », explique dans Epoch Times Ashley Oswald, diététicienne en nutrition fonctionnelle. « Aujourd’hui, on arrive vraiment à un tournant : on ne l’entend presque plus dire, et c’est une excellente nouvelle. »
La rectocolite hémorragique (RCH), cette maladie inflammatoire chronique de l’intestin, qui touche environ 100 000 à 120 000 personnes en France, provoque un gonflement, une irritation et des ulcérations du côlon. Elle fait partie des deux grandes formes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), l’autre étant la maladie de Crohn, qui entraîne des troubles similaires tout au long du tube digestif.
Longtemps considérée comme une maladie auto-immune incurable à forte composante génétique, la rectocolite hémorragique peut néanmoins être influencée par l’alimentation. En particulier, l’éviction de nombreux ingrédients issus des produits ultra-transformés et l’adoption d’un régime de type méditerranéen semblent jouer un rôle clé.
L’eau de coco peut désormais s’ajouter à la liste des aliments susceptibles de réduire les symptômes et l’inflammation.

Pourquoi l’eau de coco pourrait être efficace

Une étude publiée l’an dernier dans Clinical Gastroenterology and Hepatology a montré que plus de la moitié des patients atteints de rectocolite hémorragique qui buvaient de l’eau de coco deux fois par jour étaient en rémission au bout de huit semaines — soit presque deux fois plus que ceux ayant reçu un placebo.
L’efficacité de l’eau de coco reposerait sur plusieurs mécanismes. Ses propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes pourraient apaiser l’irritation de la muqueuse intestinale. Les auteurs de l’étude indiquent que les patients ayant consommé de l’eau de coco ont présenté des améliorations visibles lors des endoscopies, une diminution des marqueurs inflammatoires et une évolution favorable de la composition du microbiote.
La boisson semble également remodeler le microbiome intestinal, en augmentant les bactéries bénéfiques et en réduisant les espèces délétères.
« Nous savons que l’alimentation peut modifier le microbiote en seulement deux à trois jours après un changement alimentaire », souligne Ashley Oswald. « Savoir que l’eau de coco peut influencer certaines maladies vaut vraiment la peine d’être essayé chez les personnes qui en souffrent, en parallèle d’un retour à une alimentation simple, à base d’aliments bruts. L’eau de coco peut s’intégrer à un programme nutritionnel global. »
Les participants qui buvaient de l’eau de coco ont également présenté, au terme des huit semaines, une augmentation significative de leurs apports en macronutriments — protéines, lipides et glucides — ainsi qu’en potassium et en fibres.
Selon Ashley Oswald, l’eau de coco pourrait ainsi aider toute personne souffrant de diarrhées, de maladies inflammatoires ou de dysbiose, c’est-à-dire d’un déséquilibre du microbiote intestinal.

La puissance du potassium

L’eau de coco est particulièrement riche en potassium : 25 cl en contient autant qu’une banane de taille moyenne. Or, ce minéral essentiel est souvent déficitaire chez les personnes atteintes de rectocolite hémorragique, en raison des diarrhées, de certains traitements médicamenteux et de l’inflammation du côlon, qui ralentit l’absorption des minéraux et des liquides. Le reconstituer peut donc faire partie intégrante de la prise en charge.
« En cas de diarrhées fréquentes, de vomissements ou de prise de corticoïdes, compenser les pertes de potassium peut avoir des bénéfices importants », précise la spécialiste.
La déshydratation est également un point de vigilance, surtout lors des poussées de la maladie. Certains médicaments, comme les corticoïdes et certains immunosuppresseurs, peuvent augmenter la diurèse et perturber l’équilibre hydrique. Les pertes sanguines liées aux selles sanglantes peuvent, elles aussi, contribuer aux déséquilibres en liquides et en électrolytes.
Une étude menée chez des femmes américaines a montré que celles ayant un apport alimentaire suffisant en potassium étaient moins susceptibles de développer une MICI. Les chercheurs ont ensuite réalisé des tests en laboratoire révélant que le potassium favorise les cellules immunitaires régulatrices tout en réduisant celles qui entretiennent l’inflammation, même lorsque le système immunitaire est déjà activé. Les déséquilibres ou dysfonctionnements des cellules immunitaires jouent un rôle clé dans le développement des maladies auto-immunes.
Les auteurs de l’étude de 2024 parue dans Clinical Gastroenterology and Hepatology indiquent que leurs résultats sont comparables à ceux d’un essai clinique randomisé ayant évalué la transplantation de microbiote fécal associée à des régimes anti-inflammatoires chez des patients atteints de rectocolite hémorragique légère à modérée.
Dans le cas de l’eau de coco, l’approche est plus douce. Les transplantations de microbiote fécal — qui consistent à transférer les selles d’un donneur sain vers l’intestin d’un patient par coloscopie, gélule ou lavement — ne sont pas encore accessibles aux patients atteints de MICI en dehors des protocoles de recherche.
Pour les personnes souffrant de rectocolite hémorragique ou d’autres pathologies inflammatoires, l’eau de coco représente donc, selon Ashley Oswald, une expérimentation intéressante : une option accessible, à faible risque, à intégrer dans une stratégie nutritionnelle globale qui reconnaît pleinement l’impact de l’alimentation sur la maladie.
« Cela vaut vraiment la peine d’essayer, pour les personnes confrontées à ces maladies, de revenir à une alimentation à base d’aliments simples et naturels, et d’y inclure éventuellement un peu d’eau de coco. »
 
Amy Denney est journaliste spécialisée dans la santé à Epoch Times. Elle est titulaire d'une maîtrise en journalisme d'affaires publiques de l'université de l'Illinois à Springfield et a remporté plusieurs prix pour ses enquêtes et ses reportages sur la santé. Elle couvre le microbiome, les nouveaux traitements et le bien-être intégratif.

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