RATP: des dizaines d’élus sont pour l’ouverture à la concurrence mais pas pour la privatisation

Par Nicolas Lecaussin
14 avril 2023 16:21 Mis à jour: 29 avril 2023 18:23

On ne peut que saluer l’initiative de 81 parlementaires de la droite et du centre, LR et UDI (députés, sénateurs, députés européens) qui, dans une tribune publiée dans Le Figaro, s’élèvent contre tout report de l’ouverture de la mise en concurrence de la RATP.

Les politiques français, même ceux de droite, ont trop souvent préféré défendre les « services publics à la française » et refuser les grands changements apportés par la mondialisation et la concurrence dans tous les domaines. Sont-ils en train de changer ? Il serait temps car dans les autres pays, les politiques ont compris depuis longtemps les bénéfices de l’économie de marché et les défauts de l’interventionnisme étatique. « Les voyageurs, écrivent les auteurs de cette tribune, sont non seulement en droit d’exiger un service minimum digne de ce nom, mais, plus encore, en droit d’exiger la mise en concurrence pour une meilleure qualité de service. C’est pourquoi nous demandons que le réseau de transports francilien fonctionne sur le même principe que l’ensemble des autres réseaux de transports de France : quand l’exploitant ne peut plus faire ou qu’un concurrent peut faire mieux, on le change! ». Oui, c’est aux consommateurs et aux clients de choisir le meilleur. Sauf que les élus excluent la privatisation de la RATP. Ils pensent qu’on peut instaurer une concurrence dans le réseau de transports publics sans les confier au privé.

Comment ?

Il est difficile de le comprendre car on s’imagine que ces élus savent très bien que la RATP est subventionnée par la région et l’État. L’entreprise publique a bénéficié en 2021 de 21 milliards d’euros sur 4 ans (2021-2024). Comment instaurer une concurrence avec d’autres entreprises si la RATP est biberonnée à l’argent public ? Comment gérer normalement un personnel composé d’ agents publics ayant pratiquement un statut de fonctionnaire avec les privilèges qui vont avec, et qu’on ne peut pas licencier ?

Enfin, les signataires de la tribune n’ignorent pas que la RATP est présente dans 16 pays, à savoir en France, Afrique du Sud, Algérie, Arabie saoudite, Australie, Belgique, Hong Kong, Égypte, aux États-Unis, en Italie, au Maroc, aux Philippines, au Qatar, au Royaume-Uni, en Serbie et en Suisse où elle est en concurrence avec diverses entreprises. Il serait normal qu’il en soit de même en Île-de-France et que d’autres profitent de ce marché. Pour cela, il faut que la concurrence soit juste et la RATP privatisée. Encore un effort, chers élus de la République !

Article écrit par Nicolas Lecaussin. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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