Logo Epoch Times

Reconnaissance de l’État de Palestine par Paris : décision « historique et courageuse » contre « récompense au terrorisme »

top-article-image

Le président Emmanuel Macron s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations unies (ONU) organisée par la France et l'Arabie saoudite en faveur d'une solution à deux États entre la Palestine et Israël, le 22 septembre 2025 à New York.

Photo: Spencer Platt/Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 5 Min.

L’Autorité palestinienne n’a pas caché sa satisfaction ce lundi soir. Après l’annonce officielle du président Emmanuel Macron concernant la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, les responsables palestiniens ont multiplié les déclarations enthousiastes, qualifiant cette décision de « moment historique » dans les relations franco-palestiniennes.
Cette reconnaissance marque un tournant significatif dans la diplomatie française au Moyen-Orient, plaçant Paris aux côtés des 139 États membres de l’ONU qui ont déjà franchi ce pas diplomatique crucial.
« Courage » et « conformité au droit international » : les mots de Ramallah
Le ministère des Affaires étrangères palestinien n’a pas ménagé ses éloges dans un communiqué officiel diffusé dans la soirée. Les autorités palestiniennes y saluent « la reconnaissance par la République amie de France de l’État de Palestine », une décision qu’elles considèrent comme « historique et courageuse ».
Cette reconnaissance est perçue par Ramallah comme parfaitement alignée sur le cadre juridique international. Le ministère palestinien souligne que cette décision respecte « le droit international et les résolutions des Nations unies », renforçant ainsi la légitimité de la démarche française sur la scène internationale.
Un soutien concret à la solution à deux États
Au-delà des aspects symboliques, cette reconnaissance revêt une dimension stratégique majeure pour l’avenir du processus de paix au Proche-Orient. Les autorités palestiniennes y voient un « soutien aux efforts déployés pour atteindre la paix et mettre en œuvre la solution à deux États ».
Cette position française intervient dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, où la question palestinienne reste au cœur des préoccupations internationales. En prenant cette décision, la France réaffirme son engagement en faveur d’une résolution négociée du conflit israélo-palestinien.
Emmanuel Macron, catalyseur d’un mouvement diplomatique européen
L’Autorité palestinienne ne s’est pas contentée de saluer la décision française, elle a également mis en avant le « rôle pionnier » joué par Emmanuel Macron dans cette dynamique de reconnaissance. Selon le ministère palestinien des Affaires étrangères, le président français a su « inciter de nombreux États » à emboîter le pas à la France.
Cette dimension d’entraînement pourrait s’avérer cruciale pour l’avenir. Si d’autres pays européens suivaient l’exemple français, cela pourrait créer une dynamique diplomatique favorable à la cause palestinienne au sein de l’Union européenne.
« Ce geste est une récompense pour le Hamas »
La réaction israélienne ne s’est pas fait attendre et s’avère particulièrement virulente. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a estimé qu’une reconnaissance de l’État palestinien serait « une récompense pour le terrorisme ». Cette critique reflète la position officielle de Tel-Aviv, qui considère cette démarche française comme contre-productive dans la lutte contre le Hamas.
Israël accuse Emmanuel Macron de « déstabiliser le Proche-Orient », dénonçant une approche unilatérale qui, selon les autorités israéliennes, compromettrait les chances d’une paix négociée. Cette reconnaissance est « très mal reçue par une majorité d’habitants » en Israël, « qui estiment que ce geste est une récompense pour le Hamas ».
Une « croisade contre l’État juif » 
Les critiques israéliennes ont pris une tournure particulièrement acerbe ces derniers mois. Israël a accusé Emmanuel Macron d’être en « croisade contre l’État juif », révélant la profondeur du désaccord diplomatique entre Paris et Tel-Aviv sur cette question cruciale.
Cette escalade verbale témoigne de l’isolement croissant d’Israël face à la reconnaissance progressive de l’État palestinien par la communauté internationale. Les « Israéliens et Américains fustigent la décision française », illustrant une opposition coordonnée des principaux alliés traditionnels d’Israël.
Des répercussions diplomatiques majeures
Cette reconnaissance française s’inscrit dans un contexte international complexe où 142 États reconnaissent l’État palestinien, soit les trois quarts des pays membres de l’ONU. La France rejoint ainsi une majorité écrasante de la communauté internationale, malgré les pressions de ses alliés traditionnels.
L’Allemagne a déclaré ne pas envisager une reconnaissance « à court terme », révélant des divisions au sein même de l’Union européenne sur cette question sensible. Cette position allemande contraste avec l’engagement français et pourrait compliquer l’émergence d’une position européenne unifiée.
La décision française marque un tournant diplomatique majeur qui redéfinit les équilibres au Proche-Orient, plaçant Paris en opposition frontale avec Israël tout en renforçant sa crédibilité auprès du monde arabe et des pays du Sud.
Avec AFP