Le régime chinois reconnait coupables le fils et l’épouse de l’ancien patron de la sécurité

21 juin 2016 07:27 Mis à jour: 21 juin 2016 22:33

Selon les médias d’État chinois, le fils et la femme de Zhou Yongkang, le patron déshonoré de la sécurité du Parti communiste chinois (PCC), ont été récemment condamnés à de longues peines de prison.

Le 15 juin dernier, l’agence de presse officielle Xinhua a annoncé que Zhou Bin, fils de Zhou Yongkang âgé de 44 ans et Jia Xiaoye, sa deuxième épouse âgée de 47 ans, ont été accusés de corruption et d’autres crimes lorsque Zhou Yongkang était au pouvoir.

Le tribunal populaire intermédiaire de Yichang dans la province du Hubei au centre de la Chine a condamné Zhou Bin, un homme d’affaires, à 18 ans de prison et à une amende de 350 millions de yuans (environ 47 millions d’euros). Jia Xiaoye, l’ancienne journaliste de la chaine de  télévision officielle CCTV, a été condamnée à 9 ans de prison et à une amende de 1 million de yuans (environ 134 000 d’euros). Les deux ont plaidé coupable.

Zhou Bin et Jia Xiaoye sont les dernières personnes liées à Zhou Yongkang à être punis pour avoir profité du poste important de Zhou Yongkang afin de s’enrichir.

Selon Caixin, une publication économique chinoise, Zhou Bin avait utilisé l’influence politique de son père pour bâtir un empire commercial tentaculaire d’un milliard de dollars en Chine et à l’étranger. Il a été arrêté en décembre 2013, probablement dans le cadre des enquêtes préliminaires sur Zhou Yongkang.

On ne connait pas grand-chose sur Jia Xiaoye, la seconde épouse de Zhou Yongkang. Caixin affirme que Li Dongsheng, un ancien haut fonctionnaire de la sécurité, avait introduit Jia à Zhou Yongkang en 2001 en espérant d’obtenir des faveurs politiques de ce dernier. Li Dongsheng a été nommé vice-ministre de la sécurité publique deux ans après que Zhou Yongkang ait pris dans ses mains l’appareil de la sécurité du régime. Et cela malgré le fait que Li Dongsheng n’avait pas d’expérience dans le système de sécurité.

Au cours des dernières années, les alliés proches de Zhou Yongkang dans le très lucratif secteur pétrolier d’État, comme Jiang Jiemin et Liao Yongyuan, ainsi que ses serviteurs comme Ji Wenlin, ont été placés sous enquête par l’agence de discipline interne du PCC et plus tard reconnus coupables et condamnés à des longue peines de prison.

Le patron de la sécurité
Lorsque  Zhou Yongkang est devenu chef de la Commission des affaires politiques et juridiques – un petit mais puissant organe du Parti – et membre du Comité permanent du Politburo en 2007, il a transformé l’appareil de sécurité du régime à des fins personnel.

Zhou Yongkang a obtenu un budget plus important que celui de l’Armée populaire de libération et il est rapidement acquis une telle influence que la presse chinoise à l’étranger le décrivait comme un rival politique de Hu Jintao, alors dirigeant du Parti.

Même après que Zhou Yongkang ait démissionné en 2012, son influence persistait :  Luo Yu, le fils du chef révolutionnaire Luo Ruqing, a décrit à l’époque l’appareil de sécurité comme un « système de sécurité de Zhou Yongkang sans Zhou Yongkang ».

Compte tenu de sa position, on aurait pu penser que Zhou Yongkang était à l’abri de la campagne anti-corruption de l’actuel dirigeant du Parti Xi Jinping. Mais il a été officiellement placé sous enquête en juillet 2014 et condamné à la perpétuité en juin 2015, officiellement pour corruption et divulgation de secrets d’État.

Toutefois, Zhou était coupable de crimes beaucoup plus terribles lors de son mandat de patron de la sécurité.

À l’approche des Jeux olympiques de Pékin 2008, Zhou Yongkang a utilisé l’énorme contingent de police et des unités paramilitaires pour réprimer brutalement les Tibétains, les Ouïghours, les Chrétiens clandestins chinois, les prisonniers de conscience et les pratiquants de Falun Gong.

Zhou Yongkang a également été accusé par des porte-paroles du Parti d’avoir supervisé les prélèvements forcés d’organes sur les prisonniers. Huang Jiefu, l’ancien vice-ministre de la santé, a fait une telle accusation dans une interview donnée à une chaîne de télévision pro-Pékin. Huang n’a pas mentionné que des prisonniers de conscience, principalement des pratiquants de Falun Gong, avaient été massivement tués pour leurs organes. Mais il a décrit cette industrie comme « macabre et obscure », un indice révélant qu’elle cache plus d’horreurs que la simple utilisation d’organes de prisonniers condamnés à mort.

Par ailleurs, la récente condamnation du fils et de la deuxième épouse de Zhou Yongkang suit l’adoption de la résolution 343, dans laquelle la Chambre des représentants des États-Unis a demandé au régime chinois de cesser immédiatement les prélèvements forcés d’organes sur des pratiquants de Falun Gong et sur les autres prisonniers de conscience.

Des événements semblables – que ce soit une coïncidence ou non – ont eu lieu en 2013 après que le Parlement européen ait adopté une résolution similaire contre les prélèvements forcés d’organes en Chine (Ndr. Une résolution qui pourrait aller encore plus loin dans les prochaines semaines). Un peu plus d’une semaine après cette résolution européenne, les enquêteurs du Parti avaient arrêté Li Dongsheng, l’homme qui avait présenté Zhou Yongkang à sa seconde épouse. Au moment de son arrestation, Li dirigeait également le « Bureau 610 », une organisation extrajudiciaire du genre Gestapo, établie pour mener la campagne de la persécution du Falun Gong en Chine.

Version anglaise : Chinese Regime Convicts Son and Wife of China’s Ex-security Czar

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