Un collégien de 14 ans a tenu des propos particulièrement menaçants pendant un cours d’éducation civique consacré à la liberté d’expression.
Les faits se sont déroulés le jeudi 12 novembre dans le collège La Grange du Bois à Savigny-le-Temple. Un adolescent de 14 ans scolarisé en classe de 3e est soupçonné d’avoir menacé un professeur d’histoire et de géographie pendant un cours d’éducation civique organisé dans la matinée.
Pendant ce cours, l’enseignante a notamment évoqué la liberté d’expression. Elle en a profité pour montrer à ses élèves des photos des rassemblements ayant eu lieu après l’attentat islamiste perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
Selon Le Parisien, l’adolescent incriminé aurait ensuite déclaré à son enseignante : « Je vais te découper comme Samuel Paty ! »
Des menaces particulièrement inquiétantes faisant allusion à l’assassinat barbare du professeur d’histoire et de géographie de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) commis le 16 octobre par un islamiste russe d’origine tchétchène qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves pendant un cours d’éducation civique.
Âgée de 33 ans, l’enseignante menacée a aussitôt prévenu la direction du collège de La Grange du Bois et celle-ci a alerté les forces de l’ordre dans la foulée. Le mis en cause a ensuite été appréhendé aux alentours de 12 h 15.
D’après Le Parisien, la police a découvert un pistolet à impulsion électrique dans les affaires de l’adolescent. Pendant son audition, il a admis avoir tenu les propos qui lui étaient reprochés, tout en affirmant qu’il « chantait une chanson de rap qui parlait de Samuel Paty ».
Il y a quelques jours, un rappeur baptisé « Maka » a diffusé un morceau intitulé S***** P*** qui évoque de manière abjecte l’enseignant décapité le 16 octobre dernier.
« On découpe comme Samuel Paty, sans empathie », scande notamment le rappeur qui se présente muni d’une machette devant des voitures brûlées dans le clip accompagnant ce titre infâme.
Un collégien menace sa prof de la «découper comme Samuel Paty»
➡️ Alors que l’enseignante montrait des photos de manifestations relatives à l’attentat contre Charlie Hebdo >https://t.co/s706hMl63S pic.twitter.com/FMspLonEfY
— Le Parisien (@le_Parisien) November 13, 2020
La justice ne retient pas le chef d’apologie du terrorisme
Entendu par les policiers, le père du collégien a affirmé que son fils, de confession musulmane, n’était « pas radicalisé ». L’enseignante et le directeur du collège La Grange du Bois ont déposé plainte.
Le suspect devait être présenté au parquet de Melun ce vendredi en vue d’une mise en examen pour « menace de mort sur une personne chargée d’une mission de service public, apologie du terrorisme et port d’arme prohibé de catégorie D ».
Selon Le Parisien, la justice n’a finalement pas retenu le chef d’apologie du terrorisme. Remis en liberté, le mis en cause sera jugé ultérieurement pour « menace de mort sur une personne chargée d’une mission de service public et port d’arme prohibé de catégorie D ».
Il devrait également faire l’objet d’une sanction disciplinaire de la part du collège où il est scolarisé. D’après le directeur de l’établissement, l’adolescent avait déjà été renvoyé à deux reprises « pour des problèmes de comportement » qui ne seraient pas liés à l’incident ayant eu lieu le 12 novembre.
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