Selon le gouverneur de la Banque du Canada, la taxe carbone est responsable de 16% de l’inflation du pays

Le gouverneur de la Banque du Canada estime que l'inflation chuterait de 16% si Ottawa supprimait la taxe carbone.

Par Noé Chartier
5 novembre 2023 04:59 Mis à jour: 5 novembre 2023 04:59

Selon Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada, si le gouvernement libéral abandonnait totalement la taxe carbone, l’inflation au Canada chuterait de 16%.

M. Macklem a apporté ces informations lors de son témoignage devant la commission des finances de la Chambre des communes du pays le 30 octobre.

« Une telle mesure entraînerait une baisse ponctuelle de l’inflation de 0,6 point de pourcentage », a précisé M. Macklem en réponse à une question posée par le député conservateur Philip Lawrence. L’inflation est actuellement de 3,8% au Canada.

M. Macklem était venu pour parler de la dernière décision de la banque centrale canadienne de maintenir son taux d’intérêt à 5%.

La banque centrale lutte contre une inflation élevée depuis des mois, et M. Macklem explique que son travail est rendu plus difficile par les dépenses du gouvernement.

« Il serait utile que les politiques monétaire et fiscale aillent dans la même direction ! »

« N’importe quel manuel d’économie vous dira que réduire les dépenses publiques aura tendance à ralentir la croissance, à augmenter le taux de chômage et à réduire l’inflation. »

Le député lui a demandé si l’abandon de la taxe carbone lui faciliterait la tâche, compte tenu de la « baisse importante de l’inflation » qu’elle entraînerait. Selon M. Macklem, la taxe n’aurait d’effet sur l’inflation que pendant un an.

Les conservateurs canadiens, sous la houlette de Pierre Poilievre, ont régulièrement soulevé la question du coût de la vie, accusant le gouvernement libéral au pouvoir de faire grimper l’inflation avec des dépenses qui creusent le déficit et d’imposer trop de surtaxes sur les carburants.

La taxe carbone ajoute plus de 17 centimes au litre de mazout léger dans la plupart des provinces, et le gouvernement central d’Ottawa cherche à la porter à plus de 45 centimes le litre d’ici à 2030.

Il y a une semaine, les libéraux ont partiellement fait marche arrière sur la surtaxe, en annonçant une pause de trois ans sur la taxe fédérale au carbone sur le mazout de chauffage. Cette décision touche principalement les provinces de l’Atlantique.

« Les Canadiens de l’Atlantique nous ont clairement fait savoir, par l’intermédiaire des députés de la région, que (…) certaines caractéristiques de la taxe devront être ajustées afin que chacun y trouve son compte », a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau lors de l’annonce de la mesure le 26 octobre.

Le gouvernement avait précédemment affirmé que les Canadiens recevaient davantage de subventions climatiques qu’ils n’en payaient via la taxe carbone. Le directeur parlementaire du budget avait contesté cette affirmation en mars.

Les critiques se sont emparés de cette initiative pour dire que si les paiements d’incitation à la lutte contre le changement climatique profitaient réellement aux Canadiens, une pause dans la surtaxe sur le mazout de chauffage ne serait pas nécessaire.

« N’est-ce pas un aveu que la taxe carbone de Trudeau rend la vie beaucoup moins abordable ? », a demandé le premier ministre de la province du Saskatchewan, Scott Moe, sur les médias sociaux le 26 octobre. Il a ajouté que la pause n’aurait pas d’incidence sur sa province, où plus de 90% des ménages se chauffent au gaz naturel.

Le 30 octobre, M. Moe a déclaré qu’il cesserait d’exiger le paiment de cette taxe carbone si l’exemption n’était pas étendue au Saskatchewan.

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