Sommet de Paris sur l’IA : Londres et Washington n’adhèrent pas à la déclaration signée par 58 pays

Le Président Emmanuel Macron discute avec des participants au campus de startups Station F lors d'un événement en marge du Sommet d'action sur l'intelligence artificielle à Paris, le 11 février 2025.
Photo: AURELIEN MORISSARD/POOL/AFP via Getty Images
Les États-Unis et le Royaume-Uni ne figurent pas parmi les 58 premiers pays signataires de la déclaration pour une intelligence artificielle (IA) « ouverte », « inclusive » et « éthique » publiée mardi à l’issue du Sommet pour l’action sur l’IA à Paris.
Les signataires, qui incluent la Chine, la France et l’Inde (les deux co-organisateurs de l’événement), ainsi que l’Union européenne et la Commission de l’Union africaine, se sont aussi prononcés pour une coordination renforcée de la gouvernance de l’IA nécessitant un « dialogue mondial » et ont appelé à éviter « une concentration du marché » afin que cette technologie soit plus accessible.
Un observatoire de l’impact énergétique de l’IA
« Rendre l’intelligence artificielle durable pour les populations et la planète » est aussi cité comme l’une de leurs priorités. À cette fin, la création d’un observatoire de l’impact énergétique de l’intelligence artificielle piloté par l’Agence internationale de l’énergie a été officialisé lors du sommet, comme une coalition pour une IA durable qui entend réunir les entreprises leaders dans le secteur.
« Nous posons là les bases, à côté de l’innovation et de l’accélération, de ce qui va permettre à l’IA d’advenir et de tenir, c’est-à-dire les clés de la confiance », a commenté le président français Emmanuel Macron, en conclusion du sommet qui se tenait au Grand Palais.
« Tester et comprendre l’IA avant de la réglementer »
L’absence des États-Unis et du Royaume-Uni de la liste des signataires montre toutefois des divisions sur le sujet.
Lors de son discours dans le cadre de ce sommet, le vice-président américain J.D. Vance a défendu la position de son pays en mettant en garde contre une « régulation excessive » de l’intelligence artificielle qui « pourrait tuer une industrie en plein essor ».
« Nous n’adhérons qu’à des initiatives qui sont dans l’intérêt national du Royaume-Uni », a déclaré un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer.
Le gouvernement a « travaillé avec les Français tout au long du processus » et ceux-ci « restent un de nos plus proches partenaires dans tous les domaines de l’IA », a-t-il ajouté. « Nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur toutes les parties de la déclaration mais nous allons continuer à travailler avec la France sur d’autres initiatives », a poursuivi ce porte-parole.
Mi-janvier, Keir Starmer s’est engagé à faire du Royaume-Uni un « leader mondial » de l’intelligence artificielle. Il a annoncé un plan d’action visant à attirer les entreprises du secteur en leur laissant tester au Royaume-Uni leurs innovations avant toute régulation.
« Nous allons suivre notre propre voie : tester et comprendre l’IA avant de la réglementer, afin de nous assurer que lorsque nous le ferons, ce sera de manière proportionnée et sur la base de données scientifiques », avait-il alors déclaré.
Dans une première liste diffusée par l’Élysée, la Suède figurait à deux reprises, tandis que le Monténégro a finalement été retiré de la liste des signataires.

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