Le spectacle que le Parti communiste chinois ne veut pas que vous voyiez

Par Catherine Yang
29 juin 2021 20:09 Mis à jour: 29 juin 2021 20:14

Rien n’effraie autant le Parti communiste chinois (PCC) que le regain de popularité de la culture traditionnelle, or c’est ce qu’incarnent les scènes et la musique remarquables de Shen Yun Performing Arts.

La mission de Shen Yun, basé à New York, est de faire revivre cinq mille ans de civilisation chinoise. Cinq mille ans d’une culture ancienne qui repose sur l’harmonie entre le ciel, la terre et l’homme, d’une culture que l’on dit transmise par le divin. C’est bien là tout ce que le PCC s’efforce de détruire depuis ses débuts.

« Absolument, elle est désignée comme indésirable. C’est la plus grande menace pour le Parti communiste chinois », affirme Jared Madsen, l’un des maîtres de cérémonie de Shen Yun. « Si les gens croient qu’il y a quelque chose au-delà du Parti communiste chinois, qu’il y a quelque chose de plus élevé […] ça représente une menace des plus importante. »

C’est pourquoi le PCC a tout fait pour faire annuler Shen Yun. Crever les pneus des bus de la tournée ; lancer des bataillons de trolls sur Internet pour attaquer l’image de la compagnie ; envoyer des lettres aux consulats, aux responsables locaux pour rappeler la fragilité des relations diplomatiques avec la Chine, à préserver à tout prix en boycottant la troupe ; contacter en personne (ou via des mandataires) les théâtres pour exiger l’arrêt du spectacle. Cette ingérence, qui dure depuis plus de dix ans, est bien documentée et se retourne souvent contre le Parti lui-même.

Ces mesures peuvent paraître extrêmes, car Shen Yun n’est pas même un spectacle politique. Il s’agit d’un spectacle de danse classique chinoise. On peut y voir les danses ethniques et folkloriques des quelque cinquante groupes minoritaires qui existent en Chine, entendre des solos de bel canto ou un orchestre symphonique mêlant les traditions orientales et occidentales. Les spectateurs sortent du théâtre rayonnants, encouragés et repus d’avoir pu apprécier la culture authentique de la Chine, peu connue en Occident, précisément parce que le Parti essaye de l’effacer.

« Fondamentalement, le Parti communiste chinois est un régime athée. Shen Yun reflète 5 000 ans de culture chinoise, et la culture chinoise est enracinée dans le divin. Tous les différents types de courants liés au divin, comme le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme, vont directement à l’encontre des principes athées du communisme », explique M. Madsen.

Le PCC a peur parce que Shen Yun montre la Chine d’avant le communisme.

Jared Madsen, maître de cérémonie pour Shen Yun Performing Arts (Shen Yun Performing Arts)

Qu’est-ce que la culture traditionnelle ?

L’une des méthodes utilisées par le PCC pour tenter de discréditer Shen Yun consiste à créer ses propres troupes de danse pour les envoyer dans le monde entier.

Jared Madsen : « Ils ont créé toutes ces compagnies […] qu’ils ont envoyées aux États-Unis. Avez-vous entendu parler de l’une d’entre elles ? Non, parce qu’elles n’étaient pas très bonnes. Pourquoi ? Parce que la propagande communiste n’intéresse personne. » Ces dernières années, le Parti a changé de méthode, se faisant le promoteur de la « culture traditionnelle » et exigeant des grandes organisations artistiques de mettre l’accent sur la danse « classique », ce qui n’est qu’une parade.

« Lorsqu’ils parlent de la culture traditionnelle chinoise, ils s’en servent pour essayer de promouvoir le communisme. Je veux dire qu’ici, on peut voir clair dans leur jeu. Ça reste de la propagande, et personne n’a envie de regarder ça », ajoute M. Madsen.

Il faut savoir que toutes les grandes organisations en Chine sont sous la tutelle de l’État. Selon le violoniste et chanteur de Shen Yun, Huang Peng, être artiste en Chine ou aux États-Unis c’est comme le jour et la nuit.

Huang Peng a connu une carrière prestigieuse en tant que violoniste. Il a étudié le violon avec son père dès son plus jeune âge et a passé avec succès les auditions pour faire partie d’un orchestre philharmonique réputé.

Mais en 1999, le PCC a lancé une campagne de persécution contre le Falun Gong, avec pour mot d’ordre de ruiner les moyens de subsistance et la réputation de ceux qui refusaient d’abandonner la pratique. Huang Peng fait partie des 100 millions de personnes en Chine qui suivaient cette pratique spirituelle, laquelle enseigne l’authenticité, la bienveillance et la tolérance. Il faisait également partie des quelque millions de personnes qui ne voulaient pas renoncer à leur foi. Il essayait d’expliquer à ses collègues et à son entourage la vérité sur le Falun Gong : que c’est une bonne méthode, qui enseigne la gentillesse, et que le PCC fait circuler des informations totalement fausses et calomnieuses à son sujet.

Un jour, Huang Peng parlait du Falun Gong à ses collègues musiciens lorsqu’un superviseur de l’orchestre l’a dénoncé. La police a alors saccagé son domicile puis l’a détenu 24 heures en le gardant éveillé. Pendant ce temps-là, sa mère se faisait arrêter illégalement. Il s’agissait de le contraindre à écrire et à signer une lettre par laquelle il accepterait de renoncer à sa pratique, et plus encore, accepterait de la dénigrer.

Il a refusé et a été licencié.

Son premier réflexe a été de chercher du travail dans une autre ville pour prendre un nouveau départ. Arrivé à l’aéroport, il a appris qu’il figurait sur la liste noire et s’est à nouveau vu arrêté et incarcéré. Sauf que cette fois, il allait devoir intégrer une « classe de transformation », un euphémisme pour parler d’un centre de lavage de cerveau, et il serait coupé du monde pendant deux mois.

La torture brutale et les prélèvements d’organes pratiqués par le PCC sur certains de ses propres citoyens, dont les pratiquants du Falun Gong, ont largement été documentés. Mais dans le cas présent, la torture de Huang Peng était mentale. Placé sous surveillance 24 heures sur 24, on le gavait de films pour lui laver le cerveau et on le menaçait de toutes les façons possibles. Sous cette énorme pression, il a finalement signé la fameuse déclaration. « Après être rentré chez moi, j’ai eu l’impression d’avoir un couteau planté dans le cœur », se rappelle-t-il. Il avait été contraint de faire ce qu’il ne voulait faire pour rien au monde, et cette persécution lui avait volé son intégrité. 

Les années suivantes, il a constamment été en fuite. Ne laissant pas ses regrets l’accabler, il a appris à fabriquer et à produire des tracts pour informer les gens sur la vérité concernant le Falun Gong. Il a enseigné à d’autres comment faire, et s’est vu de nouveau arrêté illégalement. Petit à petit, il a dû renoncer à son art, ce qui l’a dévasté, lui, ainsi que son père, mais sa croyance spirituelle était plus importante.

C’est en 2008 qu’il a entendu parler de Shen Yun pour la première fois. En 2014, il a pu quitter le pays. Il a ensuite passé avec succès l’audition lui permettant de faire partie de cette compagnie qu’il admirait.

« En Chine continentale, l’État ne permet pas aux personnes qui pratiquent le Falun Gong de se produire sur scène. Mais ici, nous avons la liberté de croyance. Je pense que c’est très important, en tant qu’artiste », conclut-il. 

Mais pourquoi Shen Yun ?

« La mission de Shen Yun est de faire revivre les 5 000 ans de culture traditionnelle chinoise », explique-t-il. « C’est une culture d’inspiration divine, et le message [que transmet cette culture] est divin. C’est un message de bonté, qui peut toucher le cœur des gens. »

Huang Peng, violoniste de Shen Yun Performing Arts (Shen Yun Performing Arts)

La vérité l’emporte

Shen Yun a été créé par un groupe d’artistes – certains ayant quitté la Chine, d’autres étant venus d’autres régions du monde – qui se sont réunis à New York pour faire ce qu’il leur était impossible dans leur pays.

Finalement, malgré l’influence énorme du PCC utilisant tout l’arsenal de l’État pour discréditer la compagnie, Shen Yun est devenu une production mondiale.

« Je me souviens d’un soir, en 2009 je crois, où nous avions trois compagnies [à ce moment-là], et j’ai reçu un appel téléphonique », explique Jared Madsen. « Les trois spectacles étaient complets. C’est à ce moment-là que le vent a tourné. À partir de ce jour-là, nous avons généralement fait salle comble. »

Aujourd’hui, Shen Yun compte sept compagnies qui font des tournées en simultané dans le monde entier, des centaines de représentations dans plus d’une centaine de villes à travers le globe. C’est la seule troupe à produire des spectacles qui cherchent non seulement à préserver, mais aussi à faire renaître la culture traditionnelle chinoise. Les spectateurs sont souvent attirés par les critiques élogieuses qui foisonnent, ils veulent voir à quoi ressemble la « meilleure compagnie de danse classique chinoise du monde » en pleine action.

Les spectateurs repartent comblés de toutes leurs attentes et plus encore, car Shen Yun est unique parmi les compagnies d’arts du spectacle, chorégraphiant plus d’une dizaine de nouvelles danses chaque saison, avec une production à grande échelle qui rivalise avec les pièces les plus somptueuses des grands opéras.

« Le niveau de cette production est incroyablement élevé », déclare Jared Madsen. « Déjà, rien que pour ça, on peut vraiment se plonger dans le spectacle. »

Mais si les costumes uniques, l’orchestre et les décors numériques sont éblouissants, Jared Madsen pense que les spectateurs emportent avec eux quelque chose de plus profond.

« Il y a cette quête constante chez l’homme de quelque chose de mieux, de plus grand, de plus magnifique – plus encore, de quelque chose de plus profond, de plus élevé. Tout ça. Et ici, tout y est », ajoute-t-il. « C’est vraiment ce que le spectacle apporte au monde, c’est vraiment ce qu’il fait ressentir ça aux spectateurs. »

« Cela dépasse vraiment un simple spectacle culturel. On retrouve des valeurs et des principes profonds », conclut-il.

Interviews menées par NTD Television.

Epoch Times est fier de sponsoriser Shen Yun Performing Arts. Pour plus d’informations, consultez le site.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.