Supplantée dans les médias américains par la fausse insurrection du Capitole, l’affaire Maxwell-Epstein touche pourtant le fond du problème

Par Dominick Sansone
11 juillet 2022 00:38 Mis à jour: 11 juillet 2022 08:34

L’ancienne figure mondaine de la jet‑set, Ghislaine Maxwell a été condamnée le 28 juin à 20 ans de prison pour trafic de jeunes femmes.

Pendant des années, Ghislaine Maxwell a manipulé des fillettes qu’elle a ensuite laissé aux mains de son petit‑ami milliardaire Jeffrey Epstein. Celles‑ci ont ensuite été violées, prostituées, etc.

Selon des documents, le nombre de mineures abusées sexuellement est ahurissant. Mais le nombre élevé de personnalités ayant visité la tristement célèbre « île d’Epstein », surnommée par les locaux « l’île des pédophiles », voilà un point d’autant plus inquiétant : des célébrités hollywoodiennes, des hommes politiques, un membre de la famille royale britannique, etc. Tous ont été consignés dans les journaux de vol du jet privé de Jeffrey Epstein, le « Lolita Express ».

On aurait pu s’attendre à ce que tous les grands médias s’intéressent à cette affaire sans précédent, que le procès soit évoqué aux heures de grande écoute par toutes les chaînes d’informations du câble, que le public soit encouragé à suivre l’évolution du dossier dans ses moindres détails, qu’il y ait des débats, des talk‑shows pour tenter d’expliquer une telle dérive ou des émissions visant à élucider l’implication de certaines personnalités, etc.

Mais non, il n’y a rien eu de tout cela. Rien.

L’affaire Maxwell est passée aux oubliettes cédant la place au spectaculaire procès de Donald Trump accusé d’avoir fomenté le « coup d’État du 6 janvier ».

En réalité, d’ici quelques semaines, l’affaire Ghislaine Maxwell sera totalement enterrée. La plupart des gens ne se souviendront pas même de son nom. Quelques-uns retiendront encore celui de Jeffrey Epstein. Par contre nous continuerons à être bombardés d’informations sur « l’affreux Donald Trump » pendant un bon moment, grâce au Comité du 6 janvier mis en place par la Maison Blanche. Cette série d’audiences du Congrès en cours actuellement vise prétendument à déterminer le rôle exact de l’ancien président dans l’ « insurrection » et focalise toute l’attention des médias.

Mme Maxwell (et l’affaire Epstein en général) ne présente aucun avantage politique pour les tenants du pouvoir. Au contraire, l’île Epstein constitue la preuve flagrante de la décadence morale et du caractère véreux de la nouvelle aristocratie mondiale.

Cela fait des années que les allégations de crime généralisé entachent cette prétendue élite. Quelques‑uns se consacrent courageusement à faire toute la lumière sur ces milieux ultra‑fermés, des journalistes d’investigation qui suivent diverses activités discrètes, telles que les réseaux pédophiles, par exemple. Grâce à leurs efforts continuels, mais aussi grâce à l’essor d’Internet et des nouvelles formes de communication, la réalité dépravée de l’île Epstein a finalement été exposée au grand jour.

Cette situation est embarrassante pour la classe dirigeante. Jusque‑là, ceux qui contrôlaient le narratif des grands médias ont toujours eu les moyens de purger ce type d’allégations. L’argent, le pouvoir et la subornation ont permis que les activités criminelles de l’île d’Epstein demeurent cachées au profane.

Bien des personnalités se sont rendues sur l’île. On estime que l’ancien président Bill Clinton a pris place à bord du Lolita jusqu’à 26 fois. Ghislaine Maxwell a assisté au mariage de sa fille, Chelsea Clinton et Jeffrey Epstein a visité la Maison Blanche au moins 17 fois.

L’homme d’affaires a finalement été arrêté pour trafic sexuel en 2019. Il se serait suicidé en cellule dans l’attente de son procès. Sa mort a eu lieu dans des circonstances étranges, et beaucoup pensent qu’il a été tué. Il était en mesure de livrer le nom de nombreuses personnalités extrêmement influentes. Le suicide d’Epstein s’ajoute à une longue liste de décès malheureux chez les anciens associés des Clinton.

Les manœuvres visant à atténuer l’ampleur de l’affaire Epstein continuent. L’agence de presse Reuters, par exemple, n’a pas manqué de venir au secours de Bill Gates. Grâce à ses « fact‑checkers » nous sommes assurés désormais que les rumeurs selon lesquelles le patron de Microsoft a visité l’île sont absolument fausses. Reuters a tout de même dû admettre que Bill Gates et Jeffrey Epstein se côtoyaient et s’étaient souvent rencontrés.

Dans l’affaire Epstein, il n’y a qu’un seul aspect soigneusement mis en avant par les médias : le fait que Jeffrey Epstein et Donald Trump se connaissaient. Jeffrey Epstein était un milliardaire américain, Donald Trump aurait‑il pu l’éviter ? « Je le connaissais comme tout le monde à Palm Beach le connaissait », a déclaré Trump aux journalistes en 2019.

Pourtant, Donald Trump s’est fermement positionné contre Epstein depuis longtemps déjà, et ce, à une époque où la plupart des hommes politiques et personnalités continuaient à visiter son île.

Donald Trump méprisait clairement Jeffrey Epstein pour son comportement. Contrairement à Bill Clinton, Donald Trump n’a jamais été sur l’île, et tous les vols qu’il a pris dans les jets privés d’Epstein ont eu lieu bien avant la première enquête sur Epstein pour sollicitation d’une mineure à des fins de prostitution (en 2005).

Par ailleurs, il est également établi que Donald Trump a eu l’occasion de renvoyer Jeffrey Epstein de sa station balnéaire Mar‑a‑Lago, en Floride.

Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’Epstein avait agressé sexuellement une mineure.

Donald Trump apparaît également dans une vidéo de 2016 dénonçant les voyages de Clinton sur l’île d’Epstein. Trois ans avant l’arrestation et le prétendu suicide d’Epstein, force est d’admettre en visionnant cette vidéo que Trump n’éprouvait que du mépris à son égard tout en étant parfaitement au fait de ses activités.

Mais cet article ne vise pas à défendre Donald Trump ni à le réhabiliter. Les faits énoncés ci‑dessus servent avant tout à exposer les moyens qu’emploie la classe dirigeante actuelle pour étouffer le scandale Epstein.

Certes, s’il y avait la moindre parcelle de preuve pour compromettre Trump alors l’affaire aurait toute la place qu’elle mérite, les médias seraient en branle et passeraient le sujet en boucle.

Ceci n’étant pas le cas, les grands médias ont tout intérêt à rester focalisés sur les émeutes du 6 janvier au Capitole et à mener une attaque frontale grâce à la prétendue « tentative de coup d’État ».

C’est à cet effet qu’a été créé le fameux comité de la Maison Blanche en charge d’enquêter sur les événements et que nous pouvons suivre actuellement en ligne. Le « comité du 6 janvier » (comme on l’appel communément) n’est rien d’autre qu’un stratagème politique. Au vu de témoignages qui seraient tout simplement irrecevables dans une véritable court de justice, sa légitimité est contestable.

Prenons, par exemple, le témoignage de Mme Hutchinson, 25 ans. Mme Hutchinson est l’ancienne assistante du chef du cabinet présidentiel de Donald Trump, Mark Meadows. Selon son témoignage, Donald Trump aurait totalement perdu son sang froid face à un agent des services  secrets refusant de l’emmener au Capitole où les gens se rassemblaient. « [M. Trump] s’est jeté sur le volant de la voiture puis sur l’agent », a‑t‑elle dit.

Mais Mme Hutchinson n’était pas dans la voiture… C’est une histoire dont elle « a entendu parler ».

Eh oui, ce témoignage est grotesque et contredit la règle fondamentale d’un témoignage, à savoir que le témoin voit de lui‑même ce qu’il rapporte.

Néanmoins, toute cette mascarade permet de continuer à alimenter un narratif anti‑Trump et de créer des images soigneusement montées dans lesquelles l’ancien président est accusé de tous les maux… à partir de rien.

L’affaire Ghislaine Maxwell n’offre pas autant d’avantages.

L’accusation de Ghislaine Maxwell touche au cœur de la corruption des dirigeants politiques américains. Elle cible le comportement criminel des plus hautes sphères du pouvoir et des affaires. Pour cette raison, le scandale sera minimisé et étouffé. Le dernier refrain à la mode des médias corporatifs est que « la démocratie est attaquée », quant à l’affaire Epstein Maxwell, elle se décline au passé.

Les médias n’ont aucun intérêt à approfondir ce sujet qui constitue une fissure dans la façade soigneusement construite par eux.

D’un côté, nous avons l’affaire Maxwell passée sous silence, de l’autre le procès spectacle du 6 janvier. Cette dichotomie montre le véritable visage des tenants du pouvoir. Ni eux ni les médias fantoches ne servent l’authenticité, l’objectivité, le dialogue, la démocratie ou la prospérité.

Non.

À l’évidence, seule une chose les intéressent : s’accrocher désespérément au pouvoir.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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