Tentatives de dissimulation des causes de la catastrophe du vol MH17 en Ukraine

15 octobre 2015 16:47 Mis à jour: 15 octobre 2015 16:51

Plus d’un an après que le vol MH17 de la Malaysia Airlines ait été abattu au dessus de l’Ukraine, faisant ainsi 298 victimes, les enquêteurs du conseil de sécurité néerlandais (Dutch Safety Board) ont communiqué leur rapport sur l’accident, expliquant qu’un missile de type Buk, fabriqué en Russie, serait à l’origine du drame.

Le rapport tant escompté suggère que des tentatives de dissimulation des causes du crash ont bien eu lieues. Notamment, des morceaux de métal ont été délibérément supprimés du corps du capitaine pendant son autopsie. D’après une section de ce rapport, son corps a subi « un examen interne et externe visant à lui soustraire les objets étrangers ».

Les enquêteurs ont essayé de détailler à quoi aurait pu ressembler la situation à bord de l’appareil, qui allait d’Amsterdam à Kuala Lumpur en juillet 2014, avant d’être atteint par un missile. Suite à l’impact, les trois membres de l’équipage ont été tués sur le coup, et un « très grand nombre de fragments de l’ogive du missile ont été trouvés dans leurs corps ».

D’après le rapport du conseil de sécurité, des centaines d’éclats d’obus ont été projetés par l’explosion sur l’avion, avec beaucoup de force. « Plusieurs fractures d’os et autres blessures observables sur le corps du capitaine ont été considérées comme liées à l’impact de fragments de métal se déplaçant à grande vitesse, » explique le rapport, ajoutant que les tentatives de suppression de tous les éclats d’obus n’ont pas été menées à bien. Deux pièces d’éclat d’obus en forme de nœud papillon ont été trouvées ; d’après le conseil, la forme de ces éclats est caractéristique des missiles de type Buk.

Le constructeur russe des missiles Buk, Almaz-Antey, a nié que de tels fragments aient été trouvés, et a insisté sur le fait qu’un ancien modèle Buk avait été utilisé, un modèle qui n’est plus utilisé par l’armée russe.

Le conseil de sécurité néerlandais a dit que les variations de pression due à l’explosion de la tête du missile ont produit un son assourdissant, audible par toute personne à bord. Les passagers ont brusquement été exposés à des vents allant à 885 km/h. Le conseil a ajouté que l’ouragan Katrina, à l’origine de la dévastation de la Nouvelle Orléans en 2005, avait des vents allant aux alentour de 282 km/h. Ils ont aussi subi une brusque perte de pression atmosphérique, et un manque d’oxygène, le tout à un altitude avoisinant les 10 000 m (33 000 pieds).

L’avion a été abattu au dessus d’une zone à l’Est de l’Ukraine, contrôlée par des rebelles armés par la Russie. L’accès au site du crash a été interdit par ces rebelles pendant plusieurs jours après l’incident.
Cependant, le rapport néerlandais ne va pas plus loin dans ses conclusions quant à la responsabilité du drame.


Avec le cockpit reconstruit en arrière-plan, Tjibbe Joustra, directeur du conseil de sécurité néerlandais, présente la version finale du rapport au cours d'une conférence de presse à Gilze-Rijen, dans le centre des Pays-Bas, le mardi 13 octobre 2015 (EMMANUEL DUNAND/AFP/Getty Images)
Avec le cockpit reconstruit en arrière-plan, Tjibbe Joustra, directeur du conseil de sécurité néerlandais, présente la version finale du rapport au cours d’une conférence de presse à Gilze-Rijen, dans le centre des Pays-Bas, le mardi 13 octobre 2015 (EMMANUEL DUNAND/AFP/Getty Images)

Des rebelles pro-russes sont en conflit avec les forces du gouvernement ukrainien à l’Est du pays depuis l’année dernière. Les puissances occidentales, notamment les États-Unis, blâment les rebelles, tandis que le gouvernement russe persiste à accuser l’Ukraine d’avoir abattu l’avion de ligne.

« L’enquête a révélé que le missile s’est approché de l’appareil presque de front, au niveau de la partie haute du côté gauche de l’appareil » ajoute le rapport. « L’ogive a explosé à la gauche du cockpit. C’est évident lorsque l’on regarde la distribution des impacts sur l’avion, qui montre un nombre d’impacts beaucoup plus important sur la partie gauche du cockpit. »
Le système Buk fait partie de l’arsenal russe depuis le début des années 1970, mais les vieilles versions ne sont plus utilisées. Le conseil de sécurité n’a pas précisé quelle génération de missile a été utilisée pour abattre le MH17, et a souligné que c’est la responsabilité d’une enquête criminelle distincte, qui devrait ne pas aboutir avant l’année prochaine.

Le directeur du conseil, Tjibbe Joustra, a ajouté que les autorités Ukrainienne ont échoué à fermer l’espace aérien à l’Est de l’Ukraine, malgré le déroulement d’un conflit armé dans cette zone, un fait dont se sont emparés les officiels russes. La porte parole du ministère des affaires étrangères russe Maria Zakharova a déclaré que les analyses fournies par l’autorité de l’aviation russe n’ont pas été prises en compte par les enquêteurs.

« Nous sommes exclus de l’enquête sous divers prétextes. Et d’un coup, la coopération russe devient nécessaire après que le conseil de sécurité néerlandais ait publié un rapport avec des conclusions ‘toute prête’, » explique Zakharova dans une déclaration publiée dans les rapports d’un média d’État russe.

Version anglaise : Efforts Were Made to Cover Up Causes of Flight MH17 Disaster in Ukraine, Report States

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