Têtes de cochons devant des mosquées et profanation de synagogues en France : 11 arrestations en Serbie

Le drapeau serbe.
Photo: BDESSLAM MIRDASS/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Les autorités serbes ont procédé lundi à l’interpellation de onze individus suspectés d’avoir mené une série d’actions haineuses en France et en Allemagne sur ordre d’un service de renseignement étranger. Ces opérations de provocation visaient notamment des lieux de culte musulmans et juifs.
Entre avril et septembre 2025, ce groupe aurait orchestré plusieurs actions choquantes destinées à exacerber les divisions religieuses et ethniques. Leur mode opératoire témoigne d’une stratégie délibérée : dépôt de têtes de porc devant des mosquées parisiennes, jets de peinture verte sur le Musée de l’Holocauste, dégradations de synagogues et d’un restaurant juif, ainsi que la diffusion d’autocollants aux messages génocidaires dans la région parisienne.
Des actes calculés pour attiser les tensions communautaires
Ces provocations ont été soigneusement conçues pour heurter les sensibilités religieuses. Le choix du porc, animal considéré comme impur dans l’islam, devant des lieux de culte musulmans illustre la volonté manifeste de créer un climat de peur et d’animosité.
Un instructeur en fuite, un service étranger dans l’ombre
Selon le ministère de l’Intérieur serbe, les onze suspects auraient reçu leurs instructions d’un compatriote actuellement en cavale. Ce dernier agirait lui-même sous les directives d’un service de renseignement étranger, dont la nationalité n’a pas été révélée par les autorités.
Les charges retenues contre le réseau sont lourdes : conspiration, incitation à la haine, discrimination et espionnage. L’objectif affiché de ces opérations était de porter atteinte aux droits et libertés fondamentaux des citoyens français et allemands, en propageant des idées discriminatoires fondées sur la religion, l’origine ethnique, la couleur de peau et la nationalité.
La piste russe plane sur fond de guerre informationnelle
L’affaire des têtes de porc découvertes début septembre devant des mosquées parisiennes avait rapidement mis les enquêteurs sur la piste de deux individus circulant dans un véhicule immatriculé en Serbie et utilisant une ligne téléphonique croate. Cette dimension transfrontalière a alerté les services français.
Depuis octobre 2023, pas moins de neuf dossiers traités par le parquet de Paris présentent des signes d’ingérence étrangère visant à déstabiliser la France. Sans être officiellement désignée, la Russie est fréquemment pointée du doigt par les observateurs comme l’instigatrice probable de ces opérations.
Une stratégie de déstabilisation sophistiquée
Cette affaire révèle une forme moderne de guerre hybride où des acteurs locaux sont instrumentalisés pour attiser les fractures sociales dans des pays ciblés. En s’attaquant simultanément aux communautés musulmanes et juives, les commanditaires cherchent manifestement à créer un climat de suspicion généralisée et à fracturer le tissu social.
L’arrestation de ce réseau par les autorités serbes, sur réquisition du parquet de Smederevo, témoigne d’une coopération internationale face à ces menaces. Elle souligne également la nécessité d’une vigilance accrue des démocraties européennes face aux tentatives de manipulation et de déstabilisation orchestrées depuis l’étranger.
Les investigations se poursuivent pour identifier précisément les commanditaires de ces opérations et démanteler l’ensemble du réseau impliqué dans ces actes de provocation transnationaux.

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