Troisième marche mondiale contre Monsanto à Clermont-Ferrand

28 mai 2015 23:05 Mis à jour: 31 mai 2015 15:36

 

Citoyens et militants associatifs ont manifesté le 23 mai dernier dans plus de cinquante pays et une trentaine de villes en France afin de dénoncer et de demander le retrait immédiat des produits toxiques abusifs toujours présents sur le marché de l’agriculture.

Enfants, parents, toutes les générations étaient au rendez-vous

Depuis mai 2013, la March against Monsanto réunit une à deux fois par an des citoyens du monde entier pour marcher ensemble contre le projet d’agriculture intensive, génétiquement modifiée et dépendante des pesticides que symbolise le groupe Monsanto. Ce mouvement réclame également le retrait immédiat des produits toxiques comme l’herbicide Roundup de Monsanto, indissociable de la culture des OGM.

Le mouvement exige aussi la prise en compte des études indépendantes sur les conséquences toxiques des OGM, pesticides et hormones de croissance sur la santé et l’environnement, l’étiquetage sur la viande qui éclairera les consommateurs, le retrait immédiat des brevets sur les semences et le vivant, la liberté d’usage des semences de ferme ainsi que leur échange entre jardiniers amateurs. Le mouvement dénonce encore les projets de fermes-usines qui se multiplient et revendique une alimentation saine pour tous ainsi que le passage de toutes les cantines scolaires et restaurants collectifs à des menus 100 % bio.

Suzi Loo : Vous êtes l’un des organisateurs de la marche à Clermont-Ferrand. Pensez-vous que cette marche a suffisamment de poids, car les gouvernements signent beaucoup de traités sur les pesticides ?

Scott : « Concernant les traités en question, nous sommes aussi vigilants concernant le TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement) ainsi que les différents traités de libre échange. Aujourd’hui, il existe une vague de prise de conscience globale et nous pouvons faire quelque chose. On peut se rassembler, on a des ingénieurs qui font des expertises et on arrive à des conclusions tout à fait contraires à ce que l’on prétend nous faire croire. »

Le TAFTA projet d’accords commerciaux entre les États-Unis et l’Europe

Le 14 juin 2013, le conseil de l’Union européenne a accordé mandat à la Commission de Bruxelles pour ouvrir une négociation avec les États-Unis, en vue d’aboutir à un accord transatlantique aux fins de créer le plus grand marché du monde. Les parlements nationaux n’ont jamais été consultés ni même informés. La négociation a débuté le 8 juillet 2013. Après une interruption liée au renouvellement de la Commission Européenne, les discussions ont repris en février 2015. Avec le TAFTA, des entreprises comme Monsanto pourraient attaquer les moratoires des États opposés à la culture OGM devant des tribunaux d’arbitrage privés et réclamer des indemnités de plusieurs millions puisées dans les deniers publics.

Conséquences pour notre pays

Un tel accord serait un vrai désastre. L’arrangement des normes sociales, sanitaires et écologiques peut nous fait craindre le pire. Les OGM, le bœuf aux hormones, le gaz de schiste sont de lourdes menaces que font peser sur l’Europe les négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement.

Geneviève, manifestante ATTAC : « Si le TAFTA passe, nous aurons les OGM dans nos assiettes et ailleurs. Le TAFTA se négocie dans l’opacité et nous risquons rapidement de nous retrouver pieds et poings liés aux multinationales. »

Monsanto, business et ami du climat 

L’entreprise américaine Monsanto prétend avoir développé ces dernières années de nombreuses « solutions » destinées à répondre aux enjeux que posent les impacts des changements climatiques aux agriculteurs. Monsanto se juge être bien placé pour vendre aux agriculteurs des produits résistants au changement météorologique, des semences génétiquement modifiées qui peuvent s’habituer à des conditions climatiques diverses.

Un slogan qui interpelle les passants. (Suzi Loo/ZoomZ'Imâges)
Un slogan qui interpelle les passants. (Suzi Loo/ZoomZ’Imâges)

 Suzi Loo : Les enfants sont-ils conscients du but de cette marche ?

Famille Camarota : Oui, on leur en a parlé, ils sont impliqués aussi au quotidien, ils concrétisent pour la première fois ce qui compte pour eux tous les jours, ils n’ont pas envie de s’empoisonner et ils sont les premiers concernés.

 Suzi Loo : Et la santé dans tout cela ?

Notre santé et celle de nos enfants sont en jeu, une nourriture à base de pesticides engendre des maladies : augmentation de cancers, malformations à la naissance, problèmes cardiaques, maladie de Parkinson etc. Le 20 mars dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé a clairement mis en lumière les dangers du pesticide le plus vendu au monde, elle a remis une étude sur le glyphosate, cet agent actif du célèbre désherbant Roundup de Monsanto, « cause probable de cancers pour l’homme ». Alors pourquoi en retrouve-t-on encore en France et en Europe au rayon jardinerie ?

Chantal, manifestante : « Monsanto aujourd’hui se dit être le plus grand jardinier du monde mais il ne faut pas oublier qu’il a mis au point l’agent orange qui a tué des millions d’individus et qui continue à tuer lors de guerres. C’est un criminel de guerre et un criminel tout court, on le laisse vivre en toute impunité et il continue à se remplir les poches. En tant que citoyenne, je ne peux pas accepter cela. »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.