Trump évoque à nouveau la perspective d’un « découplage » des économies américaine et chinoise

Par Isabel van Brugen
10 septembre 2020 02:48 Mis à jour: 10 septembre 2020 17:45

Le jour de la Fête du travail, le président américain Donald Trump a de nouveau évoqué l’éventualité d’un découplage de l’économie américaine de celle de Pékin, afin de rapatrier les emplois manufacturiers de Chine ainsi que les principales chaînes d’approvisionnement vers les États-Unis.

Le 7 septembre, le président a réitéré des volets de son programme économique en vue de son second mandat, qui visent à rendre les États-Unis « plus prospères et plus résiliants que jamais » en réduisant la dépendance à l’égard de Pékin.

« Alors lorsque vous mentionnez le mot découplage, [je trouve que] c’est un mot intéressant », a déclaré M. Trump dans son discours de la Fête du travail à la Maison-Blanche. « Nous perdons des milliards de dollars, [alors que] si nous ne faisions pas affaire avec eux, nous ne perdrions pas des milliards de dollars. C’est ce qu’on appelle le ‘découplage’. Donc vous commencerez à y réfléchir. »

À l’approche de l’élection présidentielle, M. Trump s’est engagé, dans le cadre de sa réélection, à réduire la dépendance des États-Unis vis-à-vis de la Chine en tant que premier fabricant mondial. Le mois dernier, le président a lancé l’idée d’un découplage complet de la Chine pendant son second mandat, impliquant de couper les liens économiques pour des raisons nationales et stratégiques.

En même temps, il a accusé son adversaire démocrate, l’ancien vice-président Joe Biden, de laxisme à l’égard de Pékin, pointant du doigt sa politique sur la Chine au sein de l’administration Obama. La campagne 2020 de Joe Biden mentionne la lutte à la Chine dans le cadre de son plan « Made in All of America« , qui comprend notamment le rapatriement des chaînes d’approvisionnement et la réduction de la dépendance à l’égard de la Chine par la prise de « mesures commerciales agressives ».

« Si Biden gagne, la Chine gagne, parce que la Chine sera propriétaire de ce pays », a déclaré M. Trump aux journalistes lundi. « Aujourd’hui, c’est la Fête du travail – il s’agit d’un bon moment pour parler des pays qui nous escroquent, mais il n’y a pas d’égal à la Chine. »

Le président a déclaré dans une interview à Fox News le mois dernier avoir appris que la Chine pouvait interférer dans l’élection présidentielle américaine du 3 novembre en faveur du candidat démocrate à la présidence.

« La Chine tient Joe Biden. Son fils a reçu un milliard et demi de dollars. Son fils sans expérience, sans intelligence, sans rien, qui n’a jamais rien fait. [Il ne s’agit] pas seulement [du cas de] l’Ukraine [de laquelle] il reçoit des centaines de milliers de dollars par mois, du paiement initial de 3 millions de dollars. De la Chine, il aura un milliard et demi de dollars à gérer. […] C’est ridicule », a-t-il dit. « [Les Chinois] tiennent Joe Biden. Il est leur propriété et ils veulent tellement que je perde. »

Le président a déclaré que s’il était réélu en novembre, son administration interdirait les contrats fédéraux aux entreprises qui sous-traitent à la Chine et ferait des États-Unis une « superpuissance manufacturière mondiale ».

« Nous allons […] mettre fin à notre dépendance de la Chine une fois pour toutes », a déclaré M. Trump. « Qu’il s’agisse du découplage ou de l’application d’importants droits de douane comme je l’ai fait, nous mettrons fin à notre dépendance de la Chine, car nous ne pouvons pas compter sur elle. »

« Nous ramènerons des emplois de la Chine aux États-Unis et nous imposerons des droits de douane aux entreprises qui désertent l’Amérique pour créer des emplois en Chine et dans d’autres pays », a-t-il ajouté.

En juin, le secrétaire américain du Trésor Steven Mnuchin a déclaré qu’un découplage des économies américaine et chinoise pourrait avoir lieu si les entreprises américaines ne peuvent concurrencer sur une base loyale et équitable au sein de l’économie chinoise.

Le président a fait de la création d’emplois dans le secteur manufacturier aux États-Unis un élément clé de sa campagne de réélection, relevant notamment que la production de pièces électroniques, de machinerie, d’outils, de pièces destinées aux secteurs aéronautique et aérospatial, de véhicules et de fer et d’acier doit être nationale pour assurer la sécurité des États-Unis.

Le 6 août, M. Trump a également signé un décret visant à stimuler la production nationale de médicaments et d’équipements médicaux, à réduire le coût des médicaments et à prévenir une situation de pénurie aux États-Unis en cas d’éventuelle pandémie.

« Nous ne pouvons pas compter sur la Chine et d’autres nations du monde qui pourraient un jour nous refuser des produits de première nécessité », a déclaré M. Trump le mois dernier.

En juillet, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Le Yucheng, a déclaré que le découplage des économies des deux pays serait « peu pratique » et « ne profiterait à aucun ».

« Le véritable ennemi des États-Unis n’est pas la Chine. Il s’agit plutôt du virus invisible et des menaces non traditionnelles et croissantes à la sécurité. Les États-Unis ne devraient pas traiter un partenaire comme un adversaire, car cela ne ferait que pénaliser les deux parties », a déclaré M. Le. « Qu’on le veuille ou non, la mondialisation est dans l’ordre des choses et le courant ne peut être inversé. »

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